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La crêpe n’a pas fini de faire son beurre

Publié le 02 mai 2013 par Edelit @TransacEDHEC

Si la crêpe et la galette bretonne font fureur auprès des étrangers ce n’est pas pour rien : gourmandises peu chères et rapides à préparer, elles s’exportent mieux que jamais. Retour sur un marché de niche qui ne connaît pas la crise.

Un marché convoité

Les industriels de l’agroalimentaire se pressent de plus en plus nombreux au portillon. Il faut dire que selon une étude récente, la consommation de galette nature a connu un bond de 27% et de 9.4% pour les garnis entre septembre 2011 et septembre 2012. De quoi en allécher plus d’un. Surtout quand on sait qu’il s’agit d’une progression constante sur les cinq dernières années et que désormais les galettes industrielles représentent 3% du marché traiteur libre-service. La crise ne semble donc pas inquiéter ce marché géographiquement bien délimité. Le Grand Ouest (comprendre la Bretagne) demeure ainsi le lieu principal de consommation – 60% du marché français – du fait de l’utilisation par de (trop) nombreuses crêperies de galettes prêtes à l’emploi. Mais pas uniquement, la crêpe s’exporte : 20% des crêpes produites par l’entreprise leader du secteur partent à l’étranger.

Mais pourquoi un tel renouveau ?

La grande époque des crêperies remonte aux années 1980, la chandeleur redevient une tradition respectée sur l’ensemble du territoire qui voit fleurir les restaurants dédiés à ce fleuron de la gastronomie française. Pour la crêpe 2.0, les industriels jouent sur un autre tableau. Ils mettent en avant le côté naturellement sain de la galette – produite à partir de farine, d’œufs et de lait locaux. Un autre argument de vente est le côté pratique et ludique de cet aliment que l’on peut faire à sa sauce (saumon fumé, jambon-fromage voire Nutella). Enfin il s’agit d’un produit idéal pour les ménages en temps de crise de par son faible coût. Ce que l’entreprise Sodebo qui commercialise des galettes garnies à bien compris : elle ne cesse de multiplier les nouvelles recettes et campagnes de pub ce qui crée des externalités positives pour le secteur.

La première crêpe est toujours ratée

De nombreuses entreprises ont commis une erreur de taille : ne pas rattacher leur production à la Bretagne ! On observe l’importance pour les grands groupes d’avoir une filiale en Bretagne même. En effet, le logo de l’association « Produit en Bretagne » collé sur les produits influence grandement les consommateurs français. Sans ce dernier, ils se souviennent subitement du côté industriel des galettes toutes prêtes et se sentent coupables d’acheter une préparation sous cellophane quand celle-ci renvoie directement à la tradition et à l’enfance. De plus, il a fallu repenser la galette : les premiers industriels vendaient des galettes de taille traditionnelle. Or celle-ci n’était pas adaptée à la taille des poêles des consommateurs. Il a donc fallu adapter le diamètre des galettes, soit désormais 26 cm en moyenne. Enfin dernier point mais non des moindres, il existe un problème majeur aujourd’hui : la France manque de blé noir. Les industriels doivent donc importer de la farine afin d’honorer les commandes. Un comble pour des produits qui se veulent associés à la Bretagne…

AV


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