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Je pense par moi-même: « C’EST MON AVIS ET JE LE PARTAGE »

Publié le 28 avril 2013 par Donquichotte

Aujourd’hui, l’information est immédiate ; et il y a plus, elle est massive.

Si on n’y prend pas garde, - en fait, on est pressé, et on est bousculé, chacun le sait - notre attention risque d’être attirée par l’information qui sort la première, ou qui sort avec le « titre » le plus ronflant-impudent-énorme qui soit. Soit ! Mais est-ce là, la « bonne » information ? Celle que l’on recherche, ou celle qui nous cherche. Oui, les media sont habiles à nous repérer, nos interlocuteurs également lorsque nous les questionnons, les livres que nous consultons nous voient venir, il n’y a d’angélisme à nulle part. Alors ! Quelle information est « la » bonne, laquelle désinforme ? Comment être certain que nous avons les « bonnes » informations pour pousser un peu plus loin notre analyse-enquête-pensée-réflexion ? On ne peut en douter : rien n’est certain. Et dans un tel cas, comment imaginer que nous « mutualisons » vraiment nos informations, nos connaissances, et que nous franchissons un pas de plus vers davantage de science, et une pensée d’un plus haut niveau?

En général, lorsque je m’informe sur un sujet quelconque (idée, fait, sentiment...), et que des informations me parviennent, je suis dans cette position : j’ai déjà une idée « de base » sur le dit-sujet, même plus, cette idée a déjà reçu mon acquiescement-assentiment, j’entends, j’ai une opinion, autrement dit j’ai souvent déjà jugé l’affaire, puisque j’ai un sentiment, un pressentiment, bref une « idée forte » que je m’apprête à défendre. C’est mon socle. Et je conviens que je suis plutôt enclin à lire tous les articles et à écouter tous les propos qui lui conviennent (et la supportent, cette idée, ce socle), et à négliger d’autres informations qui pourraient être, sinon plus éclairées, du moins « meilleures », ou plus proches de la réalité.

Voilà, je lâche ce mot « réalité ». Mal m’en prend parce que je n’y crois pas ; « ma » vision de la réalité est « la » réalité. Je suis comme ça... mais, quand même, n’exagérons rien, je suis toujours ouvert à entendre d’autres points de vue, pourvu que... Je reviendrai sur ce « pourvu que ».

Le problème qui se pose dans ce cas est le suivant : je sais bien que l’information aujourd’hui est massive, ÉNORME. Ainsi comment est-il possible de trier, de faire des « choix éclairés » à partir des informations et connaissances véhiculées qui me parviennent et auxquelles je peux avoir accès ?

Exercice

Je fais cette hypothèse que je suis devant une « affaire qui prête à rumeur » et que je cherche à comprendre. 

Voilà : je considère hautement le sociologue Bronner  (Professeur de sociologie à l'université Paris-Diderot) – j’ai regardé son cv, je me suis renseigné sur Internet, j’ai regardé certaines conférences qu’il a prononcées sur la rumeur et autres sujets analogues -, je ne le connais pas, ni même jamais rencontré... mais j’estime, je « juge » qu’il a une opinion sensiblement plus éclairée que la mienne ou que celle de la moyenne des gens, et qu’il est plus connaisseur des questions que je me pose quand je regarde « une affaire qui prête à rumeurs ». Partant de là, je prends pour acquis qu’il m’apprendra quelque chose, mieux, qu’il m’informera « plutôt objectivement » de l’affaire. Je me dis, il a tant étudié ces questions, j’ai donc ce sentiment, c’est presqu’une conviction. C’est d’autant plus avéré selon moi si, de plus, je sais peu de choses de l’affaire en question.

Je poursuis cette idée, et je regarde son article paru dans le Monde du 6 avril 2013.

Bronner écrit à propos des informations qui nous assaillent... que : « nous pouvons aisément être les victimes sincères de ce que les psychologues sociaux nomment un "effet de halo". Celui-ci est une illusion intellectuelle très courante, qui consiste à ne retenir que les informations qui confirmeront une première impression ».

Cela me semble évident, et je me rappelle une anecdote du livre de Tristane Banon : il y avait cette femme qui avait « lu »  en quelque part que Tristane Banon avait été rencontré DSK en petit déshabillé... cela l’avait convaincue que Tristane Banon n’était pas tout à fait innocente dans cette histoire d’agression présumée. Cela devenait pour elle un fait avéré...  Je peux dans ce cas imaginer, si je veux le dire différemment, que cette information qu’elle avait captée et gardée, elle la voulait ainsi, puisque comme on le dit souvent - c’est idiot de le rappeler ainsi -, il n’y a pas de fumée sans feu, et que dans le cas de l’agression de DSK – un homme si bien – il ne pouvait pas y avoir autre chose qu’une certaine tentative de séduction qui aurait mal tourné (même si innocente, j’entends, non voulue) de la part de Tristane Banon. L’effet de halo joue, la dame recevait une information qui lui convenait et qui confirmait une impression première.

