Magazine Environnement

L’Union Nationale des capitulards

Publié le 01 mai 2013 par Lino83

L’Union Nationale des capitulards

L'Union Nationale...les français en rêvent.

Ah ! Bayrou, Copé et Montebourg main dans la main, qui se tiendraient ensemble aux ordres du Général Hollande contre le chômage et l'insécurité.

La brillante idée...

Une Union Nationale, comme à la Libération n'est ce pas, comme sous De Gaulle ! Et Pourquoi pas l'Union Sacrée de 1914 ?

Au mythe séculaire de la Concorde, d'un Peuple enfin réuni, lassé des petites querelles politiques et du débat d'idées, les Français ne pouvaient que répondre oui, ô peuple de symbiose et de grande culture historique.

Ben voyons.

D'ailleurs, les chiffres sont éloquents, les Français les sondés, ont répondu au vibrant appel de l'intérêt général de la manière suivante :

  • 89% des électeurs de droite se sont déclarés favorables au projet  : pas fous, les électeurs de droite, sachant qu'ils n'ont la majorité nulle part. L'Union Nationale, une sacré opportunité de reprendre pied dans l'arène.

  • 79% des électeurs du FN y seraient également prêts. En imaginant que Marine Le Pen soit appelée aux affaires, le frontiste lui aussi vous signera n'importe quel papier.

  • Et les 66% à gauche me direz vous ? Quelle affaire... Et bien non. Entre les sociaux démocrates conciliants avec Bayrou, et les déçus de François Hollande, écologistes et mélenchonistes, impossible de s'étonner d'un tel chiffre encore une fois.

Dépasser les clivages partisans vous avez dit ?

D'abord, le clivage PS /Centre / UMP n'existant plus en économie, vouloir le dépasser relève de l'absurde. Prenez ces mêmes personnes qui ont bradé les prérogatives du politiques ces dernières décennies, ajoutez-y deux trois technocrates « européens convaincus», montez tout ça en mayonnaise, et vous obtiendrez une bonne vieille politique de l'offre et de la compétitivité à la papa qui rendra toute votre société malade pour dix ans.

L’Union Nationale des capitulards

Mais plus cocasse est cette rhétorique employée par les divers relais politiques et médiatiques de cette « étude» ; un vocabulaire de l'urgence nationale :

Un tel gouvernement « est souhaitable, il fournirait une base politique solide pour permettre à la France de peser en Europe, de faire des réformes, d'enrayer son déclin », selon le politologue Gérard Grunberg.

« François Bayrou, le recours ? Titrait un article du JDD, pourquoi pas l'Homme providentiel... ?

« La patrie est en danger » a même osé le centriste...

Ce soudain réveil patriotique émanant de partis et journaux, plus prompts à s'indigner du « climat germanophobe », ou encore « du péril mortel » d'une confrontation démocratique avec l'Allemagne, que de la condition de leur propre Peuple révèle une fois encore tout l'aveuglement intellectuel des chantres du libéralisme, indignés des conséquences d'un système économique et intellectuel qu'ils chérissent.

Alors, il faut accuser les personnes, plutôt que l'organisation économique européenne, monétaire, ou commerciale ; faire penser que remplacer untel par un autre permettrait ( tout en menant la même politique ) d'inverser enfin la courbe du chômage.

D'où cette idée lumineuse d'installer au pouvoir « les meilleurs » de chacun des partis... au sein d'un gouvernement hors de portée de tout contrôle démocratique.

Pascal Perrineau, lui même expert en expertise, estime que « d'autres solutions [outre l'Union Nationale] peuvent être expérimentées, par exemple un gouvernement de techniciens peut avoir du sens quand les politiques stricto sensu échouent ».

On imagine qu'un tel gouvernement de «  toutes les bonnes volontés  » aurait évidemment un programme fort audacieux et réconciliateur à proposer... en témoigneront les italiens, les espagnols, les portugais et les grecs.

L’Union Nationale des capitulards

L'Union Nationale, en vérité, existe déjà dans bien des domaines, entre les écologistes, le PS, Le Centre, et la Droite libérale.

Dès lors qu'il s'agit de courber la tête devant l'Allemagne, devant « l'idéal européen », devant « les pigeons », « la finance », ou devant « le progrès », il suffit à l'adversaire du moment de brandir les mots « guerre », « anti-européen », « nationaliste », « protectionniste ».... pour que tout rentre dans l'ordre immédiatement.

Chacun se défend alors d'avoir hausser le ton contre la Chancelière ou un commissaire bruxellois et voilà que la politique continue comme avant.

En toutes circonstances, il faut s'aligner sur les critères économiques du plus performant, autrefois l'Espagne, l'Irlande, le Japon, des économies aujourd'hui à genoux. Aujourd'hui c'est l'Allemagne, et demain ? En attendant, il faut couper dans les dépenses, dans le social, dans l'armée, dont les effectifs vont être taillés à la machette. L'armée sans doute est-elle inutile, après tout, aujourd'hui que le commerce a rendu les hommes bons.

Demain qui sait, faudra-t-il revenir sur la dissuasion nucléaire ? Soyons sûrs que l'on y trouvera encore ces mêmes patriotes de l'Union Nationale pour voter son abandon, au nom d'un régime capitaliste ouvert sur le monde et tolérant, voulant à tout pris éviter le débat, la confrontation, la rupture, quitte à définitivement abandonner son Peuple, en bons capitulards.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Lino83 2519 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte