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Disquaire Day le samedi 20 avril 2013

Publié le 11 avril 2013 par Assurbanipal

Disquaire Day

Samedi 20 avril 2013

Lectrices curieuses, lecteurs fouineurs, sortez de chez vous le samedi 20 avril 2013 et rendez vous chez un disquaire participant à l'opération Disquaire Day. Vous en trouverez en France, Corse comprise, en Belgique, au Luxembourg et en Suisse. Au menu des disques rares réédités, vendus pour l'occasion en série limitée, des concerts et surtout l'occasion de découvrir des musiques dont vous ignoriez totalement l'existence jusqu'à ce que votre disquaire les conseille.

En ces temps de diffusion de la musique par une multitude de canaux soi-disant dématéralisés, à quoi servent les disques et les disquaires? Au plaisir de la découverte justement. Sur Internet, vous trouvez ce que vous cherchez et encore, pas toujours. Chez un disquaire, comme chez un libraire, un bouquiniste, vous entrez, flânez, écoutez, discutez, vous faites conseiller et découvrez l'insensé, l'inouï, le neuf, l'ancien, le proche, le lointain dont vous ne saviez rien et que vous n'auriez jamais découvert sans l'aide du disquaire.

Voici une anecdote personnelle à ce sujet. Un jour, j'entrai chez un disquaire, située à Paris dans le 18e arrdndissement, rue Harmel (métro Jules Joffrin). En fouinant, je trouvais un album live de Don Cherry, daté de 1971, année qui m'est chère. Il y avait alors dans le magasin, comme autres acheteurs potentiels, un couple de jeunes gens, au look New Wave qui écoutait de la New Wave. Je demandai au disquaire, qui avait l'air de ne pas s'être remis de Woodstock et de l'Ile de Wight vu son look, de passer l'album de Don Cherry en question  sur la chaîne hi fi du magasin. La chose faite, une musique hallucinante, stupéfiante, cosmicomique se diffusa dans l'espace. Très vite, la demoiselle sortit effrayée par tant de liberté, d'étrangeté à ses oreilles habituées à la pop anglaise blanche et froide du début des années 80. Son compagnon, lui, resta écouter, scotché, fasciné, émerveillé, ébahi, eberlué, ébaubi par la beauté de cette musique. Reprenant ses esprits, il me dit: " Cette musique est chamanique! ". Je lui répondis qu'il avait compris Don Cherry, fils d'un Noir et d'une Indienne d'Amérique, passeur de mondes, le seul musicien capable de jouer la même année avec John Lee Hooker puis des moines tibétains, d'avoir été le fidèle complice d'Ornette Coleman et de Sonny Rollins, le 2e pilier de CODONA (Colin Walcott, Don Cherry, Nana Vasconselos), chaman musical.

Sur Internet, je n'aurai jamais rencontré ces jeunes gens ni ne leur aurait fait découvrir Don Cherry. Chez un disquaire, c'est possible. Cet album enregistré en concert en France en 1971 à Carpentras (84) et à Paris (75) comprend 4 morceaux: Orient, Eagle Eye, Togetherness, Sitarama. Eagle Eye est un hommage à son fils Eagle Eye Cherry né en 1971 dont les chansons ont démontré depuis, s'il le fallait encore, que le talent artistique n'est pas héréditaire. Je préfère celles de la fille adoptive de Don, Neneh Cherry. En un mot comme en cent, allez à l'aventure chez un disquaire le samedi 20 avril 2013. D'ici là, vous pouvez écouter Don Cherry et bien d'autres musiques sur la radio de ce blog le Jars jase Jazz.

Voici CODONA en concert à New York en 1984 peu de temps avant la mort de Colin Walcott qui mit fin à l'existence de ce trio. Rien à ajouter.


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