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[Critique DVD] Les inconnus dans la ville

Par Gicquel
[Critique DVD] Les inconnus dans la ville

Une petite ville est le théâtre d'un hold-up particulièrement violent.

[Critique DVD] Les inconnus dans la ville
"Les Inconnus dans la ville " de Richard Fleischer

Avec : Victor Mature, Richard Egan, Lee Marvin

Sortie le 03 avril 2013

Distribué par Carlotta Films

Durée : 90 minutes

Nombre de : 1

Film classé : Tous publics

Le film :

★
★
½
☆
☆

Les bonus :

★
★
★
☆
☆

On verra dans les bonus tout le bien que pensent d’éminents spécialistes du 7 ème art de ce film jugé par William Friedkin, le réalisateur de «Killer Joe »  comme étant le «  meilleur film de braquage, jamais tourné ». Ce qui me laisse un brin songeur. Au-delà des années qui n’ont pas bonifié le scénario, j’y vois avant tout la patte d’un grand réalisateur, ( « 20.000 lieues sous les mer »,  » Soleil vert » ) qui bénéficiant pour la première fois du format Scope, s’emploie à le magnifier.

Fleischer nous offre effectivement des plans sublimes, des cadrages pertinents qui à eux seuls racontent la séquence à laquelle l’histoire est censée se rapporter. Mais côté intrigue, suspense, ou rebondissement, il n’y a rien à se mettre sous la dent, mis à part la fusillade dans la ferme qui sur la forme et le fond est un morceau d’anthologie.

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Je pense que plusieurs scènes tombent un peu comme un cheveu sur la soupe et  venaient combler des vides abyssaux. Le mélange des genres, comme disent les défenseurs du film, qui à la préparation du hold-up associe de longs apartés moralistes (le père qui n’a pas eu sa médaille à la guerre) ou sentimentaux quand un couple à la dérive s’apprête à reprendre les négociations.

Comme s’il fallait opposer à la noirceur du projet de braquage, quelques repères vertueux et bien pensants.Cet assemblage à mes yeux ne fonctionne pas vraiment et rend l’ensemble stupide, alors que bizarrement ou paradoxalement, les personnages qui le composent sont assez particuliers.Un directeur de banque , voyeur et maladroit, un fils à papa , ivrogne , mais superbe, qui n’arrête pas de courir après sa femme, une infirmière que tout le monde courtise plus ou moins ,  et une famille Amish pour couronner le tout .

Il apparaît que Fleischer ait voulu peindre la société provinciale d’une petite ville de l’Arizona. Un objectif à mettre là encore en perspective avec son très beau travail sur ses influences picturales. Une fois encore le nom d’Hopper vient à l’esprit pour ses visions nocturnes, ou  la plus évidente : la femme attendant devant la banque avec la voiture de son mari à ses côtés. Des plans comme ça, j’en redemande encore et encore.

LES INCONNUS DANS LA VILLE 04

 LES SUPPLEMENTS

  • Richard Fleischer par William Friedkin ( 21 mn )  .

Le réalisateur de «  L’exorciste » dit tout le bien qu’il pense de ce film. « L’un des meilleurs thrillers par un maître conteur, à la fois un thriller et un mélodrame. Un monument du film de casse au même titre que « L’ultime razzia » de Kubrick. Une intrigue parfaitement ficelée… »

  • Mélodrame policier (27 mn)

Le réalisateur de «  Espions », Nicolas Saada  retrouve ses premières amours , la critique, pour donner une lecture très personnelle du film et insiste lui aussi sur le mélange des genres.Il fait le parallèle avec «  History of violence » de David Cronenberg. « Fleischer a posé les bases de ce type de précipité entre intrigue et film de genre. Un pur film de metteur en scène » dit-il encore en insistant sur  l’importance du choix des décors naturels, et de l’influence de la peinture américaine. «  Fleischer est quelqu’un de plus intelligent et réfléchi que virtuose ». Il  parle lui aussi des contraintes du Scope et comment il s’en sert merveilleusement bien.


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