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Harpicide par Michel Vigneron

Par Livresque Du Noir @LivresqueduNoir

Luc Mandoline est un thanatopracteur itinérant, un saltimbanque des enterrements qui sillonne la France et le monde au gré des macchabées qu’on lui demande de mettre en scène pour leur dernière représentation.
Vu comme ça, il n’y a pas de quoi casser trois pattes à un canard, soit…
Mais quand le créateur du personnage vous annonce qu’en plus de mettre en boite, Luc a des antécédents dans la Légion Etrangère et qu’il ne peut s’empêcher de chercher pourquoi son buffet froid attend ses soins au lieu de se vider une pinte, tout de suite, ça interpelle.
Sébastien Mousse m’a parlé de son projet en mars 2012. Il voulait un personnage récurent œuvrant dans un corps de métier peu exploité et dont chaque aventure serait écrite par un auteur différent. Ca vous rappelle quelque chose ? Le Poulpe peut-être ? Pas étonnant, Sébastien est fan de la série et ne cache pas que l’Embaumeur en épouse le principe !
Harpicide lui a été remis pendant l’été de la même année. C’est dire ma motivation à lui faire vivre sa première aventure, au Mandoline !
Et il fallait qu’il en bave pour sa première…
Luc se retrouve donc en Guyane pour y préparer les obsèques d’un frère d’arme du 3ème REI tombé lors d’une mission HARPIE. L’évidence se fait rapidement : il ne s’agit pas de balles perdues, mais d’une exécution.
Son ancien chef de corps lui demande d’aller enquêter dans la forêt amazonienne afin de comprendre pourquoi ce soldat a été tué et, si nécessaire, de châtier le criminel.
Autant dire que l’histoire est simple (ou simpliste ?) et directe.
Mon but ? Écrire un roman digne des films bourrins des années 80, une marche en avant, une succession de scènes d’action, de meurtres, de tortures pour certains inutiles (désolé M’sieur Mousse, fallait pas me laisser carte blanche !), qui laisse peu de place à réflexion. Faut bien s’amuser de temps en temps, non ?
Pourtant, ce roman peut prendre une résonance toute particulière quand on sait que la forêt guyanaise grouille de Garimpeiros qui pillent nos ressources naturelles, polluent nos eaux avec un mercure dont ils doivent ignorer que l’usage est interdit, parce qu’il rend débiles les enfants qui naissent près du fleuve et qui se nourrissent d’un poisson qui pourrait servir de thermomètre tant il est chargé de cette merde.
Sa violence ne parait plus si improbable que cela quand on sait que les curotels sont tenus par des esclavagistes, des assassins, des tortionnaires, qui bénéficient de la gourmandise de la forêt pour faire disparaitre des cadavres trop encombrants…
Voilà peut-être le défaut principal d’Harpicide : il montre une réalité que tout le monde n’a pas forcément envie de voir et dont certains doutent. J’ai un mal de chien à n’écrire que pour distraire ; je n’y peux rien, je suis né comme ça.
En résumé, si vous avez envie d’être bousculé et d’être caressé dans le sens inverse du poil : lisez-le.
Dans le cas contraire, faudrait peut-être penser à aller dans le rayon d’à côté…

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