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The Bunny Game (Adam Rehmeier, 2010)

Par Doorama
The Bunny Game (Adam Rehmeier, 2010) En tombant, au hasard de ses clients et de ses défonces artificielles, sur ce routier peu sympa, une jeune femme va se retrouver séquestrée à l'arrière de son camion. Elle va devenir le jouet du routier, et subir toute sa violence et sa perversion. Comment se terminera cette terrible rencontre ?
Expérimental ? Extrême ? Puissant ? Génial ? Ou bien...  ? The Bunny Game ne s'adresse pas au grand public, cette séquestration d'1h15 navigue entre perversion et brutalité sans le moindre temps de respiration... Soutenu par un noir et blanc élégant, une bande-son anxiogène, une réalisation stylisée et un montage cut brutal, The Bunny Game avait tout pour plaire notre rédaction, particulièrement preneuse de pépites noires et vénéneuses... Pourtant rien de ce que nous en attendions n'a rencontré de satisfaction, et surtout pas notre masochisme malsain, notre goût d'aimer être malmenés. The Bunny Game à fait naître un rejet total de notre part, mais pas pour les bonnes raisons...
Torture-movie ou pas, expérience cinématographique qui atteint ses objectifs (ou pas), The Bunny Game a fait l'unanimité à la rédaction ! La gratuité de sa violence n'est pas à incriminer, elle n'est qu'un paramètre que nous sommes prêts à accepter. Son hyperstylisation (bande-son, montage, image, cadrages...), techniquement très aboutie et (pourquoi pas) maîtrisée n'est pas non plus la raison qui nous amène à nous positionner de manière aussi radicale avec ce Bunny Game... Non, ce que nous reprochons à The Bunny Game, c'est son vide absolu qu'il tente désespérément de masquer avec tant d'apparats et de postures... voire d'impostures !
Faux torture-movie, au sens Saw, puisque le sang est presque absent dans le film de Adam Rehmeier, The Bunny Game utilise une mince trame (pourquoi pas dans l'absolu) pour imposer 1h15 d'images insupportables. Ce qu'il y a d'insupportable dans The Bunny Game, ce n'est pas ce qu'il montre à l'image, ce n'est pas non plus ce que ces images sont censées faire naître chez le spectateur (répulsion, dégoût, interrogations...), mais c'est son indéfectible conviction qu'il affiche qu'il est une proposition aboutie et réfléchie. 1h15 "d'images fortes" et dérangeantes, dont la violence est censée être amplifiée davantage encore par la gratuité du routier ? La victime de Bunny Game n'est pas la junkie séquestrée, mais le spectateur lui-même ! C'est lui qui est torturé en subissant cette répétition totalement vide de sens, sans histoire, à peine une ébauche de trame. Ses interminables fondus au noir (qui doivent bien occuper 5% de sa longueur) témoignent bien de l'incapacité de Bunny Game à trouver une cohérence entre chacune d'elles, à faire émerger un sens à tout ça... The Bunny Game n'est qu'un enchaînement de scènes "Arty" et prétentieuses, inspirées d'autres oeuvres, et simplement reproduites, plaquées, imitées pour ne pas dire singées, sans but clair ni objectif sur un vague sujet-prétexte quasi inexistant ... Rien que ça ! A peine une idée, The Bunny Game se réfugie derrière sa forme technique (rapidement fatigante) pour nous faire croire que sa raison d'être et son essence même méritait un tel écrin !
Fausse provocation vide et désarticulée, proposition des plus pauvres sous couvert de toucher à l'essentiel, The Bunny Game exaspère... Ses interminables scènes d'hystéries, directement pompées des fulgurances lynchiennes (on pense au Bob de Twin Peaks), négligent tout minimum narratif. Son apparence furieuse, toute droite sortie d'une rave technoïde-hardcore empêche toute compassion ou immersion avec ce que The Bunny Game est supposé raconter. Mais aussi inconscient de sa vacuité que de la faiblesse de son propos the Bunny Game déroule ses mises en scène et ses images choquantes (mais l'a t'on été ne serait-ce qu'une seule fois "choqué" par ses clichés ?) avec un sérieux qui frôle le ridicule. Furieux qu'on nous vende du "rien" emballé avec tant de soin, un seul constat s'impose à nous : The Bunny Game est (encore une fois) une escroquerie, prétentieuse et totalement vide. C'est vain, ça rate ses objectifs de choquer par un bestiaire sans imagination, et ça se présente comme une oeuvre puissante et intelligente... Non, nous ne marchons pas. Si la rédaction aime être malmenée, ce n'est pas à n'importe quel prix... ni n'importe comment... et encore moins en acceptant d'être le sujet torturé ! Extrême ? Expérimental ? Non ! Adam Rehmeier livre un film poseur et prétentieux... Un simple et ridicule écran de fumée... 
The Bunny Game (Adam Rehmeier, 2010)

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