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Le temps de l’aventure

Publié le 30 avril 2013 par Sukie

Lorsque je suis tombée il y a quelques temps sur la bande-annonce du Temps de l’aventure, j’ai su que je voulais voir ce film. Par chance, il sortait la semaine de mon passage à Paris. C’est la première chose que j’ai faite après avoir retrouvé la gare du Nord le cœur léger, englouti un steak tartare (le serveur m’avait proposé poliment une salade du jour en pensant que j’étais de ces filles-là…) et dégusté un verre de Mercurey à 4 euros. La ration me semblait minuscule comparé aux bolets de vin que l’on nous sert ici.

On a longé Saint Paul, puis on est passé devant le Centre Pompidou où l’on s’est posé comme au temps où je faisais mes études à Paris. On s’est dirigé vers Châtelet les Halles comme tous les week-ends lorsqu’on était encore des locaux. Et on est allé à l’UGC Ciné-Cité, comme si de rien n’était. Ce n’était même pas la guerre civile à Paris comme je le craignais.

Emmanuelle Devos, je ne la connais pas tellement. La dernière fois que j’ai dû la voir c’était dans Coco avant Chanel. Je n’avais pas d’avis sur elle. Elle m’a complètement embarquée par surprise.

Lorsque le rideau se lève, on la découvre sous les traits d’une actrice, Alix, dans les coulisses d’un théâtre. Ce métier lui sied à ravir. On regarde pendant 1h45 Alix faire son cinéma. Un cinéma qui commence de manière grave et qui glisse doucement vers la comédie sans jamais perdre de son intensité dramatique. L’expression faire son cinéma prend tout son sens car Alix se met en scène et arrive sans peine à nous faire croire que tout ce qui suit peut arriver dans la vraie vie. Le spectateur se fait complètement avoir.

C’est qui cet Antoine, qu’on ne voit jamais, dont on entend que la voix (celle de Denis Ménochet), dans de brèves discussions, puis chaque fois qu’Alix tombe sur son répondeur. Ah ce répondeur infernal. Avouez que vous aussi vous détestez tomber sur les répondeurs. Antoine se jouerait-il d’Alix, et de nous. Alix se fait-elle des films? En tous cas, elle en écrit un bien joli qui commence dans un train en partance de Calais. Destination Paris.

emmanuelle_devos

Dans ce train qui l’emmène vers son audition parisienne, Alix commence un drôle de périple. C’est par un regard que tout débute (d’ailleurs le titre anglais s’en fait l’écho, Just a sight). C’est le regard triste et profond de Gabriel Byrne qui vient titiller la tranquillité de l’actrice quarantenaire et lui donne l’occasion de se lancer à corps perdu dans la réalisation d’une pulsion.

Le trouble semé, Alix partira à la recherche de ce bel inconnu dont l’itinéraire aura été révélée lors d’une conversation furtive. C’est à travers cette quête que la vie d’Alix se dévoile.

Qu’ils sont touchants ces amants-aimants dont le souhait serait de figer le temps pour fuir les réalités. Ce film est beau comme un frisson et tendre comme un premier baiser sans suite.

On s’éprend d’Alix, on angoisse pour Alix, on se moque d’elle sous forme d’auto-dérision. On court après une dernière étreinte dans les bras de Gabriel.

Et j’ai eu dans la foulée l’envie de voir tous les films de Jérôme Bonell.

Courez voir Le Temps de l’Aventure avant qu’il ne disparaisse de vos écrans.


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