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La deuxième mort d'Yves Saint Laurent

Publié le 11 avril 2013 par Gommette1

Le captologue actu 16635 vignette bandeauficheHeidi Slimane est un bluffeur. Depuis mars 2012 à la tête de la création d’Yves Saint Laurent, marque iconique s’il en est, il s’acharne à créer le buzz avec son style faussement subversif réchauffé et usé jusqu’à la corde. Après avoir présenté une première collection sinistre et vilaine, il a fait appel à Marylin Manson, sinistre et vilain, pour incarner la marque. On devrait dire « désincarner la marque », comme tout ce que fait Heidi Slimane jouant le pseudo artiste mélancolique touche à tout : mode, photographie, musique alanguies sur le même ton gris et noir, neurasthénique et lassant. Le microcosme de l’esthétique mondiale dopé à la poudre blanche s’extasie, parce qu’il faut bien avoir des sujets de conversation pendant les pince-fesses nombreux et nombrilistes qui encombrent les fuseaux horaires.

Adoubé par Karl Lagerfeld qui, après son régime Coca Light cherchait des costumes pour loger sa nouvelle silhouette de flûte traversière, Heidi Slimane a tourneboulé les collections masculines de Dior qui ont, par ricochet, rencontré un certain succès, le Kaiser étant un très efficace prescripteur. Mais la comparaison entre ces deux personnages s’arrête là : Karl Lagerfeld est un grand styliste multicorde qui, lorsqu’il se glisse dans les coulisses d’une Maison (avec une majuscule s’il vous plait), laisse son égo sur le palier, et ne cherche pas à dénaturer son histoire par des fantasmes élimés et des images placardées.

A l’inverse d’un Heidi Slimane monocorde qui ressasse les mêmes clichés depuis 20 ans et se garde bien de ranger son ombilic dimensionné par des médias béats. Il nous fait croire qu’il comprend la Maison Saint Laurent et plus pervers encore qu’il comprend les femmes (et les hommes). Or, Heidi Slimane est un créateur sans genre (j’utilise le vocable « créateur » pour être un peu aimable) qui traîne une sensualité d’adolescent qui ne veut pas grandir et remâche son style faussement alternatif passablement démodé. Heidi Slimane dénature Yves Saint Laurent, il ne le réinvente pas, il l’assassine…

Image : Saint Laurent


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