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La Nuit des corbeaux de John Connolly

Publié le 29 mars 2013 par Bamboo @Bamboo_Club

Ce qui est rassérénant avec les livres, c’est leur quasi permanence, il n’y a pas prescription à parler d’un bouquin ! John Connolly est un écrivain que je n’avais jamais lu, j’ai fait connaissance en entamant son avant-dernier ouvrage traduit aux Presses de la Cité.

Couverture La Nuit des corbeaux

Résumé

Adolescent, Randall Haight a commis l’irréparable : avec un ami, il a tué sans raison une jeune fille de quatorze ans.

Après avoir purgé sa peine, Randall a refait sa vie dans une bourgade paumée du Maine. Pourtant, il ne tarde pas à recevoir des courriers anonymes. Il engage Charlie Parker afin de découvrir qui est le mystérieux corbeau. Mais bientôt une autre adolescente disparaît, et Randall est aussitôt soupçonné… y compris par Charlie Parker lui-même. Charlie Parker choisira-t-il d’enquêter pour ou contre son client ?

Parfois à la première approche, on n’aime pas… et puis on ne sait pas pourquoi (si, je sais, cela me fait mal de laisser tomber un roman), on y revient (heureusement dans ce cas). C’est ce qui m’est arrivé avec La Nuit des corbeaux.

Pour être plus précise quand j’ai commencé ce roman il y a plusieurs mois, je n’ai pas réussi à dépasser les quelques premières pages… à cause d’un sentiment de malaise. Pourquoi ? Les premières pages du roman sont réservées à l’évocation d’une terre de désolation grouillant de corbeaux. Elles sont parfaitement étranges et captivantes, reflet d’un univers dark et onirique. C’est après, lorsqu’on se rend compte que l’enquête va mener vers des pistes tortueuses, douloureuses, pédophiles, que cela dissuade de continuer. Il faut être psychologiquement en forme pour ne pas ciller face à tant de chocs frontaux : un récit qui commence par une adolescente tuée par deux camarades ; un héros qui mène l’enquête, marqué par son histoire personnelle – les meurtres de sa femme et sa fille par un serial killer.

Mais si vous passez cette barrière, vous serez complètement pris dans l’histoire et en premier lieu grâce à ses êtres de papier. L’auteur façonne ici des personnages fouillés. La psychologie malsaine de Randall – celui qui, adolescent, tue déjà sans remord – est décrite avec succès. Il n’y a rien de fondamentalement original à ce portrait mais cela “colle” avec ce que l’on imagine de pervers chez des tueurs ou kidnappeurs. L’enquête se déroule à un bon rythme, on nous fait attendre mais pas trop. Elle n’est pas linéaire (insertions bien sûr dans le passé) tout en restant facilement compréhensible – trop de complexité tarabiscotée tuerait l’intérêt qu’on porte avant tout aux personnages. Elle comporte ce qu’il faut de rebondissements et de surprises. En particulier, J. Connolly mène le lecteur sur des sentiers policiers moins souvent battus : le fantastique tapit au coin de nos esprits. En laissant ce doute quant aux explications : a-t-on affaire à du surnaturel ?… des troubles psychiques ?… une folie généralisée qui nous guette ?

Si vous vous laissez tenter, il y aura des moments où vous sursauterez au moindre bruit du vent, où vous vous méfierez au plus petit craquement du parquet, où vous surveillerez votre propre ombre. Oui là, dans votre dos…

Merci à Athomédia de m’avoir permis de connaître un nouvel auteur de polars (en matière de lecture, il faut toujours laisser une chance !)

• CREDIT PHOTO | PRESSESDELACITE.com •

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