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[Portrait d'Innovateur] Jean-Louis Schmitlin mise sur la télémédecine via un électrocardiographe portatif

Publié le 06 mai 2013 par Pnordey @latelier
JL Schmitlin

L'Innovateur de la semaine ? Jean-Louis Schmitlin, qui a remporté le prix de l'Innovateur 2013, dans le cadre du Prix des Technologies numériques organisé par Télécom ParisTech. Son credo ? La télémédecine, et un électrocardiographe portatif.

Un innovateur ? Oui, et pas n'importe lequel puisqu'il vient de recevoir le Prix de l'innovateur, le 18 avril dernier, lors du Prix des technologies numériques. Une distinction bien loin de ses études post-bac à Sciences Po! "Je n'avais même pas pensé faire de la technologie, au départ".

Avant de créer sa propre société, Parsys Télémédecine, Jean-Louis Schmitlin a fait du chemin. Après ses études à Institut d'études politique de Paris, il a fait partie pendant quatre ans de l'association AFS, une organisation internationale d'échange d'étudiant, qui le poussera ensuite à avoir son MBA à l'INSEAD. Les trois années qui suivent, il les passe au sein de McKinsey. Pendant les vingt années qui suivantes, il s'occupe de la gestion de parcs informatiques, puis il lance sa propre société.

L'idée disruptive ?Un électrocardiographe portatif conçu pour faciliter la vie des médecins et surtout pour permettre aux personnes non formées à la médecine de s'en servir.

C'est après une rencontre décisive avec un groupe d'ingénieurs – les premiers à réaliser une expérience de télémédecine en France – qu'il a l'idée de s'associer avec eux pour monter son premier projet, pour lequel cinq million d'euros seront nécessaires. Par la suite, J.L. Schmitlin et son équipe ont conçu toute une valise complète contenant d'autres équipements capables d'envoyer des signes vitaux à des centres lointains.

Pourquoi s'intéresser à la télémédecine ?Car, voyant l'avancée phénoménale du numérique dans le quotidien des Français, J.L. Schmitlin sent que l'avenir est à la télémédecine, et que grâce aux évolutions faites dans ce domaine de grandes choses sont possibles. "On ne mesure pas le maillage numérique qu'on a aujourd'hui".

Mais bien que cela soit très pratique, celui-ci regrette que peu de gens puissent se vanter d'avoir vu leur médecin utiliser ce genre de matériel lors d'une consultation, ou d'en posséder un chez eux. Et pour cause, "l'État finance les expérimentations de télémédecine, il en définit ainsi le cadre, mais refuse de rembourser les actes de télémédecine". Plusieurs étapes sont encore à franchir, donc. Et il espère que ce chemin sera fait, car "ce genre d'équipement permettrait des économies folles dans le secteur médical".

Pourquoi ça nous impacte ?L'équipement de J.L. Schmitlin est utilisé dans les maisons de retraites (partenariat avec ORPEA leader européen de la maison de retraite), où les déplacements de pompiers ou de médecins sont parfois inutiles et coûteux, mais aussi sur les bateaux et dans quelques centres d'urgences des hôpitaux. Des négociations sont actuellement en cours avec la marine internationale. De plus, ce genre d'équipement est très sollicité en Afrique, où les déplacements sont difficiles, car il permettrait aux infirmiers de terrain de transmettre des examens à des centres médicaux pour qu'ils livrent un diagnostic. Un peu comme le fait l'imagerie médicale dont L'Atelier parlait récemment.

Et à l'avenir ?Parsys Télémédecine commence déjà à vendre son matériel au Vietnam, aux États-Unis, en Arabie Saoudite, en Chine et au Mexique. "Dans les trois années à venir, nous pensons effectuer 70% des ventes en dehors de la France, même si pour l'instant nous nous adressons principalement à ce pays et fabriquons ici".

J.L Schmitlin reste assez optimiste. "Si, comme je le pense, le marché de la télémédecine explose, Parsys Télémédecine sera une entreprise internationale". Et en ce qui concerne son propre avenir, J.L Schmitlin se voit toujours à la tête de sa société car, "c'est quand même un business marrant", conclut-il avec humour.


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