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“Il ne vous reste qu’une photo à prendre” - Laurent Graff

Par Belledenuit11

“Il ne vous reste qu’une photo à prendre” - Laurent GraffLu dans le cadre du Prix Biblioblog 2008

“Il ne vous reste qu'une photo à prendre. Vous avez tout le temps que vous voulez,. Il s'agit, entendez bien, de votre dernière photo. Laquelle prendriez-vous ?”

Un jour, à Rome, un Sieur Giancarlo Romani propose à Neigel de participer à un jeu. La règle est simple : il ne reste qu'une seule photo à prendre. Comme lui, d'autres personnes sont invitées à partager cette expérience. Geste dérisoire, simple pression, mais choix décisif. Chacun choisira de prendre ou de ne pas prendre LA photo. Neigel lui en fera un rendez-vous fantomatique, une hallucination douce, en reviendra plus léger. Tout cela semble bien innocent. Vraiment ?

C'est le premier Laurent Graff que je lis et je l'ai fait d'une traite. C'est un livre de 150 pages environ et que l'on ne lâche plus sans l'avoir terminé. Je ne l'ai pas trouvé extraordinaire mais il y a un tel attachement à Neigel que l'on ne souhaite qu'une chose : aller jusqu'au bout pour savoir quelle sera sa dernière photo.

L'écriture est par ailleurs simple et fluide et ce qui en fait un roman facile de lecture. C'est aussi pour cela qu'il est lu aussi rapidement.

Pour l'instant, des trois livres lus pour le Prix Biblioblog 2008, c'est celui-là qui m'a le plus plu.

Extrait du livre :

La photographie aujourd'hui, a perdu beaucoup de son âme avec l'avènement des appareils numériques. Les photos n'ont plus ce caractère crucial et définitif qu'elles avaient du temps de la photographie argentique. Bonne ou mauvaise, une photo était irrévocable et était décomptée de la pellicule (…) La dernière photo avait un statut distinct, une saveur particulière. Bien souvent, elle était bâclée, expédiée, pour en finir au plus vite; mais parfois, elle était, au contraire, retardée, soignée, calculée, pour finir en beauté. Alors, on rembobinait.”

Derrière chaque photographe, il y a, en fin de compte, un grand timide qui a peur d'être au monde nu et désarmé. Les appareils ressemblent à des masques, des loups de bal costumé, derrière lesquels on se dissimule. Les photos sont des actes manqués, des paroles sous silence, des baisers refoulés, des sourires figés, des yeux qui se ferment.”


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