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Derrière la colline, dans les tréfonds de l’humain

Publié le 17 avril 2013 par Unionstreet

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Au pied de collines rocheuses, Faik mène une vie de fermier solitaire avec son métayer et sa femme. Quand arrivent de la ville son deuxième fils et ses petits-enfants, il les met en garde contre les nomades qui traversent la région. Tandis que se déroulent les vacances, la menace rôde, silencieuse et invisible.

Cette menace fantôme constitue le sujet principal du film, à savoir l’évolution lente et douloureuse d’une famille vers la folie meurtrière, catalysée par cette peur de l’étranger invisible (les nomades n’apparaissent jamais à l’écran) sur qui sera rejeté la faute de chaque évènement. La virtuosité de l’écriture nous tient en haleine pendant tout le long du film quant à l’existence ou non de ces enemis. Une incertitude déconcertante et violente qui ajoute une touche d’absurde dans les actions des personnages.

Ainsi, cette paranoïa constante chez les protagonistes tend le film parfois vers une sorte de comédie noire et grinçante, parfois vers un fantastique dont la frontière avec la réalité est très mince.

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Mais c’est dans le western que va chercher son inspiration Emin Alper, pour la réalisation. Grands paysages vides et magnifiques et autres très longues séquences d’observation de la nature font de Derrière la Colline une oeuvre très belle esthétiquement parlant.

On sent ainsi une touche de Sergio Leone chez cet Elmin Alper. Une réalisation lente et précise, mais surtout la capacité de dire beaucoup avec très peu. Car le film est loin d’être impressionnant au niveau de la violence. Tous les coups de feus sont hors-champs, aucune violence physique à l’écran, et pourtant, il réussit à faire de son film une oeuvre critique et violente à l’égard de sa société. La peur de l’étranger sur son territoire (la question kurde), l’incompréhension des jeunes de la ville pour les traditions ancestrales ou encore l’utilisation inutile de la violence pour régler les conflits.

Que ce soit les visions du jeune Zafer ou des balades nocturnes du jeune Sulu, chaque image, chaque mouvement, donne à Derrière la Colline une puissance hypnotique véritablement fascinante, nous entraînant dans un tourbillon de paranoïa et de folie sombre très marquant.

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