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Retreat (Carl Tibbetts, 2011)

Par Doorama
Retreat (Carl Tibbetts, 2011) Un couple en difficulté se met au vert sur une petite île sauvage et isolée. Seuls habitants sur ce "caillou", ils recueillent pourtant un homme, le visage ensanglanté, un revolver à la ceinture, un militaire qui leur annonce qu'une épidémie foudroyante est en cours. Ils se barricadent pour se protéger du danger, mais rapidement le scénario du supposé militaire fait douter Martin et Kate...
L'isolement, l'inconnu, et le couple entre les deux, semblent être un cocktail qui fonctionne bien. Sans autre ambition que de proposer ses quatre-vingt-dix minutes de tension, Retreat propose ses ingrédients à l'air de déjà-vus non sans une certaine habilité. Le spectateur est invité à un thriller psychologique bien mené, à la violence croissante, et à un jeu permanent sur la véritable identité de Retreat. Film d'épidémie ou couple pris en otage ? Retreat joue à fond la carte du doute et s'amuse à brouiller les pistes...
 Il y a d'abord Cillian Murphy... On aime beaucoup Cillian Murphy à la rédaction, que ce soit pour son 28 Jours Plus Tard ou pour son fragile épouvantail du Batman de Nolan... Après Inception, il revient donc ici au film "épidémique", faisant profiter Retreat de son physique presque frêle et de son regard bleu profond, dont on ne sait s'il cache naïveté ou folie... Cillian Murphy, tel le Dustin Hoffman des Chiens de Paille, y incarne un homme calme et pacifique, contraint de faire face à cet individu militaire à son exact opposé, nerveux et aguerri, qui vient envahir sa maison et son couple. Bénédiction de tomber sur cet étranger qui va les protéger de l'épidémie dehors, ou bien otages d'un déséquilibré, quelques soient les raisons de ce troisième homme, la tension et le déséquilibre l'accompagnent et sont aussi contagieuses que l'épidémie qu'il décrit... qu'elle soit fictive ou non...
Ce n'est que vers son milieu que Retreat nous amène à douter de sa menace épidémique... Il profite de ce doute pour augmenter la pression dans la maison et déployer sa violence. Comme un virus qui aurait pénétré votre corps, la violence de Retreat ne se réveille qu'après une période d'incubation... Plus psychologique que graphique, Retreat parvient à installer un climat tendu qui, même s'il ne nous emporte pas aussi loin que nous l'aurions aimé et qu'il aurait pu le faire, tient parfaitement la route. Huis clos soigné, mais peut-être trop sage, Carl Tibbets dépouille Retreat de ses décors (son île est nue, sa maison de pêcheur basique...) et choisit de travailler son climat plutôt que de longs dialogues : sans atteindre des sommets, le choix s'avère payant.
Retreat ne s'ancrera pas profondément dans vos mémoires, mais il n'en demeure pas moins, en son genre, réussi. Son ambiguïté lui profite et sa mise en image, sobre et maîtrisée lui confère ses galons de petit thriller sympathique. C'est son lent retournement, avant un twist final, attendu mais bien exécuté (et sombre en diable) qui emporte le morceau, appuyé par des comédiens bien dans leur rôle. Ca aurait pu être commun et convenu, au lieu de cela, Retreat remplit plus qu'honorablement son office par un traitement à la hauteur de ses ambitions : un petit thriller nerveux et soigné, idéal pour une parenthèse de divertissement pas trop crétin. Rien de neuf sous le soleil, certes, mais sur son île, Retreat impose un microclimat constant et efficace. La maison de Retreat (bravo la rédac', très drôle...) évoque gentiment une sorte d'hybride entre  Chiens de Paille et 28 Jours Plus Tard, l'hommage est plaisant, l'ensemble bien mené, et c'est le sympathique qui l'emporte finalement, haut la main, sur le déjà-vu. Sans plus d'enthousiasme que cela, on est obligé de "valider" Retreat : "quand c'est bon : c'est bon" !.
Retreat (Carl Tibbetts, 2011)

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