Je fais maintenant cette simulation

Pour continuer sur cette lancée, disons maintenant que, dans ma recherche de plus d’informations sur ce sujet, à mon tour, je regarde sur internet et je trouve un extrait-vidéo d’une émission de T. Hardisson où Tristane Banon était l’invitée. Je suis scotché.

Je visionne alors ce... « veuillez accueillir » lâché par Ardisson (avec une espèce de trémolo dans la voix qui veut rendre l’apparition de Tristane Banon plus vraie que nature, et tout cela appuyé par une musique de circonstance, les percussions habituels dans ce genre d’émission) « et voiciiii  T-R-I-S-T-A-N-E-B-A-N-O-N ... », avec, en prime, un « t’as compris » à ses copains mâles autour de lui - on dirait une équipe de macho-mâles en rut - qui regardent Tristane Banon en salivant presque, et avec des clins d’œil un peu discourtois, et ce Hardisson ajoutant alors « hein, c’est de la meuf, ça, hein » ?

Voilà, c’est que Tristane Banon apparaît alors, portant un pantalon, avec un haut, on dirait un petit chemisier affolant et affriolent, qui montre un décolleté assez habituel, et pas trop osé. Disons-le comme ça.

Et là, ça fait « tilt » dans ma tête. Je repense au dire de cette dame « il ne fallait pas aller rencontrer DSK avec un petit déshabillé, c’était le provoquer... »

Drôle comme ces deux informations (ce dit de la dame et ce vidéo de l’émission de Hardisson) se connectent, se « collent », et « convergent », laissant peu de doute à celui (moi, en l’occurrence) qui veut les voir ainsi. J’avais reçu une information de la dame, puis je visionne cette émission, c’est la deuxième information, et, je fais une connexion. Pourquoi ? Je peux imaginer que la deuxième information confirme l’impression qu’avait pu laisser la première information. Pourquoi ? Je peux imaginer que l’image que je garde-obtiens de Tristane Banon est celle de ce « déshabillé », puis celle de ce « chemisier », deux images sexuelles donc, des images qui me collent à la tête, à ma subjectivité, à mon âme noire, à ma pensée macho-disjonctée... et ces images, au final, confirment cette impression que Tristane Banon avait peut-être couru après cette agression de DSK ; en fait, ces images révèlent cette impression que je recherchais de toutes façons.

Voilà, c’est un peu fou ce que je viens d’écrire... Une information s’additionne à une pensée biaisée-préjugée, celle qui est toujours là, les deux se collent, se pénètrent et... viendront, c’est ça le pire, « colorer » toutes les évaluations-analyses-pensées futures sur ce sujet que je tente de comprendre et pour lequel je chercherai de nouvelles informations. Une spirale de mal-pensée est enclenchée. J’ai beau lire, écouter, je vais laisser « dire », j’ai mon idée.

Fin de la simulation

Ainsi - dans le cas Cahuzac  -, à propos de Mediapart : quelle a été notre première idée-intuition quand il a révélé l’existence d’un compte en Suisse du ministre des finances ? On pouvait penser l’habituel « ils sont tous faux-pourris », ces politiciens. À ce sujet, le sociologue Bronner le rappelle... « cette méfiance, voire cette défiance, est, en effet, bien installée dans l'opinion publique. Ainsi, seuls 30 % de nos concitoyens considèrent que les hommes politiques français sont plutôt honnêtes (sondage Cevipof 2011), et cette méfiance touche aussi bien les médias, le monde de l'industrie que l'expertise scientifique ».

On pouvait aussi « douter », c’était la moindre des choses. Certain, M. Apathie, l’a fait avec obstination, au nom d’une certaine éthique du journalisme, cela lui a valu des quolibets et moqueries, même davantage, quand la chose fut confirmée : « l’épreuve irréfutable ».

Quand Mediapart révèle la chose, l’esprit curieux, sceptique, sourcilleux et habituellement dubitatif, le journaliste d’investigation que l’on porte en soi, hésite poliment avant d’oser un jugement à son tour et demande d’autres informations, il va trianguler, il cherchera des preuves avant de lancer la pierre à autrui. Celui-là se revendique souvent de « l’esprit critique », il fait appel à son intelligence, il ne se laisse pas convaincre facilement, sans preuve.

Mais dans ce cas, Mediapart a donné l’alerte ; tous n’y ont pas cru, mais une certaine atmosphère de suspicion – qui existe à l’évidence, les gens sont méfiants - se développe et peut devenir irrespirable.

Imaginons que de bonnes âmes égarées-malveillantes créent de toute pièce une fausse information, et qu’il s’y en ajoutent d’autres (vraies ou fausses) cueillies ici et là, et que toutes sont propulsées dans l’univers médiatique (je pense à tous ces réseaux sociaux), le « temps » ne laisse plus au temps le temps de discerner le vrai du faux, le plus imaginé du moins imaginé. Le temps presse l’information, le temps presse l’homme, le temps presse les déformations, le temps presse les « bruits » de toutes sortes qui encanaillent encore plus, le temps presse l’intelligence – elle peut étouffer -, le temps presse la réalité et... à la fin, des faits « purement mensongers » peuvent devenir réalité. Et l’atmosphère, comme le dit Bronner, devient alors irrespirable.

