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L'Amérique qui tombe, le livre que n'écrira pas Baverez...

Publié le 17 avril 2008 par Edgar @edgarpoe
L'Amérique qui tombe, le livre que n'écrira pas Baverez...Il s'est taillé un joli succès de librairie et d'estime avec "la France qui tombe", mais il n'écrira sans doute pas l'Amérique qui tombe : il ne faudrait pas désespérer Versailles... Car en effet, le phare du monde libre ne va pas si bien que cela. Paul Craig Roberts, ce conservateur à la dent dure, revient sur quelques problèmes américains, et Paul Krugman, ce progressiste qui serait sans doute en France rangé à côté de Mélenchon parmi les affreux populistes, enfonce le clou. Côté performances économiques brutes, ça ne va pas bien. L'économie américaine a ainsi perdu presque 100 000 emplois en mars. Roberts ajoute que ce problème conjoncturel est redoublé par un grave problème structurel: les USA importent, en biens commerciaux, 17% de leur PIB, alors que le secteur manufacturier américain ne produit que 12% du PIB. Modulo des différences de comptabilisation des deux côtés, les USA ont donc un déficit manufacturier structurel d'environ 5% de leur PIB, qui ne se résorbera pas du jour au lendemain (peut être qu'en réorientant la totalité de la production vers du militaire, assez peu importé ?...) Autre problème pointé par Roberts, celui du bidonnage des statistiques. Là, il faut présenter John Williams (un économiste, pas le compositeur de la BO de Star Wars, merci). John Williams est un économiste qui a commencé par faire des modèles économétriques pour des sociétés privées. Par exemple, pour une compagnie aérienne, un modèle qui liait la croissance du nombre de pasagers aux évolutions du PIB. Les résultats étaient bons jusqu'à un jour où ça ne collait plus. Williams s'est rendu compte que les évolutions dans la comptabilisation du PIB rendainet nécessaire un reparamétrage du modèle. Bref, depuis, il s'est spécialisé dans le décortiquage des statistiques officielles (une sorte d'Emmanuel Todd qui vivrait de son travail critique en en vendant le résultat à des boîtes privées). Et bien, selon lui, en conservant les définitions du chômage et de l'infltaion telles qu'elles prévalaient au début des années 80, l'inflation américaine serait aujourd'hui à près de 12% et le chômage à 13% (heureusement, de telles distorsions statistiques, ça ne pourrait pas arriver en France...) Pas étonnant que le papier de Krugman indique que depuis 44 ans que les américains sont sondés sur ce sujet, ils sont en 2008 un nombre record à estimer que leur situation actuelle est pire que cinq années auparavant.  Point de vue social, Paul Krugman indique dans un autre article que 35 millions d'américains sont dépourvus d'assurance médicale. On sait cependant que les soins d'urgence sont souvent gratuits. Sauf que ce n'est pas toujours le cas, que certains soins, sans être urgents, sont indispensables mais trop coûteux. Selon un étude citée par Krugman, ce sont près de 27 000 américains qui meurent chaque année faute d'une couverture correcte (pas loin de 1% des non-assurés). Juste un rappel, les américains dépensent beaucoup plus pour leur santé que les français. près de 3% de leur PIB. Malgré cela, ils ont un système de santé dont tous les indicateurs sont plus mauvais (espérance de vie etc...) Parce que les assureurs privés prélèvent 25% des cotisations en frais de gestion, contre 4% pour la sécu que Sarkozy est en train de démanteler sous les bravos bruxellois. Bref. J'attends avec impatience de lire "l'Amérique qui tombe", par Nicolas Baverez. J'espère lui avoir fourni au moins deux bonnes sources pour son chapitre introductif...

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