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Evil Dead - Critique

Par Nopopcorn @TeamNoPopCorn

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Un remake gore ultra-efficace !

Synopsis : "Mia a déjà connu pas mal de galères dans sa vie, et elle est décidée à en finir une bonne fois pour toutes avec ses addictions. Pour réussir à se sevrer de tout, elle demande à son frère David, sa petite amie Natalie et deux amis d'enfance, Olivia et Eric, de l'accompagner dans la cabane familiale perdue au fond des bois. Dans la cabane isolée, les jeunes gens découvrent un étrange autel, et surtout un livre très ancien, dont Eric commet l'erreur de lire un passage à haute voix. Les plus épouvantables des forces vont se déchaîner sur eux..."

30 ans après l'original, Sam Raimi confie au prodige uruguayen Fede Alvarez le remake de son premier film, culte parmi les cultes, Evil Dead.
Depuis des années le film d'horreur a bien changé, il a envahi le petit écran (The Walking Dead est le show numero un aux USA), s'est ouvert aux influnces étrangeres comme le japon (The Ring, The Grudge), de nouveaux sous-genre sont apparus (torture porn, found footage). Le remake se devait d'en tenir compte.

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Le(s) plus

Fede Alvarez a choisi deux parti-pris que j'ai trouvé plutôt réussis:

- Revisiter les scènes classiques de l'original soit en y injectant des innovations stylistiques, le "viol" par les branchages subit un traitement très "Japonais", soit en les reconfigurant, ce sont des protagonistes différents qui les subissent, par exemple la main possédée qu'on doit couper.
Ainsi même dans le cadre ultra-balisé du remake il introduit un élément de surprise.

- Le choix d'un gore frontal allant crescendo à chaque scène nous faisant ainsi redouter la suivante et reposant uniquement sur des effets physiques ou visuels, là où le CGI blood a envahi les productions récentes. Cette approche old school matinée de l'influence du "torture porn" (on montre tout en détail y compris quelques mutilations répugnantes), augmente l'impact du film.
L'exemple le plus réussi pour moi est la scène de la salle de bains.
Ce coté too-much "grand-guignol" est tout à fait en phase avec l'esprit Evil Dead.

Alvarez et son co-scénariste innove en ouvrant le film sur un prologue se déroulant dans la cabane quelques années avant l'arrivée des héros: on assiste à l'exorcisme d'une jeune fille par une étrange communauté.
Ce prologue a été beaucoup critiqué, le réalisateur lors de la master class qui a suivi le film a expliqué qu'il lui fallait, la vraie horreur ne démarrant que plus tard dans le film, d'un moment surnaturel "annonçant" la suite. Pour ma part je l'ai apprécié car pour le coup on ne sait pas à quoi s'attendre et qui sont vraiment les "possédés".

Autre innovation, ils introduisent une motivation intéressante pour rassembler ici les protagonistes, le groupe d'amis se réunit pour aider la jeune Mia à décrocher de l'héroïne. Cette innovation est doublement utile car elle explique aussi pourquoi les protagonistes sont lents à réagir aux premiers symptômes de la possession de la jeune Mia qu'ils mettent sur le compte du sevrage.

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J'ai beaucoup aimé le final très opératique qui, pour le coup, rappelait les films d'horreur italiens des années 70 montrant que les influences de Fede Alvarez se trouvent aussi dans le passé. Ainsi la jeune Mia une fois possédée est une jumelle de la Regan de l'Exorciste, même dans ses dialogues (ou elle annonce au héros ce que subit sa mère en enfer et que je ne peux bien sur pas écrire ici !). Cela donne au film un coté Evil Dead VS L'Exorciste qui m'a fait sourire.

Cadeau pour les fans de l'original Alvarez reconstitue dans son film l'affiche promo de l'original (reproduite ici) créée à des fins publicitaires à l'époque mais qui ne figurait pas dans l'original!

Techniquement le film bénéficie d'une superbe lumière de Aaron Morton, bon compromis entre un aspect travaillé et plus brut des film d'horreur et d'une musique très efficace de Roque Baños.

Le(s) moins

Lors de la master-class, Fede Alvarez a indiqué que Bruce Campbell, producteur du remake et héros de l'original, a eu son mot à dire sur le casting. Autant dire qu'il a souhaité avoir des acteurs au moins aussi mauvais que les amateurs de l'original. Mis à part Jane Levy (Mia), ils ne sont pas très bons ce qui les empêchent de "vendre" parfois certains effets qui se retrouvent ici plus comiques qu'autre chose.
Pour ma part je n'ai pas été convaincu par la façon dont Alvarez a opéré un renversement de point de vue du film avant sa conclusion.

