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Contrecoup, Rachel Cusk

Publié le 07 mai 2013 par Antigone

contrecoup"Après tout, nous sommes en plein contrecoup, en pleine seconde moisson : la vie qui n'ignore plus ce qui a précédé."

Contrecoup est l'histoire d'un divorce, ce pourrait être celui-même de Rachel Cusk, mais peu importe... Lucide sur elle même avant tout, observant à la loupe ses réactions devant cet évènement ordinaire, notre héroïne fait face et enrichit ses pensées des mythes littéraires, tente de comprendre. D'où le drame est-il donc venu ? De l'égalité voulu dans son couple qui a entraîné un mélange des genres ?
L'état de virginité dans lequel elle se retrouve tout à coup est bien étrange, son appétit disparaît, les moments comateux sont nombreux, rien n'est plus comme avant, ce qui a été n'est plus et ne reviendra pas.
Mais ses deux filles réclament son attention, ne sont pas seulement un miroir d'elle-même en miniature, comme elle se l'imaginait. La prise de conscience est douloureuse. Dans le chaos qu'est devenue sa vie, la jeune-femme tente alors de réagir...

J'ai adoré être de nouveau une lectrice de Rachel Cusk, et de nombreux éléments étaient réunis là pour me plaire : des citations à foison sur le couple et le mariage, de l'ironie, le mythe d'Antigone expliqué intelligemment (pour une fois) page 122, et même une petite fille qui se métamorphose en cerf page 89. Oui mais voilà, il m'a semblé que le tout était parfois un peu bancal, inégal, voire mystérieux, juste assez pour ne pas faire de ce livre un coup de coeur, seulement (et c'est déjà beaucoup) un réel et manifeste plaisir de lecture !

Editions de l'Olivier - 19.50€ - 4 avril 2013

Le billet de Cathulu la tentatrice 

"L'homme qui porte le tablier de chef finit sa cigarette et regagne l'intérieur. Je continue mon chemin en repensant au masque de cerf, son expression doucement farouche ; à ma fille et sa tête alourdie de bois, qu'elle tourne sur ses épaules délicates, le soulagement étrange que j'ai éprouvé de la voir masquée, cette forme animale qu'elle a revêtue, ignorante de la douleur humaine. Sous cette forme, elle pouvait courir plus vite et aussi loin qu'elle voulait pour échapper aux flèches de chasseur. Elle était libre."


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