Alors l’argumentation selon laquelle cette masse d’informations sert mieux la démocratie, c’est à dire le droit de chacun, et de tous, de dire mieux, et plus intelligemment, et le plus justement-équitablement le « fait des choses », via la mutualisation des connaissances, est mise en péril, et mise en demeure de se dédouaner, de s’auto-justifier.

Question ? Mais que faut-il faire alors ? Comment faire le tri des informations, et est-ce seulement possible ? Ici, je veux comprendre un peu mieux et je m’appuie sur des éléments du texte de Bronner, mais est-ce suffisant ? J’aime son analyse, je consulte aussi les analyses de d’autres sociologues ou philosophes et penseurs, mais sont-ce les bons choix de penseurs ? Je fréquente les gens qui me plaisent, ce sont sans doute des gens qui opinent dans mon sens ; mais écouterai-je d’autres personnes que je ne fréquente pas et qui opinent différemment de moi... est-ce possible ? Je crois que non, le plus souvent. Je crois tout simplement que j’ai déjà de la difficulté à bien comprendre, et avec une certaine complétude, les phénomènes de vie qui se présentent chaque jour, et que je ne passerai pas vraiment beaucoup de temps à varier mes sources – je conçois certes qu’un minimum d’info est vital pour bien cerner un objet – et que je préfèrerai « mieux comprendre ce que je comprends, de mon point de vue ». Ce que je comprends est ma « croyance », c’est ma « vérité » ; et même si j’ai peu d’arguments à opposer à d’autres informations contradictoires avec les miennes, je m’en tiendrai à ma « ligne juste », cette ligne imaginaire – sans doute -, que j’ai construite avec les années et qui me confirment, qui me définissent.

Je ne me sens pas toutefois autorisé à relayer facilement et totalement l’information que je construis – une certaine pudeur, ou gêne, ou simplement une certaine éthique m’en empêche -, ainsi mes amis, hormis mon fils et quelques amis proches, ignorent ce blog que je construis, d’idées, d’analyses, de mots, oui de mots, certes parfois un peu gratuits. C’est peut-être le fait d’un manque de confiance en mon écriture, en mes analyses, ou le fait d’une certaine crainte que mes propos puissent blesser, peu importe, je me suis fait une tribune qui me plaît, et cela me convient bien pour l’instant.

Quid alors de la « mutualisation de la connaissance » ? Sans renier ce que je viens d’écrire, j’aime lire et écouter d’autres gens, d’autres opinions, et le fait qu’aujourd’hui, via internet, nous puissions avoir accès à tant d’informations de qualité, j’ai cette impression de devenir un peu plus savant chaque jour. Un blog comme le mien ne donne pas de lecteurs qui vous répondent (ou veulent discuter), donc d’auditoire, c’est dommage ; et... si je l’ai cru, j’ai changé d’idée. Mais je garde cette impression de construire une idée forte, des idées fortes – je le fais pour moi avant tout -, et je sais bien que les idées de d’autres personnes que je puise ici et là, par la lecture surtout, me sont d’un apport indéfinissable : je les copie, ces idées, je les planque en quelque part, je les note souvent, bref, je m’empare de toute idée qui bouge, qui bouscule... et je les fais fondre dans les miennes. Si je ne mettais pas entre guillemets ce que je cite-copie, j’aurais souvent cette impression, relisant mon texte, de l’avoir écrit moi-même, donc de les avoir pensées, ces pensées, à la place de ceux-là, ces auteurs réels, qui les avaient pensées avant moi, et qui les avaient crues, construites et éditées.

Malgré tout - il  faut en convenir -, il existe des croyances « incroyables », j’entends des croyances vulgaires, insipides, mensongères, bâties sans effort critique, aspergées de méfiance-défiance envers tout ce qui apparaît nouveau ou aspergées de vieilles valeurs conservatrices et racistes, assoupies et malheureusement inapaisées (religieuses souvent, comme cette guerre que mènent des opinionistes anti mariage gai).

Il y a souvent, dans ce cas, du faux et/ou du vraisemblable : que faut-il croire ? Je pourrais dire peu importe si l’invraisemblable et l’inventé deviennent vrais, ou le vrai, « faux » ; mais m’importent toutefois les résultantes, les conséquences de ces idées vraie-fausses, quand elle sont cancérigènes, j’entends quand elles se propulsent sur le devant de la scène quand des hypocondriaques « font leur miel » (dixit Bronner) de telles informations fausses-vraies, oui, quand certains leaders d’opinion profitant d’une tribune – ici, un journaliste, là un politicien, là encore, un homme d’affaire important – sèment à tout vent des informations tord boyaux indigestes, et malheureusement trop souvent indémontrables, indéfendables, vicieuses. Mais voilà, tant de gens y croient, y adhèrent, en font leur foi en l’humanité.

