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L’écume des jours de michel gondry : une reussite

Publié le 26 avril 2013 par Acrossthedays @AcrossTheDays

Lécume des jours affiche 2 LÉCUME DES JOURS DE MICHEL GONDRY : UNE REUSSITEAprès nous avoir présenté The We and The I  l’année dernière – sorte de photographie de la jeunesse du XXIème siècle – Michel Gondry (qui a entre autre réalisé Eternal Sunshine of the Spotless Mind, La Science des Rêves, Soyez Sympas Rembobinez, etc.) vient nous étonner avec L’Écume des Jours, adaptation du roman éponyme de Boris Vian, publié en 1977.

Tout d’abord, je tiens à préciser que je n’ai pas lu la totalité du roman, n’ayant pas eu le temps de le finir avant de voir le film (ou plutôt la patience d’attendre d’avoir lu le livre avant d’aller voir la version de Gondry). Je me contenterai donc de donner mon avis d’un point de vue purement cinématographique, laissant le plaisir aux amoureux du livre de comparer le film et le roman. Gondry a d’ailleurs conseillé au public de lire le livre après avoir vu le film. Michel, je t’écoute donc.

Pas seulement intéressant visuellement

L’Écume des Jours, c’est avant tout une histoire. Honte à ceux qui ne résument le film que par ses gags visuels, qui prévaudraient sur le scénario ou sur le personnage – comme j’ai pu le lire sur internet. C’est faux.

Tout d’abord, le casting est plutôt efficace : Romain Duris incarne Colin, jeune homme tombé follement amoureux de Chloé, interprétée par Audrey Tautou. Un duo qui marche merveilleusement bien (même si encore une fois j’ai pu lire ou entendre que certains n’y croyaient pas une seconde, j’en reparlerai plus tard), et Chloé qui rappelle vaguement le personnage d’Amélie dans Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet. Au casting s’ajoutent Gad Elmaleh dans le rôle de Chick, un ami de Colin, Omar Sy, qui interprète Nicolas, le cuisto du personnage principal. On retrouve également Charlotte Le Bon, Philippe Torreton (dans le rôle du philosophe Jean Sol-Partre), Laurent Laffite, Zinedine Soualem, Alain Chabat, dans des rôles plus ou moins importants, mais qui collent parfaitement à la peau de leur interprète.

Bien évidemment, les dialogues (extraits du livre) sont excellents et les acteurs parviennent aisément à nous faire ressentir la large palette de leurs émotions.

Le film est une œuvre riche et diverse, cohérente et extrêmement prenante. Elle explore différents registres : un drame sur sa longueur, mais s’immisce par moment dans la comédie ou le polar.

Un film gondriesque

La force de Gondry réside dans sa mise en scène, sa façon de filmer, ainsi que les aspects « gondriesques » de ses décors, ses accessoires, ou encore ses véhicules. L’Écume des Jours est photographié par Christophe Beucarne, qui a notamment travaillé sur Le Mystère de la Chambre Jaune, Le Mystère de la Dame en Noir et Bancs Publics (Versailles rive droite) de Bruno Podalydès, Paris de Cédrid Klaspisch, Tournée de Mathieu Amalric, mais notamment le superbe (visuellement et scénaristiquement) Mr. Nobody de Jaco Van Doarmel.

On les remarque rarement, et ils ont aussi peu souvent un rôle si important, mais les décors ont dans L’Écume des Jours un rôle primordial. Du forum des halles à l’appartement d’Isis ou Colin (mix entre un wagon et un immeuble), de l’église aux rues de Paris, on sent une véritable volonté de livrer un film à la fois esthétique et cohérent dans son ensemble.

Aussi, on sent un véritable travail devant la caméra (acteurs et leurs décors, accessoires, etc.), mais aussi derrière, tant au niveau du cadrage que de la lumière, de la mise en scène, etc. : les images parlent d’elles-mêmes.

Gondry a toujours préféré les trucages visuels physiques au numérique (ce qui peut en partie expliquer le budget de 20millions d’euros du film) : animation en stop motion (les chaussures-chien, la sonnette, le gâteau, le véhicule de police, etc.), les lunettes de Jean Sol-Partre, l’utilisation d’écrans comme dans les premiers films au cinéma pour projeter une image (ancêtre du fond vert), décors surdimensionnées adaptés à la taille de comédiens. Maître de la technique, Gondry a su profiter de moyens assez conséquents pour mettre en valeur son film : le course poursuite dans l’église, la scène de l’arrache-cœur, l’astuce lorsque Colin et Chloé sortent de l’église, flottant dans l’eau, etc.

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L’Écume des jours divise.

Dans L’Écume des Jours, nous sommes face à une situation intemporelle, mêlant à la fois années 70 et monde actuel. Ainsi se côtoient grue moderne et minitel, bus actuel et vieilles voitures ce qui crée, à la fin, un univers unique et particulièrement prenant.

Sans avoir lu la totalité du film, on peut se douter que L’Écume des Jours de Michel Gondry divise : est-ce une adaptation fidèle ? Le film est-il réussi ? Deux questions différentes mais pourtant inextricablement liées. Selon moi, oui, le film l’est totalement.

Mais le travail que Gondry a du faire plus d’un déçu. En effet le réalisateur a un style bien particulier et c’est à mon sens normal qu’il ait rebuté plus d’une personne (on me racontait que dans une salle, une dizaine de personnes sont parties au bout de 20 minutes de film).  L’Écume des Jours est à mon sens un film qui divise : difficile d’être entre les deux, soit on aime, soit on déteste. Gondry a un univers assez spécifique, qui est probablement la cause d’une déception au niveau des acteurs, ou même de certains personnages, de certaines scènes, etc. Si on n’entre pas dans l’univers du film directement, difficile d’apprécier le film.

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