Magazine Humeur

Fin de l’intelligence, nos cerveaux de geeks mutent

Publié le 16 avril 2013 par Angrymum @VeryAngryMum

Nos cerveaux de mutants, qu’en est-il réellement ?

Tout part d’une citation de Douglas Coupland :

 » Mon cerveau d’avant internet me manque » !

Cette petite phrase a eu une certaine résonance chez moi, voire une résonance certaine.
Je pensais que c’était seulement l’âge qui était la cause de tous les petits changements que je notais chez moi, en plus du fait d’être maman, qui ne laisse plus beaucoup de cerveau disponible pour autre chose.
Vous aussi vous avez dû remarquer des choses similaires au niveau de votre cortex, que vous soyez devenue maman ou pas…

Maman numérique et mutation de cerveau de maman

Il se trouve que pour ma part je suis devenue maman en pleine révolution numérique, donc je n’avais pas mis sur le compte des nouvelles technologies les changements de ma façon de penser, mémoriser, rechercher de l’information…, pour faire plus court de travailler.
En fait, tout s’expliquerait par un usage quotidien des nouvelles technologies qui sont rentrées dans tous les espaces de notre vie et qui conditionneraient nos comportements.

Multiplication des écrans et disparition des étagères

Auriez-vous noté vous aussi que chez vous traîne moins de livres, moins de presse papier, moins de magazines, moins de …et par contre ce sont les écrans qui occupent la place aujourd’hui.
Comme une majorité de personnes, ma soif d’informations, de connaissances, de savoirs … je peux l’étancher plus facilement sur le net aujourd’hui, alors qu’avant je devais faire ma recherche dans les librairies, presses, magasins, parce que j’avais la chance d’habiter dans une très grande ville.
Aujourd’hui je suis maman, à la campagne, et j’ai toujours les mêmes soifs qu’il faut étancher. Heureusement, je suis devenue une maman connectée !
D’un clic, sans sortir de mon village, de chez moi, je peux continuer à me régaler de culture même si le support est différent.

Réflexions et hyperactivité numérique
Quand nos écrans nous dictent nos faits et gestes

Support différent, implique dans le cas du numérique consommation et habitudes modifiées : je podcaste mes émissions radio,  je gère ma timeline sur Facebook, je surveille mon fil Twitter pour connaître l’actualité en temps réel, je partage sur Google + mes bons plans, je photographie mes plats et scoops du quotidien sur Instagram
Qui aurait eu l’idée de photographier son repas avant l’ère du smartphone ?!

D’ailleurs plusieurs études m’ont conforté dans l’idée que c’est mon cerveau qui s’est adapté à ces nouvelles technologies et par la même ma réflexion s’en est trouvée modifiée. Mes hormones et mon âge ne sont pas responsables de ces modifications ! La ménopause peut attendre…

Premier enseignement des caractéristiques de lecture sur support informatique

La lecture d’un texte imprimé est profonde et attentive. Quand la lecture du web, elle est sélective et se concentre sur la recherche d’informations, recherche se devant d’être rapide.
C’est le résultat d’une étude faite sur le mouvement des yeux (Eyes tracking), pendant la lecture d’un texte imprimé en comparaison avec la lecture sur un écran.
En fait, un lecteur de presse en ligne lirait plus de contenus mais retiendrait beaucoup moins d’informations qu’un lecteur de presse papier

Les machines plus humaines
Les outils numériques modifieraient nos modes de réflexion et d’acquisition des connaissances

« La désorientation cognitive« , serait dû à l’hypertexte qui nous ferait perdre le fil originel de notre lecture ou recherche. L’hypertexte est tout simplement les liens proposés dans un contenu texte (définitions, articles en rapport, sources, citations).
Cette étude aurait même évalué la perte de la force de travail à 30%. Car si l’hypertexte doit nous aider à une meilleure compréhension, il est néanmoins très difficile de continuer une lecture face à tant de sollicitations. La lecture linéaire en est entravée.

L’hypertexte n’est pas sérendipité.
L’hypertexte nous suggère une lecture. La sérendipité est le résultat d’une réflexion permettant associations d’idées et analogies dans une approche dynamique et non-passive.

La technologie prônerait et favoriserait une réflexion superficielle

De même que nous sommes ce que nous mangeons, nous serions également le résultat de nos préférences de lecture.
Bienvenue dans le monde du superficiel :  Les articles sur Internet sont généralement plus courts que dans la presse papier, nous sommes devenus des opérateurs multitâches (lecture, likes, mails, sms, tweets…).
Nous serions arrivés à un tournant de la pensée et de la culture. En effet, le net favoriserait un esprit rapide, inconstant, saccadé, éparpillé, très superficiel au détriment d’un esprit concentré, calme, linéaire et consistant, … fruit de l’imprimerie et de plusieurs siècles d’apprentissage par le livre.

Des cerveaux qui gèrent le superflux
Ceci ressemble au combat de la Gastronomie contre le fast food

Notre cerveau serait le même depuis quelques dizaines de milliers d’années, il n’aurait pas subi d’évolution majeure depuis l’époque du chasseur-cueilleur. Par contre grâce à la plasticité neuronale dont notre cerveau est capable, il a su s’adapter aux nouveaux contextes.
Notre cerveau se reconfigurerait en fonction de certaines expériences.

Notre cerveau s’adapte à une sous-utilisation

Lire un roman sur un écran ou sur papier activerait les mêmes zones cérébrales. Par contre les écrans nous servent essentiellement pour la recherche d’informations, le travail, et seraient souvent liés à la prise de décisions. Dans ce cas précis, ce sont d’autres zones du cerveau qui sont sollicitées.

Loin de décrier l’effet des écrans sur le cerveau , ils pourraient améliorer nos capacités d’attention visuelle, favoriser le développement de la pensée en réseau, fonctionnant par analogies et circulaire .

Tout comme je vous le révélais dans un article précédent, le rapport de l’académie des sciences, affirmait que la pratique de certains jeux vidéo, quand elle est régulée, apprendrait à rompre avec les habitudes mentales, et donc permettrait au cerveau de développer sa capacité à s’adapter, d’intégrer les outils numériques dans ses circuits neuroculturels.

De la fin du Darwinisme
L’idée est bien que les outils créés par l’homme créerait un nouvel homme

Un homme avec une, voire des mémoires externes… Bienvenue dans le monde de l’intelligence superficielle !
L’interrogation aujourd’hui porte sur la pensée qui s’élabore avec la mémoire. Est-ce que notre façon de penser et notre pensée vont à leur tour être modifiées comme notre mémoire?
On ne peut plus ignorer aujourd’hui que toutes ces questions vont se poser ou se posent déjà. Avec Internet, nous utiliserions déjà notre mémoire pour retrouver le chemin d’une information et non plus pour retenir cette information.
Tout comme les inventions telles que l’écriture, l’imprimerie et d’autres ont pu bouleversé l’humanité, la révolution numérique suscite beaucoup d’anxiété et de questions quant à sa pérennité. De quelle manière nos inventions, nos comportements participent toujours à l’évolution de l’homme sans causer la perte de ce dernier.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Angrymum 1432 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines