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Le Géant de Fer

Publié le 10 mai 2013 par Olivier Walmacq

Années 50. Un robot de plusieurs mètres s'écrase dans un coin paumé des Etats-Unis. Un petit garçon va se lier d'amitié avec ce "géant de fer"...

Le Géant de fer : affiche Brad Bird

La critique robotisée de Borat

Alors qu'il commence son second film liveTomorowlandavec George Clooney, revenons sur les premiers pas de Brad Bird. Avant d'incarner un des membres les plus importants de Pixar, le réalisateur desIndestructiblessignait pour la Warner Le géant de fer. Pris dans l'engrenage de plusieurs échecs successifs aussi bien artistiques que couteux (Excalibur l'épée magiqueavait pris beaucoup de retard pour un film franchement pas terrible;Space Jamse déguste de nos jours comme un bon petit nanar; etLe roi et moi a grandement souffert de la production d'un film live sur le même sujet avec Jodie Foster et Chow Yun Fat), le film de Brad Bird avait eu droit à quelques coupes subventionelles, ce qui est dommage compte tenu du matériel visionné. Le film eut droit à des critiques excellentes, mais le film fut un échec au box office. Et ce malgré un casting réunissant Jennifer Aniston, Vin Diesel, Harry Connick Jr et Christopher McDonald. Peut être est-ce le sujet moult fois rabâché de la Guerre Froide? On ne sait pas vraiment d'autant que le film n'a pas subi la concurrence d'avec Pixar, puisqueToy Story 2est sorti à thangsgiving, quandLe géant de fersortait en avril 1999.

Le Géant de fer

Alors qu'il n'avait réalisé que des épisodes desSimpson(et en sachant que la majeure partie de l'animation se déroule en Asie), Brad Bird signe un film au combien nostalgique (ou pas) d'une période remplie d'espionnage et de peur. L'Amérique a peur du Soviétique et d'autant plus depuis l'envoi de Spoutnik. Tout ceci est montré par l'agent du FBI Kent Mansley débarquant dans la ville du jeune Hoghart. Un parasite rodé qui n'hésite pas à séquestrer un enfant pour obtenir des informations. Au final, l'ennemi n'est même pas ce colosse de trente mètres de haut, mais cet agent born engendrant une peur monstre dans cette bourgade. Il n'y a rien de pire que la peur que nous avons de ce qui est différent ou étranger. Le robot symbolise l'étranger, ce qui est d'autant plus amusant qu'initialement cela veut dire alien. Tout est dit. D'autant que l'on ne sait à proprement dit rien du robot. Il vient de l'Espace et l'enfant ne lui donne pas de nom. Dans l'amitié qui unit Hoghart et le robot, on peut y voir d'une certaine manière une référence àETde Steven Spielberg. Un enfant vivant avec une mère seule (probablement veuve, la Seconde Guerre Mondiale étant passé par là) et un extraterrestre qui débarque sur Terre et change le quotidien.

Le Géant de fer : photo Brad Bird

Et évidemment, les adultes ne comprennent pas cette drôle d'amitié, préférant la manière forte (l'invasion des scientifiques du gouvernement chez l'un, les chars d'assaut ici). Comme ET, le robot ne communique pas avec de réelles phrases, plutôt par mots clés. Comme ET, il a sa nourriture spécifique avec le métal dont regorge le ferrailleur sympathique. Néanmoins, à la différence d'ET, c'est que notre homme de l'Espace est un robot et il n'est pas censé avoir une âme. De plus, dû à son affection, le robot tient à protéger le jeune garçon. D'où sa colère noire face à l'armée, pensant que cette dernière a tué l'enfant. C'est à ce moment qu'on en apprend plus sur ce géant de fer, puisqu'il s'agit ni plus, ni moins que d'une machine à tuer en cas de légitime défense. Finalement, le personnage du robot est le plus intéressant, compte tenu que c'est celui qui est le plus touchant, le véritable héros du film. L'émotion est à son comble dans le final, souligné par la sublime mélodie de Michael Kamen. On croit vraiment à des yeux et pour le coup, on ne va pas gueuler au sacrifice, puisque c'est le robot qui passe à l'action et non un quelconque gars de l'armée. Pour ce qui est de l'animation, il n'y a rien à dire puisque c'est probablement un des derniers grands films en animation traditionnelle.

Un sublime coup d'essai pour Brad Bird, à la fois mélancolique et retranscrivant une époque cauchemardesque.

Note: 18/20


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