Cependant... Bronner n’a pas de mépris, dit-il, pour ces croyants, ils les aime ; ils ne sont pas stupides (les études ne nous donnent pas plus de raison, de capacité rationnelle, ajoute-t-il). Si nous croyons ce que nous croyons, c’est que nous avons beaucoup de bonnes raisons de le croire. Là, je suis sceptique, trop de mal a été fait quand l’esprit critique était absent. Bien sûr, celui qui a étudié, qui a pensé, n’a pas le monopole de la connaissance, « l’agir pratique intelligent » est donné à chacun qui pourvoit à son existence, à la vie, cela est une certitude pour moi ; mais trop d’idées cancérigènes pullulent et fourmillent sur cette planète, et trop de gens s’y abreuvent.

Il y a démagogie, quand l’offre se greffe sur la demande, dit Bronner, (ce que les gens demandent est souvent bien orchestré pour que les gens en demandent ; la « science du Marketing » a bien compris cela depuis qu’elle a mis à son service les sciences de la psychologie, de l’histoire, de la sociologie, de l’anthropologie... ), quand, l’info qui sera véhiculée s’intéresse au risque, à ces « peurs ». Je reviens à cette idée fondamentale pour moi, que les « gens ont peur » aujourd’hui. Ce qui est grave trop souvent, c’est que la moyenne des gens, par dérision, par désespoir, par désobéissance, par crainte, s’en fout. Et alors, on sort et on démultiplie les infos sur ce sujet, c’est de l’or pour le leader d’opinion, pour le « marketeur », pour les media.

Penser par soi-même, dans ce cas, est-ce possible ?

On permet à chacun de penser par lui-même, oui, c’est possible de le dire ainsi. Ce qu’on entend alors, c’est triste un peu de le rappeler ainsi : "C'EST MON AVIS ET JE LE PARTAGE"

Alors qu’il dit une absurdité, il a ce sentiment qu’il dit bien, parce que « il l’a dit lui même ». Il suffit de lire les « réactions » des lecteurs dans les journaux, ou revues, pour voir comme, très souvent, le « propos-réaction » du lecteur est complètement à côté de la plaque, voire absurde, sans fondements assurément, et surtout, dit et écrit sans une connaissance « a minima » du sujet dont il est question. C’est parfois à pleurer. Mais surtout, je remarque que très souvent quand le vent tourne dans un sens, quand le troupeau prend une direction, j’entends quand une ligne de pensée se profile... elle se renforce au fur et à mesure des réactions des autres lecteurs. Mais toute opinion ne se vaut pas, il faut être clair ; et dans ces déboulonnages d’une idée dont ces lecteurs font la critique, il n’y a pas de véritable confrontation, et il n’y a pas ce que le professeur Pierre-Henri Tavoillot aimerait y voir sans doute, de « disputatio », de véritable confrontation d’idées qui nous amènerait à une idée d’un niveau supérieur, autrement dit, à une meilleure idée. Je me répète, oui, « Quid de la mutualisation de la connaissance » qui n’irait pas vers le moins, mais vers le plus-mieux ?

J’ai encore cette question qui me turlupine : quand je décide, oui, quand je décide que « telle idée est la mienne », à quel point suis-je dépendant ou autonome ? Michael Gazzaniga s’est exprimé là-dessus ; je lui emprunte cette assertion: « nous ne sommes pas qu’un cerveau ».

Notre esprit n’est pas dépendant que de nos neurones, il est aussi lié à des contextes dans lesquels nous évoluons ; notre autonomie est à mon avis toute relative puisqu’elle est liée à ces contextes, et aussi  à toutes ces multiples relations que nous entretenons avec d’autres êtres humains. Ces relations sont complexes, notre cerveau peut s’y perdre, il n’a pas le contrôle sur tout ce qui lui arrive. J’ai mal aux dents, j’enrage ; ma femme m’a quitté, je suis embrouillé-perdu-déchaîné ; mon fils est perturbé, je le suis encore davantage que lui ; ma vie au travail est un enfer, je meurs un peu chaque jour ; j’ai raté une promotion, je suis un raté... merde alors, comment réfléchir et penser mieux dans de tels cas ? Nous ne sommes pas que des cerveaux, nous sommes « souvent » des êtres subjugués-subjectifs-émotifs-dominés-dépendants, et nous perdons facilement le fil de la vie vraie, oui ; ou ce fil de cette vie que nous imaginons, ou voudrions imaginer, autre.

Ce n’est pas pour changer de sujet - je suis toujours dans l’information, et la connaissance - mais, le 26 avril dernier j’ai lu de Christian Rioux dans le journal Le Devoir...

Goût amer à propos de cette France qui a connu un déferlement de manifestations anti mariage gai. 

