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PALUDISME: Identification de 3 formes de résistance chez P. falciparum – Nature Genetics

Publié le 03 mai 2013 par Santelog @santelog

Le développement de la résistance chez certaines souches du parasite Plasmodiumfalciparum, aux anti-paludiques comme l’artémisinine, pourrait être dévastateur, alertent à nouveau ces scientifiques de l’Université d’Oxford qui viennent d’identifier 3 sous-populations de parasites résistants, ayant des caractéristiques génétiques différentes. Leurs conclusions, publiées dans la revue Nature Genetics, suggèrent ainsi plusieurs et au moins 3 formes de résistances chez P. falciparum.

PALUDISME: Identification de 3 formes de résistance chez P. falciparum – Nature Genetics
Alors que le problème de la résistance aux antibiotiques est largement médiatisé, on parle moins de la résistance aux antipaludiques, du moins dans le monde développé, alors que l’impact de cette résistance pourrait être dévastateur, compte-tenu, en particulier, des conséquences actuelles de la maladie, soit 655.000 décès chaque année (soit plus d’un par minute). L’arsenal des médicaments antipaludiques est limité, l’émergence des résistances pourrait faire du paludisme une maladie incurable.

Les auteurs de l’Université d’Oxford, en collaboration avec plusieurs instituts de recherche, rappellent que «  dans  » le paludisme, si les moustiques propagent la maladie, ils n’en sont pas la cause mais seulement le vecteur. Le paludisme est causé par différents types de parasites de la famille des Plasmodium qui infectent d’abord un moustique puis qui sont transmis à l’homme quand un moustique infecté les pique.

Les scientifiques savaient déjà que des souches résistantes à l’artémisinine avaient été identifiées dans l’ouest du Cambodge, mais il s’agissait d’identifier les changements génétiques à l’origine des résistances aux médicaments. D’autant qu’en cas de populations mixtes de parasites (résistants/ non résistants), les parasites résistants sont plus susceptibles de survivre que les parasites non résistants. Leurs gènes se propagent alors dans la population parasite, entraînant une propagation de la résistance.

Les chercheurs ont donc analysé le profil génétique de 825 échantillons de P. falciparum recueillis en Afrique et en Asie du sud-est et ont ainsi identifié 86.000 variantes simples à différents endroits du code de l’ADN du parasite, ils ont analysé la façon dont les différents échantillons étaient susceptibles d’être liés les uns aux autres et ont finalement identifié 3 sous-populations génétiquement différentes présentant une résistance à l’artémisinine, d’ailleurs en provenance d’une zone relativement petite de l’ouest du Cambodge. Les chercheurs ont ensuite identifié un certain nombre de variations d’une seule lettre parmi les souches résistantes à l’artémisinine. Certaines de ces variations concernent des gènes codant et entraînent donc un effet sur les niveaux de protéines codées par ces gènes, d’autres sont situées dans les gènes responsables de la réparation de l’ADN.

Ces découvertes suggèrent l’existence de multiples formes de résistance à l’artémisinine car plusieurs sous-populations de parasites résistants ont été découvertes, chacun avec des caractéristiques génétiques différentes. Maintenant les chercheurs vont évaluer pour les différentes variations identifiées, leur contribution à la résistance à l’artémisinine, espérant ainsi mieux comprendre comment la résistance se développe, et avec l’objectif permanent d’éliminer les souches résistantes du parasite.

A noter, cette étude, publiée à la fois dans les revues Nature et Science, menée par des chercheurs de l’Institut de recherche biomédicale au Texas et leurs collaborateurs thaïlandais, qui avait abouti à la découverte d’une région importante du génome du parasite du paludisme, associé à cette résistance à l’artémisinine, qui laissait déjà espérer de prochains marqueurs moléculaires de la résistance.

Source: Nature Genetics online April 28 2013 doi:10.1038/ng.2624Multiple populations of artemisinin-resistant Plasmodium falciparum in Cambodia.

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1- The Lancet, 5 April 2012 doi:10.1016/S0140-6736(12)60484-X Emergence of artemisinin-resistant malaria on the western border of Thailand: a longitudinal study

2- Science, 6 April 2012: 79-82. DOI:10.1126/science.1215966 A Major Genome Region Underlying Artemisinin Resistance in Malaria


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