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Comme des Frères (Hugo Gelin, 2011)

Par Doorama
Comme des Frères (Hugo Gelin, 2011) Boris, Ellie et Maxime portent le deuil de leur amie Charlie... Bien qu'amis indirects, c'était Charlie leur véritable point commun, ils décident de faire ce voyage qu'ils avaient prévu de faire de son vivant. En route vers la Corse, ils vont se découvrir chacun et établir des liens d'amitié, comme si Charlie leur léguait une dernière chose de valeur...
La comédie à la française dans toute son horreur... Mais aussi la comédie française dans toute sa force ! Voilà la sensation douce amère que procure ce néanmoins très agréable Comme Des Frères. Deuil et amitié se partagent ce road movie (Paris -Corse) dans lequel des connaissances vont devenir des amis, avec comme centre de convergence ce qui les rapprochait justement. Trois acteurs en harmonie, de bonnes tranches d'humour et pas mal d'émotion traversent Comme des Frères. On se dit que Les Petits Mouchoirs à fait des émules, on se dit aussi que Comme des frères fait du bien, léger, juste et attachant...
Il y a d'abord ses comédiens, qui portent Comme des Frères comme l'on porte le cercueil d'un défunt, avec engagement et emprunts de sincérité. Non pas que Comme des Frères soit un film mort ou vide (bien au contraire !), mais simplement parce que comme Les Petits Mouchoirs, il trouve sa source dans la disparition d'un personnage (ici effective dès la première image). "Un volcan s'éteint, un être s'éveille", ne riez pas car c'est peut être ce qui résume le mieux Comme des Frères : une disparition, occasion de faire un point, pour les amis de Charlie, qui se fréquentaient "comme ça", depuis des années, et qui n'avaient jamais pris le temps de se connaître vraiment... Ce sera chose faite. Comme un héritage, la lumineuse Charlie de Comme Des Frères, seul point commun initial entre les 3 bonshommes, laisse derrière elle un souvenir puissant, elle leur laisse (leur transfère ?) ce lien qui les unissait chacun à elle. Comme si mettre en commun leurs souvenirs d'elle la conservait parmi eux, Boris, Ellie et Maxime découvrent que celle qu'ils aimaient peut encore les rapprocher.
Road movie sympathique en diable, même si l'on pourrait trouver à redire sur la crédibilité de cette amitié en construction, les 3 personnages vont se découvrir, apprendre à se connaître et reconnaître en chacun d'eux ce que Charlie pouvait apprécier. Ok, c'est drôle, parfois touchant, joliment raconté avec ces flashbacks qui nous éclairent sur ce "avant", mais il y a quand même dans Comme des Frères quelque chose d'artificiel derrière ses belles qualités et sa générosité. Si le résultat à l'image est vivant et enlevé, sans tomber dans un pathos trop facile, on reste quand même sceptique à la rédaction sur le procédé mis en oeuvre. Peut être parce que le cocktail de Comme des Frères, qui mêle amitié et deuil, serait presque trop facile, trop fédérateur. Indépendamment de sa réussite certaine, nous nous sommes sentis comme pris en otage par son sujet, presque trop consensuel, comme une ambulance sur laquelle il devient difficile de tirer ! Et nous, on adore tirer !
Comme des Frères est attachant, il sait ne pas abuser des ficelles trop évidentes, il est parcouru de bons sentiments sans tomber dans la sensiblerie, et on l'en remercie ! Mais derrière sa réussite affichée, la rédaction lui reprochera quand même la facilité de ses thématiques, même si il faudra aussi mettre à son crédit le mélange presque atypique de ses endeuillés (deux "vieux" et le jeunot et excellent Pierre Nimey !) et son élégante structure. Comme Les Petits Mouchoirs, cette comédie dramatique à la française lorgne vers les poncifs tarte à la crème (amitié, mort, bobos...), mais vous connaissez la suite : "ne boudons pas notre plaisir", comme nous aimons souvent l'écrire à la rédaction. Comme des Frères sait partager ses qualités avec le spectateur, et quelque soient la facilité que nous évoquons, le plaisir est bien là, la fluidité présente et la palette d'émotion plutôt large. Nous terminerons simplement en citant le titre d'un film : The Big Chill (Les Copains D'abord, de Lawrence Kasdan en 1983)...
Comme des Frères (Hugo Gelin, 2011)

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