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Le Word Out Trio nous embarque à l'Improviste

Publié le 23 avril 2013 par Assurbanipal

Word Out Trio

Paris. Péniche L’Improviste.

Samedi 20 avril 2013. 21h30.

Le Word Out Trio est composé de

Jim Funnell : piano, compositions

Oliver De Gabriele : contrebasse

Thibault Gaillard : batterie

Ca commence trop fort. Il n’y a pas besoin de micro dans une salle de cette salle sauf enregistrement évidemment. Bonne pulsation. Le piano tonne autour. Ce soir, le Word Out Trio joue devant nous le répertoire de son prochain album qui sera enregistré en studio le mercredi 24 avril 2013. Nous sommes donc des privilégiés, des happy few. C’était « The spirit of the snail », un morceau à spirale.

« Scales ». Le batteur frotte avec ses baguettes. La pulsation s’installe. Ces échelles doivent permettre du passer d’un étage d’un navire à un autre tant ça tangue. Avec un pianiste anglais et un contrebassiste maltais, la métaphore maritime s’impose. D’autant plus, qu’à l’avant, il y a un Gaillard à la batterie ! Tout se calme avec un solo de piano puis la gîte reprend sévèrement. Ca devient une gigue folle. Ca pulse funky, le batteur malaxe joyeusement, le pianiste vibrionne gaiement. C’est le printemps. Le trio repart à fond les manettes. Ca chauffe et nous emmène. 

Une sorte de ballade qui monte doucement en puissance. « Such sweet dodo », un titre adapté au morceau.

Un morceau librement inspiré de « Jordu », standard du Be Bop composé par le pianiste Duke Jordan. Tempo rapide, basse bien posée, batteur aux balais.

« ? Higwhay » je n’ai pas bien saisi le titre du morceau mais j’ai bien compris qu’ils sont sur une autoroute. Ca fonce. Il y a des camions à doubler. Le soleil brille, la route est sèche, la visibilité est bonne. Parfait pour conduire. Nous sommes au volant d’une sportive anglaise, un coupé Panthère par exemple. Le moteur tourne bien, capable d’accélérer en souplesse. Jim Funnell est habitué à conduire avec le volant à droite. Son copilote, Thibault Gaillard à la batterie et son mécanicien, Oliver de Gabriele à la contrebasse assurent. 

Après un si joli voyage, une pause s’impose.

Pendant la pause, un spectateur a la surprise de se voir amener un gâteau d’anniversaire. C’est cela aussi l’ambiance des concerts sur la Péniche l’Improviste.

Le trio repart sur un tempo légèrement rapide mais tranquille. Le batteur s’amuse à jouer vite et fort aux balais. Ca balance doucement et chaudement. Beau dialogue piano/batterie réglé par la contrebasse.

Un morceau inspiré parle rythme brésilien de la « maratura » ( ?). Très rythmé en effet. 

«  Song for us » dédié par Jim Funell à sa famille élargice, amis compris. Il introduit seul ce morceau. La rythmique le suit sur cette charmante ballade. La salle s’est remplie à la pause. Tant mieux, ils le méritent. 

Un morceau composé par Thibault Gaillard d’après un poème écrit par Jim Funnell. Titre espagnol breveté SGDG car je ne suis pas hispanisant : « La morena y el papel ». Le pianiste commence seul cette ballade. Le batteur est aux maillets. Là encore, le volume sonore est trop élevé par rapport à ce qu’il devrait être. Ca s’anime, devient plus ardent, plus passionné. Le batteur est aux baguettes. Jim Funnell a l’art de me faire décoller en un instant, quand il veut et c’est fort agréable. Cela se produit en ce moment. 

Ils nous ont donc joué les 8 morceaux du prochain album qui contiendra aussi des improvisations avec la harpiste Isabelle Olivier.

Pour finir le concert, deux morceaux de l’album précédent « Word out » (2009). 

D’abord « Still untitled » (n°11) qui n’a toujours pas de titre comme vous l’avez deviné lectrices anglophones, lecteurs anglophiles. Puis « Beans on toast » (n°1), mets traditionnel du casse rapide britannique (british breakfast in english). 

Le premier tourne bien. La contrebasse se grave bien dans le ventre.

Le deuxième est substantiel, nourrissant. Ca pulse. Le bacon frit dans la poêle. Le petit déjeuner devient mouvementé. Il doit être pris sur le navire où se trouvaient déjà les échelles (scales in english) si vous avez bien suivi la chronique, lectrices anglophones, lecteurs anglophiles. La contrebasse s’efface pour laisser la place à un dialogue rythmique entre piano et batterie. Ca swingue bigrement. Il n’y a pas réellement de solo dans le jeu de ce trio. L’échange est permanent. 

Il y eut un rappel mais je l’ai savouré sans écrire.

Il y a des pianistes dont tout le monde parle mais pas moi parce qu’ils ne me parlent pas comme Yaron Herman, Baptiste Trotignon, Brad Meldhau. Et puis il y a des pianistes qu’on n’entend pas assez, dont on ne parle pas assez et qui ont plein de belles histoires à raconter comme Jim Funnell. « J’ai dit quelque part qu’il ne suffisait pas d’entendre la musique mais qu’il fallait encore la voir » Igor Stravinsky. Jim Funnell procure ce genre d’impressions avec son trio. C’est pourquoi il faut aller le voir, l’entendre, l’écouter dès que possible.

Voici le Word Out Trio jouant " The spirit of the snail " lors d'un précédent concert au Parvis, à Chartres, Eure et Loir, Centre, France. Bonne méditation musicale, lectrices anglophiles, lecteurs anglophones.


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