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Grabbers (Jon Wright, 2012)

Par Doorama
Grabbers (Jon Wright, 2012) Une créature extraterrestre à tentacules débarque sur la petite ile de Erin Island, en Irlande. Ciaran et Lisa, deux policiers et Alan, un scientifique, découvrent qu'elle se repaît de sang, mais pas si celui-ci contient de l'alcool. En attendant de neutraliser la bestiole, il convient avant tout de se réfugier au pub et de se saouler pour maximiser leurs chances de survie.
Ce petit film fantastique d'invasion anglo-irlandais est à ranger à côté de Attack The Block ou autres Cockney vs Zombies, sortes de parents éloignés du drolissime Shaun Of The Dead  . Invasion, humour et identité irlandaise (la bière !) se disputent la vedette sans aucune autre prétention que de remplir ses 80 minutes. Une fois que la rédaction vous a dit ça, elle vous a tout dit sur Grabbers ! Un poil attachant, Grabbers est aussi vite oublié, alors faisons vite le tour de la petite île de Erin avant que le Grabber ne se'en retourne sur sa planète...
Il serait presque difficile de chroniquer Grabbers, tant les réactions qu'il fait naître paraissent floues. On Retrouve Richard Coyle (vu récemment dans Pusher, acteur à la mode ?) dans le rôle principal d'un flic alcoolo qui tombe amoureux de sa nouvelle coéquipière, en pleine résistance face à des pieuvres bleues, coincé sur une île (que c'est beau l'Irlande !) le tout en pleine tempête. Le programme est maintenant complet et Grabbers promet donc de l'action, une belle histoire et de l'humour : programme qu'il tient, mais "au minimum" dirons nous... Grabbers expose timidement ses atouts, mais ne semble jamais y croire tout à fait. Comme si son réalisateur était mal à l'aise avec son sujet, il se contente de mixer entre eux des ingrédients à la mode pour livrer une sorte de film destiné au marché VOD du samedi soir, un simple passe-temps.
Le paradoxe avec Grabbers, c'est que sa mise en image est des plus correcte, qu'il parvient à éviter les grosses boulettes, qu'il propose des effets spéciaux parfaitement propres et convaincants, mais qu'il ne parvient absolument pas à imposer de rythme. Sa construction est des plus conventionnelles (exposition des personnages, premiers symptômes  révélation et dénouement), la psychologie des personnages semble ne pas dépasser celle prêtée à sa créature, son humour opte pour une discrétion extrême qui semble simplement sceller le ton léger de l'aventure, et même si Grabbers se dote d'une dernière demie-heure riche en action, il ne dépasse jamais la première vitesse ! Nonchalant  paresseux presque, et pourtant profondément sympathique dans ses fondations mêmes, Grabbers échoue à créer la moindre surprise et susciter un minimum d'excitation chez le spectateur, mais se regarde (se consomme !) sans aucun déplaisir.
"Petit film" qu'il ne servirait à rien de "descendre" dans nos lignes, Grabbers fait le minimum pour exister (on pourrait même convenir qu'il va bien au delà du minimum au vu de sa relative très bonne tenue globale !) et livre un ensemble qui tient la route par rapport à ses modestes ambitions de simple divertissement. On s'amuse donc un peu, on traîne avec nos Irlandais, sans haine ni passion, on les accompagne dans leurs aventures extraordinaires (mais ordinaires !) et bon gré mal gré, on arrive au bout de Grabbers plus détendus qu'en y entrant. Mission divertissement réussie, mais sans aucun effort sur le service ! Il y avait de quoi faire une bonne déconnade potache, au lieu de cela c'est un minimum syndical, propre et sans entrain, qui est appliqué. On taxera volontiers Grabbers de moyen, voire médiocre, mais au vu de la qualité et du soin que l'an peut voir dans d'autres projets similaires, on se dit aussi qu'on s'en sort pas si mal. A vous de voir, malgré nos réserves, pour nous : "ça l'a fait !", mollement, mais sûrement.
Grabbers (Jon Wright, 2012)

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