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Federer : Je, set et bâche

Publié le 10 mai 2013 par Levestiaire @levestiaire_net

Il fut un temps où on se serait bien marré à regarder ou lire l’interview de Federer après une défaite. C’était rare, et on était toujours impressionné par sa capacité à mépriser son vainqueur d’un jour. A le renvoyer à son piètre niveau, faisant passer sa performance pour un accident s’approchant de l’exploit du siècle. Roger était imbuvable et prétentieux à souhait mais il était le meilleur.

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Depuis 3 ans qu’il est revenu parmi les mortels il était redevenu un peu plus modeste, oubliant parfois qu’il était le plus grand de tous les temps. Mais à l’époque il ne s’était jamais permis de se faire torcher par un Japonais en huitièmes de finale à Madrid en promettant qu’il visait la victoire finale. C’est pourtant cet après-match qu’il a choisi pour annoncer enfin ce qu’il aurait dû faire depuis longtemps : sa retraite. Comme contraint par les humiliantes circonstances qui font qu’un adversaire provenant d’un pays où le tennis n’a pas encore été inventé ou alors simplement dans Prince of tennis (le petit chef de la balle jaune pour ceux qui ne connaissent pas), Federer a cru bon devoir redevenir aussi puant qu’il l’était du temps de sa splendeur. Mais cette fois ça sonnait faux pour ne pas dire pathétique.

Roger par la dépression

C’est ainsi qu’après les habituelles justifications sur son jeu « J‘ai manqué de contrôle depuis la ligne de fond », dont on se fout royalement, il s’est d’abord cherché des excuses comme tout numéro 2 mondial digne de ce nom : « Il y avait du vent et aussi évidemment le soleil et l’ombre« , il ne manquait plus que la pluie. Le premier compliment pour son valeureux sparring partner jap est venu ensuite « je ne suis même pas sûr que Kei ait eu besoin de jouer à son meilleur niveau aujourd’hui, ce qui est encore plus décevant. » Ou comment rappeler à Nishikori qu’il l’a trouvé nul à chier. Au cas où le Nippon n’aurait pas compris Roger s’est permis de lui redire à quel point il le trouve mauvais quelques secondes plus tard : « Il faut féliciter Kei. Il a mieux joué que moi. Il était le meilleur joueur aujourd’hui, aucun doute là-dessus ». Aujourd’hui, pourquoi pas demain et après demain aussi ? Mais l’ancien numéro 1 mondial qui ne le sera plus jamais a gardé le meilleur pour la fin : « Kei a gagné un tournoi déjà je crois. »  Et oui c’est pas mal un tournoi quand on en a presque 1000 à son palmarès. Puis toute la violence sauvage de Federer finit par s’exprimer comme un point final à une carrière qui n’en finit plus de terminer. Comme si plus aucune règle de bienséance ou de politesse ne comptait, comme si il n’y avait plus aucune loi dans ce bas-monde, comme si la jungle avait élu domicile au sein du circuit ATP, il s’est permis de comparer Nishikori à Raonic et « d’autres gars à peu près du même âge qui progressent. » Et Federer de conclure baigné d’aigreur et de méchanceté :  « C’est excitant et bon pour ce sport que de jeunes joueurs, moins connus, battent les meilleurs. »  2009 c’était il y a 4 ans. Il faut parfois savoir partir et fermer sa gueule.

Pendant ce temps-là Wawrincka a battu Dimitrov qui a battu Djoko qui a battu Nadal. Un Suisse gagnera-t-il quand même Roland-Garros ? Et dire qu’ils n’ont jamais gagné la Coupe Davis et qu’ils ne savaient pas que les Nazis étaient méchants.

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