« Il règne une étrange atmosphère à Paris depuis quelques jours. Une sorte de vide flotte dans l’air de ce printemps tardif. Après les cris, les slogans et les discours enflammés, les affrontements et quelques coups de matraque, comme chaque fois, la capitale est sonnée. Comme si elle avait trop fait la bringue. Comme si les mots avaient dépassé les pensées. Comme s’il n’y avait ni gagnant ni perdant. Bref, tout le monde a la gueule de bois ».

Mais pourquoi un goût amer ? Pourquoi la gueule de bois ?

Sinon parce que les mots ont montré une pensée, une pensée que l’on ne regrette pas, sans doute, pour quelques-uns, mais une pensée qui a un relent de « fausse foi-pensée-idéologie ». Oui, bref, une image est née, ou apparue, qui laisse peu de choix à l’analyste-politologue-journaliste public. Cette pensée a un goût pour moi de « n’y revenez pas ». C’est simple, cette pensée qui a traversé les manifestations laisse certains songeurs, d’autres pantois, d’autres amers, d’autres « regrettant » (doute ?), d’autres avec des amis en moins... c’est comme si on avait pris un verre de trop et que l’on souhaite que le souvenir qu’on en a disparaisse au plus tôt tant on de la difficulté à bien se retrouver avec « soi-même » le lendemain.

Mais quelle est cette pensée ?

Que s’est-il passé, ou plutôt, qu’est-ce que ces manifestations anti mariage gai ont montré ? À mon avis, une « pensée malsaine, schizophrénique », une pensée qui est remontée à la surface et qui vient de loin, et qui est en général cachée, occultée, mise à l’écart, tant on en a peur. Peur de l’exprimer ouvertement ? Peut-être ?!  Cette pensée ? « On dit ne rien reprocher aux homos, mais en fait, on ne les aime pas ». Pourquoi ? On les croit « contre nature ». C’est simple quand on y pense. « On croit que ces personnes ne sont pas normales, qu’elles ont des comportements contre nature ». Et cela étant, ils pourraient, ces personnes, dans le cas où on leur permettrait d’adopter des enfants, pervertir ces enfants, au sens de leur inculquer des gênes (je veux dire des habitudes) contre nature. Je sais, on a dit plus tordu que cela, on les voit facilement les « violer », les enculer, les... je préfère taire ce que j’ai entendu, ou lu. Imaginez s’ils changeaient notre « civilisation », ces gens-là. On l’a dit : on craint pour notre civilisation CATHO, on a des craintes « anthropologiques » ; l’homme serait remanié, vous imaginez, et deviendrait « contre nature ». Je pose ces questions: - mais de quoi ont-ils peur, ces gens anti mariage gai ? - qu’est-ce qu’un comportement naturel ? - qu’est-ce que la « nature » a à voir avec cela ? - et qui sont-ils ces gens qui protestent et crient dans les rues de la France pour houspiller, et mettre au pilori des gens, leurs comportements, et les déclarer de « non droit » ? - qui a le droit de déclarer des droits pour les uns et des non-droits pour les autres (un droit, si ces autres l’obtenaient, qu’ils enragent de devoir le partager) ? Ils, ces protestataires, ont des droits, mais d’autres ne devraient pas avoir ces droits, c’est drôle, non ? Comment peut-on décider de mettre à part des gens, les discriminer au point de ne pas leur reconnaître des droits qu’ils ont, eux ?

Mais ces CATHOS, qui sont-ils ? Ce sont des gens qui ont une religion, une religion qui interdit le mariage des prêtres, des gens qui savent (depuis peu) qu’il existe un « lobby gai » chez les évêques et archevêques autour du pape (le pauvre Benoît XVI, a démissionné, dit-on, à cause de cela, c’en était trop, après les scandales financiers et les scandales sexuels de ses prêtres – sans compter ceux de ses religieux et religieuses CATHOS - qui ont marqué tant de jeunes, abusés sexuellement). Le mariage des prêtres CATHO est interdit. N’est-ce pas « contre nature » de vouloir garder des personnes « hors mariage », ou du moins « hors relations sexuelles » ? N’y a-t-il pas une contradiction flagrante dans tout cela ? Il est un fait de nature si naturelle que celui d’avoir des relations sexuelles ?

Empêcher les femmes de devenir prêtre CATHO, n’est-ce pas aussi refuser un droit « naturel » à ces personnes, sinon un droit simple, comme membre d’une communauté religieuse, de ne pas être discriminées pour des raisons de sexe, ou de genre ? N’est-ce pas s’arroger – les hommes - un droit hypocritement ? Ou est-ce simplement reconnaître que l’église des CATHOS en a encore contre la femme, à qui il y a peu elle ne reconnaissait toujours pas qu’elle avait une âme ? Et oui, la femme, pour eux, n’aurait pas encore atteint le plein statut de personne normale, « naturelle », morale, civilisée, et serait encore une petite âme perdue sans l’HOMME CATHO qui peut seul décider à sa place et prendre soin d’elle. Oui, mais quel soin prend-il d’elle, sinon celui de bien la circonvenir ? On se croirait, avec de telles convictions religieuses, revenu, ou être toujours, au Moyen-Âge.