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Conclusion

S'il ne fait pas partie des remake qui transcendent les originaux ou des films qui repoussent les limites de l'insoutenable, ce remake d'Evil Dead est un film gore ultra-efficace réalisé avec un sens visuel très sûr, par un débutant très prometteur.
A voir dans une salle bien noire avec un son bien fort !

7/10

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Evil Dead

Réalisé par:Fede Alvarez.
Avec: Jane Levy, Shiloh Fernandez, Lou Taylor Pucci.
Genre: Epouvante-horreur.
Nationalité: Américain.
Distributeur: Metropolitan FilmExport.
Remake de: Evil Dead (Sam Raimi).
Durée: 1h30min.
Date de sortie: 1 mai 2013.
Interdit aux moins de 16 ans

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  • Les Anecdotes !


    "Le film le plus terrifiant que vous ayez jamais vu", titre l'affiche teaser du film Evil Dead. Le réalisateur, Fede Alvarez, s'est même risqué à affirmer qu'il pense avoir réussi à faire de la séquence finale la "scène la plus gore de tous les temps".

    L'idée d'un quatrième Evil Dead est d'abord venue de Sam Raimi lui-même, qui voulait offrir aux fans de la franchise un film plus abouti techniquement que son œuvre de jeunesse : "À mes yeux, c'était une fantastique histoire de fantôme qui méritait d'être à nouveau portée à l'écran, mais cette fois-ci avec de belles images, des effets visuels de qualité et un excellent son", explique-t-il.

    Sam Raimi, le réalisateur du premier Evil Dead sorti en 1981, est l'un des producteurs du nouvel Evil Dead. Pour celui-ci, la mise en scène a été confiée à l'Uruguayen Fede Alvarez, dont le court métrage Panic Attack ! avait fait sensation.

    Plus qu'un remake, Evil Dead version 2013 comporte un aspect inédit : "Il y a beaucoup de surprises dans la nouvelle version car il s'agit d'une intrigue totalement originale", explique Sam Raimi. L'esprit du film de 1981 n'est toutefois pas oublié, selon J.R. Young, qui tient à rassurer les fans : "Nous avons fait de notre mieux pour réaliser un film autonome, même si l'original restera toujours présent car c'est l'œuvre de créateurs vraiment novateurs et le fruit d'une époque particulière. Nous voulions à la fois faire preuve de respect envers cet héritage et créer un nouveau film pour le public d'aujourd'hui."

    Fede Alvarez a gardé toute sa liberté pendant le tournage d'Evil Dead : "Le plus beau cadeau que nous puissions faire à Fede était de ne pas être sur son dos à chaque instant", confie Bruce Campbell. Les créateurs originaux, aujourd'hui producteurs, n'ont émis que des suggestions au réalisateur : "Il nous a parfois écoutés, parfois non. Lentement mais sûrement, je lui ai cédé le contrôle artistique du film", déclare Sam Raimi.

    Dans le Evil Dead de Sam Raimi, c'est en écoutant un enregistrement que le groupe d'adolescents lance la malédiction. Dans le remake, en revanche, les jeunes gens trouvent un livre, le Necronomicon, et y lisent l'incantation à la page 666, libérant les forces sataniques présentes dans les bois.

    Constatation amusante, et, de toute évidence, un détail qui n'est pas dû au hasard : les initiales des prénoms des cinq protagonistes d'Evil Dead, que sont D avid, E ric, M ia, O livia et N atalie, forment le mot DEMON.

    Pour accentuer l'effet "Old-school" de son film, le réalisateur Fede Alvarez a tenu à ce que les effets spéciaux soient conçus sans aucune image de synthèse. Evil Dead repose majoritairement sur des effets visuels traditionnels, sans recours au numérique. L'équipe a notamment utilisé du faux sang, y compris pour les séquences les plus gores. Au total, le tournage du film a nécessité l'utilisation de plus de 25 000 litres de faux sang !

