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Kamagurka et la page blanche

Publié le 09 avril 2013 par Savatier

Kamagurka et la page blancheL’angoisse de la page blanche n’est certainement pas un mythe. La plupart des écrivains en témoigneront et il y a de fortes probabilités que ceux qui prétendront n’y avoir jamais été confrontés seront des fanfarons. C’est à ce thème que le dessinateur Kamagurka a consacré un album (L’Angoisse de la page blanche, Wombat, 96 pages, 12 €) bien construit. Dans sa préface pleine d’humour, Iegor Gran définit ainsi cet état : « Or qui dit page blanche, dit manque de talent et d’inspiration, stress, perte de confiance en soi, frustration, yeux de lard dans le miroir du matin, alcoolémie hors norme, irritabilité, athéisme passif, nihilisme pronosticateur, tentation de l’irréparable.  Il ne serait guère étonnant que la page blanche soit, avec l’obésité et le tabagisme, la principale cause de morbidité de notre pays par trop productiviste en ce qui concerne la création artistique en général et la littérature en particulier. » De là, avec notre détestable habitude de vouloir faire le bonheur de nos contemporains contre leur gré et de formater tous les comportements sociaux, à créer une « taxe page blanche » pour pénaliser les déviants, il n’y a qu’un pas, que Gran franchit d’ailleurs allégrement.

Kamagurka et la page blanche
Collaborateur de Charlie Hebdo et du New Yorker, le dessinateur belge Kamagurka propose contre la page blanche un tout autre traitement. Ses dessins, souvent synthétiques sinon minimalistes, qui rappellent parfois ceux de Sempé, illustrent le sujet, qui reste toujours un grand moment de solitude, par l’absurde, le non sens, l’humour noir. Voilà pourquoi on rit (parfois jaune) devant ces croquis plein de finesse.


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