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From the club with love – Guillaume Rouan

Publié le 18 avril 2013 par Pointofview @ptofvw

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L’uniformisation vestimentaire est flagrante et la musique abrutissante. Je pourrai être le grand frère de toutes ces filles qui me regardent du coin de l’œil. Mes amis articulent des phrases inaudibles et incohérentes, je hoche la tête pour leur faire plaisir. Il ne me reste que l’équivalent de deux verres d’alcool et 4 cigarettes dans mes poches, je sais que ce sera insuffisant. La nuit risque d’être longue. Je vais danser quelques minutes pour m’occuper, je calque mes mouvements sur les corps qui m’entourent. Les gens ont payé 15euros à la sueur de leur front ou celle de leurs parents pour avoir l’air dans le coup, ils se géolocalisent et envoient des photos avec des filtres. C’est l’époque qui veut ça, leur e-réputation, elle aussi, doit swinguer. Une connaissance dépense l’argent gagné en une semaine dans une bouteille, il me postillonne dessus pour savoir quel soft choisir. Tiens, je me rappelle que j’ai oublié d’étendre ma lessive ce soir. Une fille qui a passé le brevet il y a peu de temps me demande ou trouver de la MD, c’est peut-être parce que j’ai l’air louche avec mon cuir sous lequel je sue pour économiser le vestiaire. La musique me fait de plus en plus penser à Dance Machine, les 90’s ont la cote. La majorité des filles doivent avoir mal au vagin avec leur short taille haute qui leur moulent le bassin, on dirait qu’elles vont jouer au tennis contre Ilie Nastase. L’amie qui m’a invité à son anniversaire vient de se faire virer de la boite après avoir repeint les toilettes avec ses sucs gastriques. Du coup la soirée risque de se finir plus tôt. Je souris. Les gens autour de moi ont l’air triste, c’est peut-être le manque de lumière qui agit sur leur moral. Tiens j’ai perdu mon +1, une histoire de fille sûrement…Un mec atterri à mes pieds le visage en sang, le videur s’appuie sur ses 120 kg pour lui donner un autre coup en pleine tête. Je ne sais pas ce qu’il a fait pour mériter ce traitement, en même temps le prix de l’entrée n’est pas cher payé pour des sensations aussi fortes. Il aura quelque chose à raconter à la machine à café. J’ai de plus en plus de mal à taper ces caractères sur mon Smartphone discount. Mes amis disparaissent au compte goute, il est temps que je parte aussi. La dernière phrase entendue dans le club sera celle du videur « Un mec normal avec la patate que je lui ai mise il se relève pas ». Je philosophe sur le glamour des soirées parisiennes sur les 50min de marche qui me séparent de mon lit. Les sans abris opinent de la tête.

Bonne nuit mes chéris.

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