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Like someone in love

Par Achaqueligne

Réalisateur : Abbas Kiarostami

Acteurs principaux : Rin Takanashi, Tadashi Okuno, Ryo Kase

Durée : 1h 49mn

Au début du film, une jeune femme du nom d’Akiko est assise dans un bar. Son apparence juvénile contraste avec le lieu. Un homme vient lui parler. Il lui fait la leçon et l’exhorte d’aller honorer un engagement. Elle s’entête mais il finit par la convaincre. Elle prend un taxi et s’en va passer la nuit avec un client. Là, elle fait la rencontre de Takashi, un vieux prof à la retraite vivant seul.

Takashi&Akiko

Rin Takanashi et Tadashi Okuno (Akiko et Takashi)

En se rendant au rendez-vous, Akiko écoute ses messages. On apprend que sa grand-mère est venue à Tokyo pour lui rendre visite, qu’elle l’a attendue pendant des heures et qu’elle espère toujours la voir avant de monter dans le train de retour.  Akiko demande au chauffeur de taxi de passer par la gare afin qu’elle puisse apercevoir sa grand-mère. Une scène magnifique où la ville est filmée à travers les vitres de la voiture. Là on ne peut s’empêcher de repenser à « Lost in translation », le film de « Sofia Coppola » où Tokyo est un personnage à part entière. Mais le parallèle entre les deux films ne s’arrête pas là. En effet, Tokyo semble être LA ville pour ceux qui aspirent à filmer la solitude et la confusion des sentiments. Autant dans le premier film que dans le deuxième, il s’agit de deux personnages que tout sépare : l’âge, la maturité et la condition sociale. Tout comme la Charlotte de « Lost in translation », Akiko est avec quelqu’un mais ne sait plus vraiment pourquoi ni ce qu’elle a en commun avec lui. Tout comme elle, elle cherche la compagnie d’un homme plus âgé.

Rin Takanashi (Akiko)

Rin Takanashi (Akiko)

Takashi et Akiko mêlent leurs solitudes et y trouvent du réconfort. On ne sait pas vraiment ce qui les réunit. Leur relation n’est pas définie. Takashi semble balancer entre une fascination amoureuse inspirée par la jeunesse éclatante et l’innocence apparente d’Akiko en contraste avec son activité nocturne et entre une tendresse paternelle et une affection protectrice stimulée par la fragilité tant physique que morale de la jeune femme. Tout au long du film les limites sont brouillées, le passé des personnages demeure obscur et leur futur l’est plus encore avec un finish en suspend. La simplicité du traitement, le minimalisme poussé à l’extrême et la spontanéité des acteurs font naître une belle émotion discrète et attachante.

Abbas Kiarostami et Ryo Kase (Noriaki)

Abbas Kiarostami et Ryo Kase (Noriaki)

Abbas Kiarostami a choisi de travailler avec des acteurs débutants. De plus, il ne leur a pas dévoilé le script prétextant vouloir obtenir d’eux un jeu naturel. En effet, Les deux acteurs principaux du film n’ont pas les tics des grands. Le trouble qui se dégage d’eux est aussi réel que la terreur du petit écolier face à son maître dans « Où est la maison de mon ami ? », un précédant film d’Abbas Kiarostami à l’occasion duquel il a déclaré : « Je veux que dans mon film tout ait l’air fidèle au réel. Je veux montrer la vérité ».


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