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Le livre de Dina d'Herbjorg WASSMO

Par Jellybelly

le livre de Dina

Lors de salons du livre, le lecteur se laisse porter par des centaines de romans qui ne demandent qu’à être lus. Allez savoir pourquoi, de toutes ces couvertures survolées du regard, l’une s’en détache nettement, une fois, deux fois, trois fois, c’en est trop, ce roman ne peut rester dans l’oubli. Vous savez désormais tout de ma découverte du roman d’Herbjorg WASSMO, « Le livre de Dina », lors du Salon du Livre de Paris 2013.

Je dois bien vous avouer que je me suis délectée à lire l’épopée de Dina en terres norvégiennes dans les années 1800.

Tout commence avec l’organisation d’une grande lessive. Les femmes sont toutes là, travaillent dans la vapeur des eaux qui bouillonnent. A l’âge de 5 ans, Dina va commettre l’irréparable. Un geste maladroit engendre le renversement de la bassine d’eau bouillante où trempe le linge et brûle le corps de sa mère qui ne survivra pas de ses blessures. La culpabilité lui fait perdre l’usage de la parole. En proie à une véritable phobie de l’eau, elle devient sauvageonne. Son père décide de confier son éducation à une métairie avec d’autres enfants de son âge. Devenue intraitable avec le personnel de l’institution, son père doit trouver une nouvelle solution. Il recrute un précepteur, Monsieur LORCH, qui lui apprend à jouer du violoncelle et permet à l’enfant de recouvrer sa voix par la magie de la musique. Garçon manqué, passionnée par les chevaux, Dina, enfant différente, grandit au sein d’une famille recomposée. Devenue adulte, son père décide de la marier à un ami, Jacob. De nouvelles aventures commencent…

Herbjorg WASSMO, au gré des 638 pages de ce nouveau roman, nous livre une formidable fresque de la société norvégienne du 19ème siècle.

C’est toute l’activité d’un comptoir maritime qui nous est révélée, basée sur le rôle complémentaire des hommes de la terre et ceux qui vivent au gré des mers. Entendez le mot « homme » au sens générique du terme, les femmes jouant effectivement un rôle fondamental dans le fonctionnement de la société. Veuves très tôt de maris naufragés ou d’êtres dévorés par la gangrène à la suite de blessures, elles sont amenées non seulement à prendre la place du chef de famille mais aussi à gérer les tâches dévolues aux chefs d’entreprises. Dans un climat hostile, le travail est dur, le corps est malmené, la solidarité et la promiscuité des êtres engendrent parfois des unions illégitimes.

L’auteure réalise une étude sociologique des familles de cette époque dans ces régions septentrionales. Enfants orphelins d’un parent, d’un premier ou d’autres lits, sont amenés à cohabiter au sein d’univers familiaux aux dimensions plurielles, dont les origines peuvent restés méconnus. Vous l’aurez compris, des secrets de familles ponctuent également ce riche roman…

Herbjorg WASSMO aborde enfin le rapport aux morts. Dina est hantée par l’apparition de fantômes d’êtres disparus, guidant sa vie, au risque de lui en faire perdre la raison.

Bref, un livre magnifique que j’ai savouré avec beaucoup de plaisir.

Annie


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