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Rugby: Le professionnalisme serait-il en train de quitter nos bourgades ?

Publié le 17 avril 2013 par Wtfru @romain_wtfru

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Agen et Mont-de-Marsan sont officiellement relégués en Pro D2, avant eux d’autres anciennes places incontournables du rugby français avaient connu le même sort (Brive, Béziers, Dax…). D’où ce titre en forme de question: le rugby pro se barre t-il des campagnes?   Les cul terreux que nous sommes tentent d’apporter une réponse objective à cette question.

 La statistique est implacable, de tous les clubs sacrés entre 1960 et 1985 (soit 13 clubs différents) seul Toulouse (sacré en 1985), Bordeaux Bègles (Bègles en 1969) voire potentiellement Pau (1964)  évolueront en Top 14 l’an prochain. A l’inverse, en cas de remontées probables de Monaco et Nantes, 6 des 7 clubs vainqueurs du championnat de France de Foot sur la même période seront en Ligue 1. Il y a 10 ans lors du championnat 2002-2003, on retrouvait au sein du défunt top 16 des clubs historiques du rugby français : Agen, Colomiers, Béziers, Narbonne, Mont-de-Marsan, Pau, Montauban, Bourgoin-Jallieu. Aujourd’hui, il faut descendre un peu plus bas dans la hiérarchie du rugby hexagonale pour retrouver la trace de ces clubs. De la à dire que le professionnalisme a tué les clubs du rugby d’antan il n’y a qu’un pas.

 Pour 100 patates…

 Oyonnax, fraichement promu en Top 14, prévoit un budget de 10 millions d’euros l’an prochain. Loin d’être simple à rassembler, la somme sera la plus faible du championnat. On peut d’ores et déjà prédire la suite pour le club de l’Ain : un rapide retour vers la Pro D2. On le voit depuis des années, le gouffre est énorme entre la Pro D2 et le Top 14 et c’est principalement une question de moyen. Comment survivre quand vos concurrents s’appelle Paris, Montpellier, Toulouse, Clermont-Ferrand etc… ? Sur la durée c’est infaisable pour les équipes comme Oyonnax faute de ressources économiques suffisantes. Toulon a Boudjellal, Clermont a Michelin, Toulouse a EADS, le Stade Français a Oberthur via son président Thomas Savare, chaque grand club a derrière lui une alliance entrepreunariale solide. Le tissu économique d’Oyonnax ne lui permettra pas de survivre très longtemps en première division. On a clairement un rugby pro à 2 vitesses, le Top 14 qui tend à être un rugby des villes et la Pro D2 qui cultive le mythe du rugby de clocher. On ne porte pas de jugement sur l’évolution (avec le professionnalisme était-elle évitable ?), on ne fait que la constater.

 Pour autant tout est-il perdu pour des villes comme Brive, Bourgoin Jallieu, etc ? Le principal atout de ces clubs est leur structure. En effet les nombreuses années passées au haut niveau ont permis à ces équipes de monter un centre de formation reconnu, d’avoir des équipes de jeunes performantes. Elles sont donc généralement capables de sortir des jeunes de talent pouvant venir garnir les rangs  de l’effectif pro. Ces clubs bénéficient aussi d’une ferveur populaire, un match de rugby à Dax n’a pas la même saveur qu’un match au Stade Français. Pour atteindre le haut niveau il faut certes des moyens mais aussi un environnement à même de répondre aux exigences du Top 14. A court terme Lyon va surement s’installer durablement en Top 14 mais après ça quelle autre grosse métropole va suivre ? Un projet se monte à Lille en fédérale 1 mais la ProD2 ne sera pas tout de suite (on prend le pari), un autre très médiatique a échoué à Marseille, voilà à peu près tout. L’horizon n’est donc pas totalement noir, il semble que la ProD2 va demeurer un petit moment le championnat des légendes. Les allers-retours en Top14 pour certaines d’entre elles ne sont pas prêt de s’arrêter.


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