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Lectures diverses

Publié le 10 avril 2013 par Edgar @edgarpoe

Pas mal d'articles intéressants à signaler, sans plus de commentaires.

un article de RageMag sur le rôle des lobbies dans l'Union européenne.

Extrait :

"Q : Dans sa forme actuelle, l’Union Européenne n’est-elle pas qu’une plateforme politique artificielle dévouée à la domination politique de l’oligarchie néolibérale et à l’écoulement de ses intérêts matériels ?

R : Ce n’est peut-être pas aussi extrême que cela, mais le fait est que, par bien des aspects, l’Union Européenne est devenue un outil pour promouvoir la domination du néolibéralisme sur les sociétés européennes. Cette situation est intimement liée à la prévalence du marché dans la construction initiale du projet conduite par le président Jacques Delors, avec l’appui des grandes transnationales réunies dans la Table ronde des industriels."

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Un article de Raoul-Marc Jennar qui relate la protestation de spécialistes européens des sciences sociales contre les politiques européennes.

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J'évoquais il n'y a pas longtemps ce vers quoi nous mène l'idéal européen : une société en sablier, avcec une masse de sans-droits et une petite élite très enrichie. Un article de Bernard Conte sur Agoravox montre que nous sommes déjà très engagés sur cette pente : la France a perdu 18 places au classement mondial du développement humain, publié par les Nations Unies. Ceci de 1995 à 2012.

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J'ai été sensible à la réaction de Gérard Filoche après l'affaire Cahuzac. Christophe Bouillaud, chercheur en sciences politiques, d'habitude plus modéré que moi, a été beaucoup moins impressionné par ces larmes :

Je n’ai guère été non plus impressionné par le socialiste Gérard Filoche perdant ses nerfs à la télévision (sur LCI), et gémissant sur la misère montante dans le pays vis-à-vis de laquelle le cas Cahuzac constitue (certes) une insulte vivante. Il semblerait à l’entendre qu’il ait découvert  seulement à ce moment-là que J. Cahuzac comme Ministre du Budget n’en avait rien à faire de la souffrance sociale. Je n’ai guère de compassion pour quelqu’un qui découvre en direct qu’il n’est sans doute, comme disait Lénine, rien d’autre qu’un « idiot utile », un brave gars qui croit sincèrement à la justice sociale old style dans un parti qui n’y croit plus vraiment depuis longtemps. On n’est en effet pas obligé de rester dans un parti dont la majorité ne partage pas par ses actes vos valeurs profondes, et, si on y reste, on ne saurait ensuite trop se plaindre.

Le même Christophe Bouillaud a lu l'étrange capitulation, de Laurent Mauduit. Il a plutôt aimé sauf pour un gros point noir :

"L. Mauduit me semble négliger de mettre en lumière une cause majeure des choix de F. Hollande : l’Europe, l’Europe, l’Europe. Il consacre un chapitre 9, « Le FMI comme maître à penser » (p.169-179) à faire le lien entre l’ANI sur la sécurisation de l’emploi du 11 janvier 2013 et les recommandations des instances économiques internationales en matière de « réformes structurelles » du marché du travail. L. Mauduit n’a pas tort. Mais, pour le reste, il néglige l’importance des contraintes européennes que doit affronter désormais tout dirigeant français. La véritable « étrange capitulation » est peut-être justement là : lorsqu’il fait campagne, F. Hollande prétend vouloir renégocier le TSCG et surtout réorienter l’Europe vers la croissance. Pour l’instant, c’est l’échec complet. La vraie question est alors de se demander pourquoi, en juin 2012, fort de l’onction du suffrage universel français, F. Hollande n’ose pas provoquer une crise européenne en affirmant clairement que la politique menée depuis 2010-11 de rigueur à marche forcée ne fera qu’emmener l’UE dans la récession, et bloquer à ce moment l’adoption du TSCG."

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Le blogueur Descartes a assisté au congrès du Parti de Gauche. Il en ressort avec un diagnostic affûté sur Mélenchon :

...le point sur lequel le positionnement mélenchonien est le plus complexe, celle de l'Euro: S'il y avait eu ambiguïté dans le discours d'ouverture, il s'est senti obligé dans le discours de clôture de bien préciser qu'il "n'était pas en train de proposer la sortie de l'Euro". Pourquoi ? Parce que "sortir de l'Euro, ce serait accepter l'Euro-Merkel". On admirera la cohérence avec l'affirmation, en début de discours, qu'il ne faut pas personnaliser les attaques. Mais surtout, on voit mal le rapport entre une sortie de l'Euro et le fait "d'accepter" quoi que ce soit de tel. Mais après avoir affirmé qu'on ne propose pas la sortie de l'Euro, il démontre dans un long paragraphe que l'Euro c'est l'horreur, l'instrument d'asservissement des peuples... et il continue en nous expliquant que le problème, c'est l'Euro fort. Que deviennent alors les mâles déclarations dans des discours antérieurs où on expliquait que "si la BCE n'est pas reformée, il faudra passer l'Euro par dessus bord" ? En fait, Mélenchon a trouvé la quadrature du cercle: il lui fallait pouvoir concurrencer ceux qui disent "il faut sortir de l'Euro". A ceux-là, il propose de "sortir de l'Euro-Merkel". Mais en même temps, il ne veut pas véritablement sortir de Maastricht. C'est pourquoi il proposera qu'on reste dans "l'euro du peuple". Et le tour est joué. Que voulez vous... souvent Mélenchon varie... pour rester le même, c'est à dire un maastrichien convaincu, un mitterrandien nostalgique qui fait aujourd'hui ce que son mentor a si bien fait après 1972.  

Le même blogueur avait d'ailleurs rédigé un article titré l'étrange défaite, fort bien senti sur l'état du pays, et ce avant même la révélation Cahuzac.

Extrait :

 l’heure est véritablement grave. Je pense pouvoir dire que le seul moment comparable dans notre histoire récente est la débâcle de 1940. Il y a d’ailleurs entre la débâcle de 1940 et celle de 2012 beaucoup de points communs. Hier comme aujourd’hui, les élites (1) françaises ont failli, par faiblesse, par incapacité de s’abstraire des intérêts particuliers, par lâcheté, lorsqu’il s’est agi de préparer le pays à se défendre. Et devant l’attaque, ces mêmes élites ont capitulé en rase campagne et expliqué au pays qu’il fallait accepter la souffrance qui seule pouvait purifier le pays. Bien sur, en 1940 il avait fallu deux ans entre les accords de Munich et l’occupation de la France. En 2012, entre le traité de Maastricht – Mitterrand ne dit pas « nous avons sauvé la paix de notre temps », mais l’idée y était - et le défilé des troupes d’occupation à Paris il s’est passé vingt ans. Mais les résultats sont à peu près les mêmes. Et comme en 1940, l’ennemi peut compter sur la quasi totalité de nos élites politiques pour nous expliquer que c’est notre paresse, notre insouciance, notre goût du plaisir qui expliquent notre défaite, et qu’il nous faut souffrir pour expier nos fautes et forger une nouvelle nation. La seule différence est qu’en 1940 les ordres venaient de Wiesbaden, et qu’aujourd’hui elles viennent de Bruxelles.   


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