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SOMMEIL du NOURRISSON: Un recadrage s'impose – BMJ

Publié le 17 avril 2013 par Santelog @santelog

SOMMEIL du NOURRISSON: Un recadrage s'impose – BMJSommeil interrompu pour les parents par les pleurs du nourrisson, besoins liés à l’allaitement maternel, exigences de parentalité et des modes de vie occidentaux, le sommeil du nourrisson facteur indiscutable d’équilibre familial et de bonne santé, reste sujet à discussions enflammées, que ce soit pour les parents ou les professionnels de la Petite Enfance. Deux articles dont une étude, publiés dans le British Medical Journal, suggèrent que les réveils nocturnes font partie intégrante d’un allaitement maternel réussi et que l’objectif du bébé «  qui fait sa nuit  », le plus vite possible, n’en est pas un.

Les parents de nouveau-nés ont un sommeil fréquemment interrompu et en réponse à ce problème, se trouvent face à plusieurs tendances récentes et contradictoires dans les soins à apporter aux nourrissons pour améliorer le sommeil infantile et maternel.

Un recadrage s’impose : Le premier article du BMJ qualifie ainsi d’erronées, les perceptions actuelles des parents sur le développement normal du sommeil du nourrisson. Ainsi, pour les auteurs, l’idée générale d’un petit bébé qui dort toute la nuit ou «  qui fait ses nuits  » ou encore l’idée qu’un sommeil prolongé du nourrisson est important et que cet objectif doit être atteint très tôt dans la vie de l’Enfant, ne reconnaît pas le rôle de l’alimentation de nuit et l’importance d’un allaitement réussi pour la santé de l’enfant. Les bébés allaités se réveillent plus souvent la nuit et le sommeil normal du nourrisson allaité doit prendre en compte ces interruptions. Les auteurs appellent donc à un recadrage de cette idée reçue afin d’assurer un meilleur soutien à l’allaitement.

Prendre en compte aussi la santé des parents : Dans l’étude associée à cette prise de position, d’autres chercheurs rappellent, en toute conscience, que les troubles du sommeil parental peuvent être sévères dans les premiers mois de vie du nourrisson et que l’absence prolongée de sommeil peut avoir de graves conséquences négatives pour la santé des parents et l’équilibre familial. Des parents fatigués, dans cette période de transition vers la parentalité, pourront même douter de leur propre capacité à être parents. Rien n’est plus perturbateur pour le sommeil de la mère que les pleurs du nouveau-né et les mères en manque de sommeil vivent parfois les premiers mois de vie de l’enfant comme une course d’endurance. Les cliniciens peuvent aider à recadrer les attentes des parents.

En théorie, des stratégies d’adaptation seraient donc les bienvenues. Des interventions qui permettraient de favoriser à la fois le sommeil maternel et infantile, avec l’aide de professionnels de santé qualifiés. C’est ce qu’a testé cette étude menée auprès de 246 mères primipares et de leurs nouveau-nés randomisés pour bénéficier d’une intervention de soutien ou recevoir les soins habituels (visites post-natales). Cependant, malgré les conseils d’une infirmière spécialement formée, la fourniture d’une brochure d’information et un suivi téléphonique régulier en soutien aux parents, l’expérience n’a pas fonctionné. Ni l‘objectif principal, la durée du sommeil de la mère, ni secondaire, le sommeil du nourrisson, le nombre de réveils nocturnes, la fatigue et la dépression post-natale de la mère, ne se sont améliorés avec l’intervention proposée. Aucune différence significative n’est constatée entre les 2 groupes ni sur le sommeil nocturne maternel, ni sur le sommeil de l’enfant.

Que ce soit pour l’Enfant ou la relation de couple, le sommeil de l’enfant est une condition indiscutable d’équilibre familial et de bonne santé. Mais que faire lorsque le bébé pleure reste donc toujours une question qui divise toujours pédiatres, psychologues et parents. Recadrer les attentes des parents et expliquer que ces interruptions font partie du développement normal du sommeil du nourrisson, peut déjà contribuer à rassurer. Le choix de la stratégie revient donc aux parents, comme le suggérait une autre étude, publiée en 2012 dans Pediatrics qui conseillait d’engager le nourrisson à entrer dans une "routine" du sommeil et, sur la méthode, laissait, finalement aussi, le libre choix aux parents.

Sources:

BMJ 2013;346:f2344 15 April 2013Supporting parents who are worried about their newborn’s sleep

BMJ 2013;346:f1164 20 March 2013Effect of behavioural-educational intervention on sleep for primiparous women and their infants in early postpartum: multisite randomised controlled trial

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