Je me reprends. Je me dis...

La RELIGION ? Est-ce une idéologie, une règle, une loi, une fantaisie de l’esprit, une discipline, une anthologie de dogmes choisis, une idée finalement bien ancrée, mythique, dans la pensée « orthodoxe » du pratiquant religieux, celle d’une âme qui vient de dieu ? Oui, TOUTES ces définitions sont bien ancrées dans leurs institutions, religieuse mais aussi juridique. Il faudra en découdre avec les lois : 1/  pour montrer que l’homosexualité est un « fait normal » au sens de « un fait de nature, un fait de vie », et 2/ que personne n’a le « droit » de dire le contraire et surtout de mettre « hors la loi » ceux-là qui pratiquent cette forme de vie... BREF, pour moi, dans cette religion des CATHOS, il n’y a qu’une grande d’idée qui n’en est pas une, mais une idée unique qui est, aux yeux des CATHOS, que « l’homme de dieu, ou, l’homme-dieu, c’est l’HOMME », le mâle. Et le pape, son « infaillible » chef.

On a peur, oui, les CATHOS ont peur de se voir dans le « miroir » de leur « inhumanité », le miroir de leur « in-naturalité », le miroir de leur « non-foi » dans l’autre, le miroir de leur hypocrisie séculaire (pourtant leur petit jésus avait foi en Marie-Madelaine, non ?). Si on va du côté de la psychologie (psychanalyse) – ce n’est pas ma spécialité - de ces personnes CATHOS, on pourrait être surpris de découvrir des gens qui ont une « sainte » peur de se découvrir eux-mêmes, des gens sans doute peu « nature » et qui bâtissent des lois-règles-dogmes-mur-prison pour couvrir leur « inhumanité », oui, leur « in-naturalité », oui, leurs fantasmes cachés qui ne peuvent apparaître au grand jour, oui, leur « crainte de dieu », oui, cette crainte qui a fait marcher tant de gens dans le sillage imposé-insensé depuis la papauté à Rome, et depuis des siècles.

Dans le dictionnaire culturel en langue française, sous la direction de Alain Rey, je lis :

 « La foi religieuse, dans l’interrogation sur la religion, est souvent considérée comme un produit de l’angoisse face à la nature, à la mort et au mal (voir, par exemple, H. Laborit, Éloge de la fuite), et elle peut être accusée d’être un effet de l’imaginaire, à la manière de l’espoir (voir : espoir) ».

Ce qui me frappe le plus dans ce dossier : c’est le fait de voir des jeunes – si jeunes - adhérer à cette idéologie anti-HOMO, et si aveuglément, prendre pour acquis, accepter, et défendre (leurs pancartes étaient éloquentes) que l’HOMO est contre nature, a des agissements contre nature, et qu’il faille pour cela les faire taire, ici, les interdire de ce droit au mariage. La violence de certaines manifestations frisait le délire et faisait craindre le pire. J’ai regardé comme tout le monde des images à la télévision, et j’étais à chaque fois surpris des images de jeunes manifestants.

C’est peu dire que j’étais aussi très surpris, dans le passé, quand le pape célébrait de grands regroupements de jeunes sur la place de St-Pierre de Rome, ou à Paris, ou à Madrid, ou à Rio, ou en d’autres contrées. Des moments qui, dans un autre contexte, j’entends non-religieux, me seraient apparus comme de grands moments de convivialité, tellement la « joie » était partie aux rassemblements. Elle était « visible », et ces jeunes la montraient ostensiblement ; et je ne doute pas de leur sincérité. Pour moi, on se serait pensé à Woodstock, drogue et nudité en moins. Je sais, j’ai mes problèmes d’athée irréductible. Mais quand même, je me questionnais à chaque fois : quelle « crédulité » chez ces jeunes ? quel « charisme » chez ce pape ? quelle idéologie dans le texte du message papal ? quelle drogue-néant-idolâtrie-méconnaissance... peuvent expliquer tout cela ? La religion... une drogue ? Un « opium » ? Oui, je sais tout cela qui a été écrit, dit et redit.

Je me dis souvent, les jeunes sont plus rapides à prendre des tangentes, plus influençables, dit-on ; mais pourquoi cette influence-ci ? Qu’est-ce qui, dans nos institutions, l’École, la Famille, la Justice... prédispose les jeunes à prendre cette voie « religieuse » courte ? Courte ! pourquoi ? Oui, courte... parce que c’est rapide... sans doute, facile (on ne se préoccupe pas, c’est donné, c’est gratuit, c’est sans responsabilité) ; et on n’a pas besoin de faire de grandes analyses, tout cela arrive à point nommé dans une vie jeune, vécue sans trop d’entraves, à la recherche de héros, de réponses, de non-vides, et sans trop de préoccupation que son petit individualisme.

