Ma journée ordinaire

Et s’achève une journée bien ordinaire, une journée tracée d’avance et sans surprise, où l’on sait que rien ne peut se passer de mirobolant, de trop désagréable. Une journée ensoleillée que l’on traverse sans trop y penser, qui ne laissera pas de trace. Une journée où on lâche la pression, avec en fond un petit air vacancier.

Une journée où l’on veut partager la joie de la sérénité retrouvée, et offre le café à la cantonade. Et de se laisser bercer par le flot emplissant le gobelet, être sortie de sa rêverie par un bruit inattendu : le précédent que vous avez oublié dans la machine fait obstruction au suivant, et le café qui se répand sur la grille, sur le sol. Vous réparez les dégâts, celle-là vous ne l’aviez jamais faite, ne vous en vanterez pas.

La journée continue, ronronnante, chuchotante, ponctuée par des tasses de thé, votre Lapsang Souchong préféré. Vous vous éclipsez, façon élégante de dire que l’on s’en va pisser, non moi ça je ne le dis pas. Vous vous enfermez, constatez que la lampe est grillée que votre affaire va donc se passer dans une parfaite obscurité. Ce n’est qu’à la sortie que vous vous apercevez, que vous aviez oublié d’allumer la lumière …

L’heure du déjeuner arrive avec la copine affamée, vous vous ajustez posez votre regard sur votre si joli haut vert d’eau Claudie Pierlot vintage. Et là vous constatez l’absence des frêles baigneuses, parce que le chemisier, vous l’arborez à l’envers sur votre torse bombé de fierté.

A l’heure de rentrer chez vous accompagnée de la copine celle qui n’a rien vu, ne sait rien, alors que vous discourrez, faites le bilan de cette journée sans histoire, que vous lui faussez compagnie, votre pied glissant dans un trou. Toujours digne, et souriante, vous vous relevez, tout va bien, la cheville endolorie, non je t’assure tout va bien.

C’était ma journée ordinaire, où ne c’est rien passé. Et j’attends la suivante, pour retrouver mes neurones …

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