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« Quand tu lis ce canard, tu as la nausée et les mains sales »

Publié le 11 avril 2013 par Gezale

Je ne me lasse pas de revenir sur le cas de Jean-Marie Le Pen. Quand la droite accuse la gauche de donner des leçons de morale, ce n’est rien comparativement à celles que nous administre à longueur d’antennes Marine Le Pen et ses opérations « mains propres ». Ce qu’on savait depuis l’héritage Lambert et les legs des vieilles dames, c’est que Jean-Marie Le Pen n’est pas indemne de la maladie de l’argent. Une maladie qu’on n’attrape pas par la salive ou la sueur — ce qu’il disait élégamment du SIDA — mais par celle de l’appât du gain. Pour financer son train de vie personnel et financer ses campagnes électorales, le président d’honneur du Front national n’a reculé devant aucun des moyens existants. Ainsi, Jean-Marie Le Pen lui-même a reconnu l’existence de son compte en Suisse. Il l’a ouvert en 1981 car UBS (L’Union des banques suisses) offrait soi-disant de meilleures conditions que les banques françaises. Même si Médiapart prouve — documents à l’appui — que des sommes non négligeables ont transité par la suite sur ce compte, Le Pen affirme qu’il n’en a plus eu besoin oubliant jusqu’à son existence. Quand on vieillit on perd la mémoire. Voilà pourquoi Marine Le Pen s’est montrée très discrète sur l’affaire Cahuzac utilisant tantôt des métaphores, tantôt des mots empreints de prudence pour qualifier l’attitude de l’ancien ministre du budget. Elle s’est  bien gardée de dénoncer le « tous pourris » craignant sans doute que les Français assimilent son père à cette frange minoritaire des hommes et des femmes politiques. A Evreux, hier, Marine Le Pen était forcément gênée aux entournures. Venue dans l’Eure pour motiver ses troupes à l’occasion des futures élections, elle sait que le compte suisse de son père reviendra en boucle dans l’argumentaire de ses opposants. Il lui sera, dorénavant, difficile de justifier l’injustifiable et de plaider l’exception. Au Front national aussi, des gens aiment l’argent et le pouvoir. Comme disait Coluche en parlant du journal Minute, journal d’extrême-droite, « quand tu lis ce canard tu as la nausée et les mains sales. »

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