L'Europe cette Emerdeuse...fait déjà parler d'elle

Une critique glanée sur le blog de FARID TAHA . Puisque la couverture (avec la "Magie Noire" de Magritte) est en débat, ce clin d'œil sur les risques auxquels ont s'expose en publiant quoi que ce soit. Il est des reproductions impossibles.

L'Europe, une invention collective ou une simple emmerdeuse ?

Si le propre d’une couverture est de donner envie de lire un livre, celle qui a été retenue pour le livre de Daniel Riot (Co-écrit avec Sandrine Kauffer) «L’Europe, cette emmerdeuse» ne m’emballe pas vraiment.

Connaissant les écrits de Daniel Riot sur le site relatio.fr je ne me serais jamais risqué à une exégèse pointue autour de ce thème, s'il n'avait lui même avoué qu'il en aurait choisi une toute autre : «Les liaisons dangereuses» de Magritte ...

Je me demande malgré tout s'il est vraiment nécessaire de s'arrêter à ce détail, de même que je m'interroge sur le bien fondé même du choix d'une photo (aussi attractive soit elle) en couverture d'un livre traitant d'un sujet de fond comme de l'Europe. Mais comme l'auteur se pose lui même la question de savoir "Comment choisir une couverture d’un ouvrage ?", alors allons y pour de notre petit couplet.

Est il nécessaire de préciser que je suis étonné que la femme au miroir de Magritte («Les liaisons dangereuses» ) dont parle Bertrand dans son billet n’ait pas été retenue ?

Elle aurait très certainement mieux rempli le rôle qu'on attend d'une couverture, à savoir d'attirer le regard en agrémentant le livre.

D'autant qu'à une de ses interrogation à propos de l'Europe il répond par "Une femme surréaliste".

A y réfléchir, j'avoue avoir un faible pour un autre tableau de Magritte qui nous permet de rester dans le registre surréaliste : « L'invention collective » un tableau datant de 1935 montrant une sirène inversée avec une tête de poisson et des jambes de femme. Il convient à mon sens bien mieux au sujet traité.

La construction Européenne, n'est elle pas entrée depuis quelques années dans le domaine du surréalisme ?

La puissance allégorique de «l'invention collective» est en tout cas incontestable de même que le titre est très explicite.

En effet, contrairement à la mythologie orientale où les dieux ont souvent une tête animale, la mythologie grecque à laquelle se réfèrent les peuples d’Europe, a engendré un grand nombre d’hybrides et autres monstres mythologiques avec un corps et un buste animal et une tête humaine.

L’Europe, cette "invention collective" ne ferait elle pas comme le Minotaure exception à cette règle mythologique qui a toujours placé l’Homme au dessus de tout en en mettant à la place des têtes bien faites qui l'ont conçues, une tête de poisson et des jambes peinent à avancer faute d'objectifs plus terre à terre que ceux qui ont présidé à son lancement ?

Le tableau de Magritte nous permet d'entre voir l'Europe (cette emmerdeuse^[1] comme elle est actuellement, une invention collective, certes mais comme le poisson sans queue ni tête de l'invention collective de Magritte !

Notes

[1] Choisir, André GLUCKSMANN et Bernard-Henri LEVY pour préfacer un livre ou l'on traite l'Europe d'emmerdeuse est assez cocasse. Ne le sont-il pas aussi un peu parfois ? (pour ne pas dire beaucoup et souvent !) ...

-------------------------------------------- 

PS de DR: j'ai laisse un petit commentaire sur le blog de Tahar, mais qu'aurait dit l'un de ses lecteurs qui trouve cette couverture "mysogyne" si nous avions personnifié l'Europe par ce qu'elle trop pour trop d'euro-citoyens; une femme au placard?