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Pourquoi les voyageurs de l’espace ne profitent pas encore d’une gravité artificielle ?

Par Memophis

2001-gravité-artificielle@GuruMed

Cela fait déjà un moment que presque tous les vaisseaux spatiaux des films de science-fiction profitent d’un système de gravité artificielle. Les gens marchent sur le pont de l’USS Enterprise ou du Battlestar Galactica comme ils le feraient sur Terre. Ils ne flottent pas dans la cabine, comme les astronautes à bord de la Station spatiale internationale(ISS). Bon, il faut quand même préciser que la gravité artificielle rend plus économique la science-fiction :  ils n’ont pas à accomplir un, voir plusieurs, couteux vol parabolique pour les séquences en apesanteur, ce qui a d’ailleurs été fait pour le film Apollo 13.

En conséquence, il est facile d’oublier à quel point le manque de gravité dicte la vie de nos explorateurs de l’espace. Le mal des transports, la difficulté à rester immobile et à s’orienter et la détérioration osseuse et musculaire ne sont que quelques-uns des problèmes auxquelles les astronautes doivent faire face. Alors pourquoi n’y a t’il pas de gravité artificielle à bord de l’ISS ?

La méthode la plus réaliste pour produire une pesanteur artificielle à bord d’une station spatiale s’est d’utiliser la force centripète pour produire une sensation de traction vers le “plancher” qui imitent les effets de la gravité. C’est un peu comme l’une de ces attractions de fête foraine qui tourne très vite sur elle-même, vous faisant sentir beaucoup plus lourd, et qui peut même vous retenir contre la paroi intérieure si le sol s’effondre, comme leGravitron ci-dessous par exemple. Dans un vaisseau spatial en rotation, les objets à l’intérieur seraient poussés vers la coque.

Gravitron_thumb.jpg

Gravitron2_thumb.jpg

Dans un vaisseau spatial conçu pour produire une gravité artificielle, vous vous promèneriez perpendiculairement au “mur” auquel vous êtes collé et parallèle à ce qui serait, dans un Gravitron, le sol. La paroi deviendrait le sol et le sol deviendrait la paroi interne du vaisseau. C’est ce qui est représenté dans le GIF animé en entête, tiré de l’une des mythiques scènes de 2001 – l’odyssée de l’espace ou à partir de cet ancien test vidéo de la NASA :  

Alors pourquoi n’avons-nous pas encore construit notre version centripète d’une station spatiale ? Car il y a un problème de taille. Selon John Page, spécialiste en conception aérospatiale à l’Université de Nouvelle-Galles du Sud (Australie), l’ampleur d’un tel engin poserait quelques problèmes.

Selon lui :

Plus le vaisseau spatial est petit, plus vite il doit tourner. Si vous devez générer de la gravité, il faut que ce soit fait avec un très grand vaisseau qui tourne très lentement. Plus grand est le disque, plus lentement vous avez à le faire pivoter. De plus, cela sera désorientant si votre navire dispose de quelques fenêtres.

Par ailleurs, si la partie rotative d’un vaisseau spatial était trop petite, les résidents ressentiraient une énorme différence dans la force exercée sur leur tête et ce qu’ils ressentiraient sur leurs pieds. Ils finiraient par avoir des vertiges et des étourdissements parce que le sang serait utilisé, loin du cerveau. A ce stade, il n’y a pas de vaisseau spatial, prévu ou en cour de fabrication, assez grand pour le faire. Il devrait être beaucoup plus grand qu’un terrain de football. L’ISS, en comparaison, est fondamentalement de la taille d’un petit appartement.

Les courts voyages dans l’espace n’ont pas vraiment besoin de gravité artificielle. En fait, la plupart des recherches menées sur l’ISS reposent sur l’absence de gravité. Et pour une mission de longue durée, vers Mars par exemple, la dernière chose que veut la NASA (et d’autre) s’est d’un vaisseau spatial encore plus gourmand et plus cher en carburant.

En attendant une solution moins onéreuse, les astronautes modernes s’exercent avec des poulies et d’autres gadgets qui simulent la gravité (quoiqu’assez maladroitement), et la NASA étudie l’utilisation d’une centrifugeuse de la taille d’un astronaute (ci-dessous) qui serait utilisée sur des petites périodes. 

Gravit-artifielle-NASA_thumb.jpg

Cet appareil à nausées est loin d’être aussi bon que la vraie gravité, mais pour l’instant c’est l’option la moins chère, la plus pratique et la plus réaliste pour simuler la gravité dans l’espace.

A partir de l’interview de Jhon Page :  Why don’t we build spinning spaceships that create artificial gravity?Galileo’s Pendulum et Artificial Gravity: A New Spin on an Old Idea.


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LES COMMENTAIRES (1)

Par El diablo
posté le 15 décembre à 17:07
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C'est la force centrifuge et non "centripète" puisque les éléments sont poussés vers l'extérieur, alors que centripète signifie attirer vers le centre de l'objet

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