    Les effets spéciaux étant créées directement sur le plateau, les acteurs ont dû porter des prothèses parfois très handicapantes lors du tournage de ce nouveau Evil Dead. Elizabeth Blackmore se souvient : "Gérer les caméras et les prothèses tout en essayant d'incarner une créature démoniaque était parfois très compliqué. On nous avait prévenus que ce serait dur et que nous aurions envie d'arracher nos prothèses et d'éclater en sanglots". Si l'actrice a dû composer avec cinq prothèses de bras pour une scène d'amputation, la métamorphose de Jane Levy (Mia) en a nécessité 150 : "Jane passait en général trois heures au maquillage avant de pouvoir mettre ses lentilles de contact et de rejoindre le tournage. Une fois les prises terminées, nous avions besoin d'une heure pour la démaquiller", explique le concepteur des maquillages prosthétiques Roger Murray.

    A un moment du film, des cartes sont étalées sur la table dans la cabane. Un clin d'œil à l'original, puisqu'il se trouve qu'elles sont agencées dans l'ordre exact où le personnage de Cheryl (Ellen Sandweiss) lit ces cartes dans la version de 1981. La scène de poursuite entre Mia et le démon est quant à elle un hommage direct au premier Evil Dead. "À l'époque, ils avaient littéralement fixé la caméra sur une planche de bois portée par deux personnes qui couraient", raconte Aaron Morton (directeur de la photographie), en poursuivant : "Pour aller un peu plus loin, nous avons opté pour une caméra portée et un support monté sur câble. Lorsqu'on voit la force du mal poursuivre Mia, c'est en fait moi qui fonce vers elle, harnaché à une tyrolienne."

    Une différence majeure avec le premier Evil Dead réside dans le nombre important de scènes de jour : "Pour de nombreuses scènes, le choix le plus facile aurait été le tournage de nuit, mais nous avons imaginé des tas d'alternatives en plein jour qui se sont avérées encore plus effrayantes, car on voit alors tout ce qui se passe dans les bois", déclare Fede Alvarez.

    Si le tournage d'Evil Dead a dans son ensemble été extrêmement éprouvant, ce sont les premières scènes du film qui ont été les plus délicates à tourner pour Jane Levy, avant que l'horreur ne prenne le pas sur la réalité. L'actrice raconte : "Elles ont été les plus pénibles à jouer. Lorsque mon personnage est possédé, je peux faire ce que je veux, c'est très bestial et on m'a laissé beaucoup de liberté. J'avais le pouvoir d'anéantir des gens, de les torturer. Et étrangement, cela m'a beaucoup plu !"

    Bruce Campbell, qui interprétait le personnage d'Ashley("Ash"), le héros du premier Evil Dead, s'est vu proposer un caméo pour le remake, qu'il a refusé. En revanche, il figure aux côtés de Sam Raimi parmi les producteurs du film.

    Fede Alvarez a accordé une grande importance au tournage en extérieur : "Nous voulions tourner dans une vraie cabane dans les bois, car se trouver en décors naturels et pouvoir voir la forêt facilite le travail des acteurs", confie-t-il. Afin de restituer l'ambiance cauchemardesque propre au classique de 1981, réalisateur et producteurs ont cherché avec soin le lieu idéal pour situer la cabane. Ils ont finalement jeté leur dévolu dans les environs d'Auckland en Nouvelle-Zélande : "Nous avons découvert une clairière vraiment terrifiante. Les arbres y ont un aspect particulier qui contribue à créer une atmosphère angoissante", explique le producteur exécutif J.R. Young.

    La célèbre scène des arbres violeurs devait à la base ne pas figurer dans le film. Mais sous l'insistance de Robert G. Tapert(producteur d'Evil Dead), la scène sera présente dans cette adaptation.

    A l'origine, Jane Levy ne correspondait pas aux critères des producteurs pour incarner Mia, une jeune héroïnomane qui cherche à se sevrer de la drogue. Tout s'est finalement joué lors de son audition : "Nous avions tous une image bien précise de Mia à laquelle Jane ne correspondait pas, mais elle a livré une audition formidable. Sam, Bruce et moi avons instantanément su qu'elle était celle que nous cherchions, et elle s'est montrée à la hauteur", confie Robert G. Tapert.

    Shiloh Fernandez, fan de la franchise Evil Dead, a bien failli passer à côté du rôle de David dans ce quatrième film lorsqu'il a appris que le réalisateur souhaitait l'engager sans audition : "Ça m'a complètement bloqué, je ne pouvais que griller mes chances", se souvient le jeune acteur.

    Evil Dead est resté absent des festivals jusqu'en mars 2013 et n'a été projeté qu'à de très rares reprises en avant-première : dans un seul festival aux États-Unis et un autre aux Pays-Bas, deux semaines avant la sortie officielle.

    Evil Dead est, aux côtés de Maniacet Carrie, la revanche, l'un des remakes horrifiques de 2013.


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