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Papoose « The Nacimera Dream » @@½

Publié le 26 mars 2013 par Sagittariushh @SagittariusHH
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Papoose « The Nacimera Dream » @@½

Hé bien c’est qu’on a failli l’oublier, ce disque, depuis six ans qu’il était annoncé. Nacimera Dream devait permettre à Papoose de confirmer les espoirs que lui conférait son statut de favori new-yorkais… en 2007. Tous les éléments jouaient en sa faveur pour construire sa réussite : du buzz grâce à sa ses mixtapes, un deal en major, l’appui de l’influent DJ KaySlay et la participation non-négligeable de Busta Rhymes sur ce projet naissant, ce qui avait d’ailleurs lancé des spéculations sur de possibles productions de Dr Dre dessus. Or par un concours de circonstances malheureuses et une mauvaise conjoncture, rien de tout cela n’est arrivé. Toutefois, Papoose aurait pu être le dernier à rêver que cet album existe un jour.

Celui qui a débuté par un featuring avec AZ et Kool G Rap en 1999 a donc mis quatorze ans pour espérer voir une copie physique autre qu’une mixtape pressée arriver dans les bacs, avec six ans de retard, et rien pour le combler, à part encore et toujours des mixtapes qui perdaient en réel intérêt (même marketing). Ecouter Nacimera Dream aujourd’hui (maintenant qu’il est disponible) revient à se demander à quoi aurait ressemblé l’album s’il était sorti dans les temps. On peut se l’imaginer en regardant la liste des producteurs: des old timers comme Buckwild et DJ Premier, des gars de seconde zone qui ont été hype un moment comme Streetrunner, Ron Browz et Dame Grease, voire de troisième ou quatrième zone (autant dire des inconnus). L’hypothèse qui vient en tête est que Papoose était trop short niveau thunes pour réenregistrer ses morceaux avec des beatmakers à la page.

Mais dans l’ensemble, Nacimera (‘american’ à l’envers pour ceux qui n’ont pas saisi) Dream demeure un album new-yorkais dans l’âme, où le soin est mis sur le flow, les messages sociaux et la virtuosité verbale, avec des instrus sans aucun additifs sudistes ou californiens. Les featurings sont bienvenus: Jim Jones, Mobb Deep, Jadakiss, Mavado et même Erykah Badu, sauf que l’apparition de la chanteuse nusoul n’aurait pas été autorisé… Oups. A la première écoute, cet album de Papoose semble honnête. A la seconde, plus attentive, on n’en voit plus que les faiblesses. Comme ce sample de funk sur « Whats My Name » avec sa femme Remy Ma (la biatch du Terror Squad qui vit à Rikers Island), totalement has-been comme idée, ou cette tentative de percée dans le rap commercial avec « Top of my Game« , ou encore ce beat faiblard de Primo, un autre signe révélateur. Et comme s’il suffisait de reproduire le morceau qui l’a fait reconnaître (« Alphabetical Slaughter »), il l’extrapole dans une version inversée de Z à A.

Papoose  s’est retrouvé dans la même situation que Saigon: un MC new-yorkais à l’avenir prometteur et certaines qualités qui a du repartir de zéro avec un album quasi bouclé et aucun moyen de le sortir. Sauf qu’après persévérance, The Greatest Story Never Told était un album hyper solide, au contraire de cette mixtape+++ de Pap’. C’est ce que c’est, Nacimera Dream est un album hors-contexte et hors-sujet en 2013 d’un rappeur hors-jeu en 2013 (la répétition est volontaire).

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