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"Montblanc" : créateur d’âme depuis 100 ans

Publié le 19 avril 2013 par Fabricegil @thenewreporter

Autrefois, on pensait que, si une personne touchait un objet, il serait alors relié à une partie de son âme. Aujourd’hui, cette idée semble saugrenue… du moins avant d’entrer dans le monde des maîtres-artisans Montblanc. Depuis 1906, la maison allemande imagine les stylos les plus élégants au monde. Récit d'une ascension qui n'a en rien pâti des nouveaux outils d'écriture.
C'est une bonne étoile. Une étoile qui brille dans le ciel de Hambourg, où Montblanc est une des plus luxueuses manufactures de la ville, dominant le fronton des quelque 260 boutiques de la belle "signature" à travers le monde et coiffe le sommet de chacun de ses stylos depuis 1909. A sa fondation, trois ans plus tôt, la compagnie avait été baptisée Simplo Filler Pen Company. Mais ses fondateurs avaient déjà de telles ambitions qu'il leur fallut rapidement trouver un patronyme facilement reconnaissable. Après quelques mois de mise au point, le premier modèle de stylo à plume finit par couler sur le papier blanc. En référence au haut sommet - immaculé - d'Europe, duquel partent six vallées blanches représentées par les six branches du logo étoilé, Montblanc fut né.
Au siège de Montblanc, dans la périphérie de Hambourg, tous les stylos continuent d'être fabriqués selon des règles précises. Aujourd’hui, si quelques opérations mécaniques ont été automatisées, la réalisation de tout modèle à plume compte encore plus de 100 opérations manuelles : des techniques d'antan, un coup de main et une précision de demeurer tels qu'Alfred Nehemias, August Eberstein et Claus Johannes Voss les avaient définis. L'un était banquier de métier, l'autre ingénieur et le troisième négociant. A l'aube du siècle nouveau, les trois hommes décidèrent de mettre leur expertise et leurs économies en commun, après que l'un d'entre eux eut rapporté des Etats-Unis un prototype imparfait de stylo à cartouche. Adieu plumiers, taches d'encre et doigts maculés, la maison réservait une place de choix au liquide du réservoir qui ne s'écoule qu'au contact de la plume avec le papier. Pour ce faire, on commence par étirer le ruban d'or qui sert de matière première, afin d'affiner la pointe de la future plume. Ensuite, l'artisan découpe sa forme à l'emporte-pièce, puis soude une pointe d'iridium en son sommet et fend le tout en deux, sur un peu plus de 1 centimètre. Ainsi créée, une rainure entraîne un infime saignement de l'encre lorsque les deux pointes s'écarte au contact du papier.

Stylo plume Meisterstück - Montblanc"Solitaire classique tribute to the Mont Blanc"

En 1924, tous ces savoir-faire donnent naissance au stylo plume Meisterstück- chef-d’œuvre, en allemand - qui devint rapidement le modèle phare de la gamme Montblanc. Sa minutieuse façon achève d'amplifier la notoriété de la compagnie auprès des cercles d'esthètes et de passionnés d'écriture. Vous le savez, Montblanc n'a jamais été un stylo de tous les jours… Dans les couloirs de la manufacture, une série de portraits de chefs d'Etat du 20ème  siècle présentent de grands hommes concluant des traités à l'aide du célèbre stylo. Pour le grand public, le Meisterstück est également associé aux moments importants de la vie. C'est LE stylo pour s'engager devant M. le Maire ou acquérir son premier appartement. Pour toutes ces raisons, ajoutées à son prix (à partir de €350), cette plume pas comme les autres est plus souvent offerte à un homme ou à une femme au début de sa vie d'adulte, qu'achetée par son futur propriétaire. Jusque dans les années 1980, au cours desquelles Montblanc est cédé à l'anglais Dunhill (tous deux appartenant au groupe Richemont), le succès de la maison repose sur ce seul modèle. A l'instar de ses concurrents, Montblanc aurait très bien pu exploiter sa renommée et lancer des gammes plus accessibles. Mais une telle façon d’agir aurait trompé les fidèles clients de la firme, alors que la maison développait déjà tout un univers dans le prolongement des instruments d'écriture, avec un réel et même souci de qualité. A commencer par des agendas et de la papeterie, puis la maroquinerie et les boutons de manchette, et, depuis quelques années, les garde-temps, les parfums, les lunettes solaires ou encore les bijoux, qui contribue à "féminiser" la maison jusqu'alors masculine.
Depuis 21 ans, Montblanc crée aussi l'événement pour entretenir son attrait. Partenaire du Festival de Salzbourg, organisatrice du prix Montblanc de la culture - qui récompense des mécènes à l'échelle internationale (Édouard Carmignac a reçu le 21èmePrix Montblanc du patronage des arts et de la culture pour son action en faveur de l’art contemporain). Depuis 1992, la fondation culturelle Montblanc récompense chaque année un mécène pour son implication dans le domaine de l'art.  À la tête de la société Carmignac Gestion, Édouard de son prénom crée en 2000 une fondation d'entreprise en soutien à la création contemporaine.Propriétaire de près de 150 oeuvres majeures de Warhol, Basquiat ou encore Richter, sa fondation remet tous les ans un prix de photojournalisme. Avec l'aide de Gaïa Donzet, l’institution devrait ouvrir un nouveau lieu d'art contemporain sur l'île de Porquerolles l’année prochaine.
Pour l’année 2013, Montblanc propose quelques trésors de stylos dont l'écriture du prix nécessite beaucoup d'encre... Et des plus "accessibles" (à partir de €880), reprenant les codes originels. En témoigne le stylo plume Meisterstück solitaire classique tribute to the Mont Blanc, qui célèbre le plus haut sommet d’Europe, symbole d’élégance et de prestige. La fine gravure du massif du Mont Blanc à l'extrémité du stylo et l'emblème Montblanc en quartz neige évoque une icône puissante... absolue.Fabrice Gil
Montblanc Boutique7, rue de la Paix75002 Parist/+33 1 58 62 48 52www.montblanc.com

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