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Le Viager

Publié le 13 avril 2013 par Olivier Walmacq

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Genre: comédie
année: 1972
durée: 1h20

l'histoire: Au debut des années 30, condamné à terme par son médecin, un célibataire de 59 ans met en viager une proprieté à Saint-Tropez. Mais il s'obstine à ne pas mourir, ce qui ne fait pas l'affaire de tout le monde.

La critique d'Alice In Oliver:

Curieusement oublié, Le Viager, réalisé par Pierre Tchernia en 1972, fait pourtant partie des excellentes comédies françaises. En même temps, le film peut s'appuyer sur un casting en or puisqu'il réunit Michel Serrault, Michel Galabru, Rosy Varte, Odette Laure, Jean-Pierre Darras, Claude Brasseur, Yves Robert, Jean Richard, Jean Carmet, Noël Roquevert et Gérard Depardieu, l'acteur effectuant une très courte apparition (à peine cinq minutes et je suis généreux !).
Le Viager marque également la dernière apparition de Noël Roquevert qui décédera l'année d'après, donc en 1973.

Il s'agit aussi de la toute première réalisation de Pierre Tchernia. C'est vraiment une première incursion réussie. En même temps, le cinéaste peut compter sur le soutien de René Goscinny. Les deux hommes s'associeront pour écrire le scénario, assez original pour l'occasion.
Attention, SPOILERS !
En 1930 à Paris, Léon Galipeau, un médecin généraliste, ausculte Louis Martinet, célibataire de 59 ans. Persuadé que son patient n'a que deux ans tout au plus à vivre, Galipeau convainc son frère Émile d'acquérir en viager la maison de campagne que possède Martinet dans un petit village de pêcheurs. Confiants dans leur affaire, les deux frères acceptent même d'indexer la rente viagère sur le cours d'une valeur, pensent-ils, sans avenir: l'aluminium.

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Alors que les années passent, non seulement Martinet tient toujours la pleine forme mais la famille Galipeau s'impatiente. Lassée d'attendre le trépas de Martinet, elle échafaude des plans pour se débarrasser de l'encombrant vieillard.
A partir de là, le film peut s'appuyer sur un humour particulièrement noir et cynique. Bien que Le Viager ait plus de quarante ans au compteur, son propos est bien plus corrosif que la majorité des comédies françaises actuelles.

Ensuite, le film peut également s'appuyer sur plusieurs dialogues croustillants: « Vous avez lu les journaux ? Ils me font bien rire... Qu'est-ce que c'est, Hitler ? C'est un petit peintre en bâtiment ! Il ne fait pas le poids devant Hindenburg, petit caporal... Qu'est-ce que c'est le nazisme ? C'est un feu de paille ! Faites-moi confiance ! ».
Michel Serrault prend un malin plaisir à composer ce personnage naïf, qui prend sa revanche malgré lui sur ceux qui cherchent à tout prix à le faire clamser.

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D'ailleurs, pour interpréter Martinet, Michel Serrault portera un faux nez. Ainsi, le film suit plus de quarante années de vie (de 59 ans à 99 ans) de ce personnage moins candide qu'il n'y paraît. Ainsi, c'est une partie de l'histoire de la France du XXe siècle qui nous est contée.
Clairement, Le Viager peut se targuer d'appartenir aux meilleures comédies de sa décennie. Pourtant, force est de constater qu'on ne la cite presque (hélas) jamais parmi les références. Allez comprendre...

Note: 16.5/20


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