Un témoignage

Une maman HOMO a écrit à Frigide Barjot:

« Depuis des semaines, j'éteins les postes de radio pour que ma petite fille, qui a sauté une classe, joue de la flûte, aime lire, inviter ses amis à goûter, et dont tout le monde s'accorde à dire qu'elle est heureuse et épanouie, n'entende pas des gens qui ne la connaissent pas déclarer haut et fort que ses parents l'assassinent, qu'elle finira dépressive, droguée ou encore terroriste. 

J'essaie de cacher mes larmes devant les images des affrontements se déroulant devant l'Assemblée nationale et je tente de ne pas montrer à mes enfant que je vis la peur au ventre à l'idée que des gens pétris de haine puissent s'en prendre à nous parce qu'ils détestent notre famille, alors qu'ils ne la connaissent même pas. 

Depuis plusieurs jours, j’ai la sensation de revivre les heures les plus sombres de notre Histoire. Je me rappelle d'une époque où la haine de l'autre et l'homophobie étaient monnaie courante, et je prépare en secret des scénarios de fuite à l’étranger. Pour mettre mes enfants à l’abri d’une violence aveugle, dont je redoute à chaque instant qu’elle s’abatte sur nous ».

Et que dit, écrit, Christine Boutin, la CATHO en politique, des événements criards et revanchards des manifs anti-mariage pour tous ? Tout simple : « La guerre civile que je craignais est en marche !", regrette Christine Boutin. Ou bien jubile-t-elle, on ne sait plus très bien, Twitter laisse peu de place à la subtilité ». (LE MONDE, 15.04.2013 par Laurent Borredon)

Si cette maman homo attendait un quelconque réconfort du monde politique, il ne fallait pas compter sur Christine Boutin, pour sûr, ou des gens comme elle ; oui, ils sont nombreux, hélas, dans son parti et qui ont pris la tête de plusieurs de ces manifs contre le mariage gai.

Je change de registre : DSK-Cahuzac, même parcours menteur ! Et aussi, même opération de contrition volatile et pas du tout convaincante !

Le dictionnaire définit ainsi le nom masculin « sublimé » : « solide obtenu par condensation d’un solide vaporisé sans passage à l’état liquide ». Alors je ris tout seul. On dirait bien que DSK-Cahuzac, j’entends, leur confession-vérité-amende-honorable-contrition-punition-rachat, a bien essayé de nous avoir. C’aurait pu être « clair, limpide », (emprunté au latin liquidus) mais ce ne pouvait l’être, le public voyait la grosse ficelle, il ne pouvait en être autrement ; alors il ne restait plus - les communicants (les experts, j’entends) ne pouvaient manquer d’en être conscients -, qu’à « vaporiser » un peu de vérité (j’ai menti), et un peu de mensonge (je regrette)  accentué de ferveur induite (un ton presque larmoyant). Ainsi, le corps du mensonge tendait à couler, presque, mais il s’est plutôt coagulé légèrement ; on a, oui, vaporisé des goutes de réalité imaginée avec un peu de consistance et formant de petits corpuscules, - on aurait eu envie de les prendre, j’entends vouloir les accepter -, mais faute de compressibilité possible, on n’a pu les saisir. Aussitôt dits, ces petites molécules s’envolaient, se dissolvaient à nouveau, il ne restait que le « vide », et ce vide a vite eu l’air d’un solide, soit le souvenir-accepté-rejeté, ancré dans notre tête de spectateur : des vérités-mensonges dits par ces bonnes personnes. Elles apparaissaient ainsi, c’était pathétique a dit notre premier ministre, et c’était ainsi, non ?

Mais voilà, tous deux étaient en quête de rédemption. Il leur fallait avouer, puis s'excuser et, davantage, oui, promettre de ne pas recommencer. Bien sûr promettre aussi de faire pénitence, d’accepter d’être soumis pour quelque temps à l’opprobre, jusqu’à ce que l’avenir démontre qu’ils ont montré ostensiblement des actions de rattrapage (se convertir en moine ermite, par exemple, hi !hi !).

Mais quelle vérité-mensonge dans tout cela ? 

J’estime que derrière toute vérité se planque un mensonge, un « non-dit » ; oui, tout ne peut être, ou ne doit être, ou, plus simplement, n’est « pas dit ». Bref, on ne sait jamais. Le mensonge, ou la vérité, ne sont pas vrais, ne sont pas la réalité, du moins pas cette réalité que, moi, j’imagine ; ils sont la réalité de ceux qui l’imaginent, pour la dire telle, et nous l’annoncer-confesser dans des show de télé-réalité immodestes et mal odorants.

Je lisais ce matin dans le Magazine Littéraire

« Des personnages/ hantés par des coups du sort / des décisions qu’ils assument mal / des secrets révélés sur le tard/ des vies intimes / d’individus brisés / et des outrances dévastatrices / du nouvel ordre mondial et libéral / des histoires improbables / et tordues / qui ne tiennent pas debout / bancalées et boitillonnes / en équilibre précaire / pleines de références... et de calembredaines ».

