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[Musique] Sound City

Publié le 20 avril 2013 par Glossnroses @MarionWlad

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De leur création, en 1969, à leur fermeture, en 2011, les Studios Sound City ont vu défiler un nombre incroyable de groupes et d’artistes. Connu pour la qualité unique de sa production, mais aussi pour son caractère très familial, ce lieu désormais culte de la production musicale américaine est entré dans la légende. Neil Young, Tom Petty, Rick Springfield, Santana, Dio, Nirvana, Queens of the Stone Age, Tool, Red Hot Chili Peppers, Johnny Cash, Weezer, Foregner, ou même Slipknot et Arctic Monkeys y ont posé leurs amplis afin de goûter à l’expérience singulière que constituait le fait d’enregistrer un album entre ces murs. En découlèrent une impressionnante collection de classiques à jamais gravés dans les tables de loi du rock, de la pop, du punk, du heavy metal ou encore du trash.

 

Sound-City-affiche

Aujourd’hui, alors que les portes de Sound City se sont définitivement fermées, à cause du manque d’affluence due à la concurrence impitoyable des nouveaux moyens d’enregistrements numériques et plus généralement à la crise du disque, Dave Grohl a décidé de rendre son hommage au mythe.

C’est lorsque Grohl, accompagné de Kurt Cobain et de Krist Novoselic, pousse les portes de Sound City en vue d’enregistrer de qui deviendra Nevermind, que le choc se produit et que le batteur originaire de l’Ohio tombe amoureux. Amoureux des lieux, de ses vibrations uniques, de l’ambiance un peu craspec, et de la console Neve 8028. Un appareil fabriqué à très peu d’exemplaires par l’ingénieur Rupert Neve, qui est véritablement à l’origine du son Sound City. Une console que Dave Grohl a racheté à la fermeture du studio et qui depuis, trône dans son studio personnel.

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sound city dave grohl

Poursuivant l’objectif de revenir sur l’histoire de Sound City, Dave Grohl a désiré faire les choses en deux temps. Dans un premier temps, il s’improvisa réalisateur (avec un talent qui prouve plus que jamais qu’il peut tout faire) et mis en boite un rockumentaire sur l’histoire de Sound City, puis dans un second temps, il enregistra avec quelques-uns de ses amis les plus fameux, un album, à l’aide la console Neve.

Le film, premièrement, est un sacré morceau. Scindé en deux parties (l’histoire de Sound City et l’enregistrement de l’album mentionné plus haut, intitulé Real to Reel), le métrage rameute celles et ceux qui ont contribué à faire de Sound City ce lieu légendaire du rock and roll, depuis la fin des années soixante. De Neil Young, à la secrétaire des lieux, en passant par Rick Springfield ou encore Lars Ulrich de Metallica, tous racontent leur rapport à Sound City. Souvent avec une grande émotion.

Clairement construit sur l’opposition entre le numérique et l’analogique et défendant bien entendu l’enregistrement à l’ancienne, bien souvent dans les conditions du live, sur ces bonnes vieilles bandes magnétiques, le film de Grohl s’apparente à un vibrant hommage à la musique. Celle qui se joue et qui n’est pas trafiquée par ordinateur. Celle qui prend naissance dans la sueur et la passion et qui anime des nanas et des types totalement impliquées.

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Désirant tout de même modérer son propos au sujet des logiciels comme Pro Tools, qui ont permis à à peu près n’importe qui, d’enregistrer à peu près n’importe quoi, chez lui, sur son pc ; Grohl précise qu’il est possible d’utiliser ces technologies avec bon sens. Ainsi, c’est à Trent Reznor, le sorcier de Nine Inch Nails, musicien accompli et grand adepte des nouveaux supports numériques, qu’incombe la tache de réhabiliter ces derniers dans une logique cohérente visant à expliquer qu’utilisés correctement, et non comme béquille, ces programmes peuvent considérablement nourrir la création.

Relativement effacé, car totalement au service des intervenants qui retracent l’histoire de Sound City, Dave Grohl livre un film unique. Dans la foulée, car les deux sont indissociables, il met en boite un album tout aussi indispensable, parfait pour compléter l’expérience que constitue le rockumentaire.

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Si tous les invités du film ne sont pas sur le disque, on ne peut en revanche qu’applaudir les performances éclairées de tous ceux qui constituent la dream team de ce projet aussi fou qu’ambitieux.

C’est bien connu, Dave Grohl est un mec cool. Ses relations le sont tout autant. Le résultat force l’admiration, que l’on parle de la performance de Rick Springfield, de celle Stevie Nicks, ou de celle de Paul McCartney toujours en pleine forme, accompagné ici par les trois membres survivants de Nirvana. Un régal de tous les instants où l’on peut croiser Corey Taylor (le chanteur de Slipknot), mais aussi les Foo Foghters, omniprésents, ainsi que Trent Reznor et Josh Homme des Queens of The Stone Age, lui aussi très proche du taulier.

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Posé puis turbulent, Real to Reel est un disque important, pour la simple et bonne raison qu’il symbolise un esprit rock and roll ainsi qu’une façon noble de le faire vivre. Malgré son compte en banque bien garni, Grohl a su rester simple. Ce qu’il aime lui, c’est quand des types se retrouvent dans une pièce et jouent. C’est d’ailleurs comme cela qu’a été enregistré le dernier album des Foo Fighters. À l’ancienne. Sans filet. Le rock est aujourd’hui sur toutes les lèvres, mais bien peu le font vivre comme à la grande époque. Ceux qui ont joués leurs riffs entre les murs de Sound City le savent : il n’y a pas trente six états d’esprit pour jouer du rock and roll. Et si la musique qui s’en dégage vit avec autant de fougue et de puissance, c’est qu’elle vient du cœur. Au delà de la technique et des millions injectés dans la production des albums, c’est de cela que parle Dave Grohl dans Sound City. Du cœur que l’on met à l’ouvrage quand on décide de taper un bœuf. Car qui sait, c’est peut-être à partir d’un petit jam entre potes que l’on va changer le monde. Comme en ce jour du début des années 90, ou trois types un peu crasseux, après un long trajet en camion, jouent les premières mesures de Smell like teen spirit…

@Gilles


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