Christopher Owens | Lysandre

En début d’année, l’américain Christopher Owens - ex-membre fondateur du groupe Girls, dévoilait son premier album solo, intitulé Lysandre. Les premières écoutes convoquaient le fantôme d’Elliott Smith, pour ne finalement jamais en démordre, Owens semblant être fait de la même étoffe fragile et romantique que le regretté Smith. Un songwriter capable des chansons les plus douces, des bluettes les plus pop comme des riffs les plus rock. Un troubadour des temps modernes, à gros potentiel addictif.

Concept-album en forme de carnet de voyage, Lysandre déploie sur onze morceaux le récit d’une histoire d’amour entamée à Hyères, dans le sud de la France, et qui nous entraîne de la Riviera à New York jusqu’à San Francisco. Une histoire universelle de coeur brisé et de remembrance du temps perdu portée par des flûtes traversières et autres saxophones endiablés qui pourraient tomber dans le kitsch s’ils n’étaient utilisés avec intelligence, comme c’est le cas ici. Sans fard, Owens se met à nu dans des textes aussi simples qu’efficaces, liés par une même courte ligne mélodique qui se déploie tel un fil rouge entre tous les morceaux.

Sur scène, Owens joue entouré de pas moins de 7 musiciens et choristes, offrant au public un live aussi ciselé que l’album studio. Lysandre est joué à la note près, avec une synergie évidente entre les membres du groupe. Au milieu d’eux, le chanteur semble plus frêle et écorché que jamais, bien que soutenu de toutes part. A fleur de peau. Touchant.

L’album étant assez court, le set s’enchaîne avec une seconde partie dédiée à des reprises : Wild World de Cat Stevens, The Boxer de Simon & Garfunkel, Don’t Think Twice It’s Alright de Bob Dylan ou encore Let It Be Me de Nina Simone. Owens semble prendre plaisir à partager ces classiques. Le public le suit donc et entonne les paroles de ces covers célèbres, pendu à ses lèvres, comme sur le fil.