Alors, j’écris QUOI  à ce sujet ?

Pas d’équivoques. Encore d’autres mensonges de l’ordre mondial qui tuent, qui blessent, qui brisent des vies !

En pensant à ce contexte mondial, je lis Onfray qui a écrit, à propos de la guerre au Mali, que « le président de la République a décidé d'une guerre au Mali au moment où il commençait à s'effondrer dans les sondages. Quand on choisit des publicitaires pour nourrir son programme politique, il ne faut pas s'attendre à autre chose qu'à une politique de publicitaire, autrement dit, à une opération de communication... une stratégie en matière de réélection. Ici comme ailleurs, cette guerre au Mali montre l'impéritie idéologique du Parti socialiste qui n'a pas de pensée de la guerre – pas plus qu'il ne dispose d'une pensée de l'éducation, d'une pensée de la santé, d'une pensée de la culture, d'une pensée de la bioéthique, etc. »

Comment peut-on dire que le parti socialiste « n’a pas de pensée » en ces domaines ? Et quand il ajoute un peu plus loin que ces djihadistes au Mali sont des... « petits adversaires qui combattent en djellaba, chaussés de tongs, bref, des va-nu-pieds Maliens en sandalettes » (sic), je me demande bien pourquoi, si l’on veut défendre une « opinion » sur l’acte du Président des Français, l’on doive user d’un vocabulaire méprisant ? Ou sont-ce là encore des tentatives de manipulations-mensonges-philosophiques ? Onfray n’est pas un menteur, certes, il est simplement un peu niais ; mais son texte laisse songeur. Quel « agir » propose-t-il ? Bref, que ferait-il à sa place ? Il dirait d’autres mots sans doute, c’est sa force, les « mots ».

Le plagiat : encore des informations-connaissances-mensonges

 Hélène Maurel-Indart (professeur de littérature française du xxe siècle à l'université de Tours) a écrit un article plus qu’intéressant sur le plagiat, une autre forme de connaissance mensongère, celle de quelqu’un qui veut, ou aspire à être autrement qu’il n’est. Les formes et les stratégies si diverses de se livrer au plagiat sont déconcertantes, (lire cet article vaut le coup) dérangeantes surtout quand il s’git d’expliquer les motivations de ses auteurs. L’un veut être Sartre, il le cite sans l’indiquer, sa conscience n’est pas dupe ; mais il n’en a cure. Il n’a pas le titre, ni le statut de celui qu’il aspire à être, mais il a le « mot » juste, même s’il l’a emprunté. Il rapine un bout de pensée, et celle-ci devient la sienne, peu importe la conviction qu’il en a. Le vrai plagiaire n’en a cure ; je disais, il n’a pas de convictions, voilà où réside le « vrai » mensonge, dans le vol amoral de pensées d’autrui. HMI écrit : « Avoir des convictions, c'est être convaincu d'une vérité, conquise au gré de lectures patiemment digérées, dûment recensées et fondues en un socle solide où s'érige l'œuvre ». Elle rappelle un mot de Brassens, « Fi des mea culpa et des vains repentirs." Alors ajoute-t-elle, « À l'oeuvre ! » Oui, je me dis : il faut travailler patiemment à bâtir des vérités, des connaissances vraies, où le mensonge n’aura pas sa place.

Même si le mensonge, le plagiat, la fraude... sont des formes de vie si présentes dans notre monde (jusqu’à quel point ?) il ne faut quand même pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Il faut y croire... que tous ne sont pas menteurs ni fraudeurs. Mais... des plagiaires qui veulent être ce qu’ils ne sont pas, des DSK-Cahuzac qui transgressent notre sens de l’éthique et de la morale, des CATHOS qui nient le droit à la sexualité du prêtre, et un droit simple à la femme de ne pas être discriminée à cause de son sexe, des règles d’un ordre mondial qui brise des vies... il y a tant de situations à effets pervers que notre foi – pour moi, la plus haute passion qui puisse être – ne peut trouver « facilement » une voie juste et éthique, morale et saine.

Mais quand ce Philippe Ariño, auteur homosexuel de l'essai L'Homosexualité en vérité (France catholique), explique que le désir homosexuel est "souvent, souvent violent, et la plupart du temps issu d'un viol, même si je ne veux pas en faire une absolue causalité", on croit rêver quand on lit cela... tellement le mot « dit » n’a pas de sens. Comment peut-on imaginer dire cela, et, sans complexe, - et de plus, sans preuve - écrire un livre sur cette question ? Oui, je crois rêver souvent dans ce monde des « dits abusifs », sans preuves, sans complexe, et surtout, « dits » avec cette agressive volonté souvent de briser l’autre dire, ou le simple bon sens.

Il y a les faussaires du texte, il y a ceux des « dires », il y a ceux de l’esprit, ce sont de pauvres imitateurs. Ils ne peuvent faire mieux.


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