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Quel rôle pour le PLD dans l’UDI ?

Publié le 16 mai 2013 par Copeau @Contrepoints

Les mesures proposées par Jean-Louis Borloo pour favoriser la reprise vont dans le bon sens. Mais il faut aller plus loin.

Par Aurélien Véron.

Quel rôle pour le PLD dans l’UDI ?

Jean-Louis Borloo a proposé au gouvernement une « loi d’unité républicaine ». Sans appeler à un gouvernement d’union nationale, le président de l’UDI a recommandé à la majorité actuelle 10 mesures censées favoriser la reprise sans « piège » ni « prise d’otage ». La ligne générale est séduisante : baisser le coût du travail et mettre un frein à la pression fiscale. Ces propositions présentées conjointement par Hervé Morin et Jean-Christophe Lagarde pourraient être sans doute encore plus utiles pour les Français si quelques préconisations du PLD pouvaient être retenues. Par exemple dans l’hypothèse d’un second plan de l’UDI.

Demander à ne pas augmenter la pression fiscale va dans le bon sens. Mais il faut aller plus loin alors qu’elle figure parmi les plus élevées d’Europe, à 44% contre près de 38,5% en Allemagne. Le pays ne s’en sortira pas sans une diminution globale du niveau des prélèvements obligatoires, leur simplification par la suppression de toutes les petites taxes peu rentables, et un engagement à stabiliser ce nouveau socle sur le reste de la mandature pour offrir un peu de visibilité aux Français. Le niveau excessif de la taxation du capital, le double du taux allemand à 44,4% contre 22%, explique en particulier la fragilité de nos PME, et par conséquent du marché de l’emploi. Cet écart explique la panne de croissance des PME françaises et le trop faible nombre d’ETI, ces entreprises de taille intermédiaire qui font l’emploi, investissent dans la recherche et attaquent les marchés extérieurs. Une mesure forte en faveur de la croissance consisterait à ramener l’IS à 20% et de revenir à un prélèvement forfaitaire libératoire de 20% des dividendes.

La baisse à 5,5% de la TVA pour le logement social serait efficace si ce secteur n’alimentait pas lui-même les tensions sur le marché du logement (sans parler de son instrumentalisation clientéliste). Une vraie politique du logement accessible à tous passe d’abord par une remise en question des règles qui bloquent arbitrairement la constructibilité des terrains. La pénurie de logements est d’abord celle du foncier constructible, rare donc cher. Elle repose ensuite sur un marché locatif fluide fondé sur la confiance des bailleurs. Si tant de logement sont vides, c’est bien que les propriétaires craignent les ennuis considérables dus aux mauvais payeurs surprotégés. Les investisseurs institutionnels ont quitté le terrain locatif (rappelez-vous les fameuses ventes à la découpe), trop peu rentable compte tenu des ennuis judiciaires et charges à assumer.

Nous rajouterions des propositions ouvrant la voie à des réformes structurelles : conversion de tous les régimes de retraite en un système unique à points, équitable et flexible ; alignement du statut des nouveaux fonctionnaires entrants sur le régime général ; autonomie réelle des établissements scolaires et universitaires ; Code du Travail simplifié et abolition de la durée légale du travail rendue aux accords de branche et d’entreprise ; ouverture des professions protégées à la concurrence… Chacune de ces mesures entrainerait avec elle une série de changements profonds capables de remettre la société dans le bon sens.

Il faut aller au-delà des catalogues de mesures traditionnelles, qui, depuis plus de 30 ans, échouent à sortir le pays du déclin. Il est temps de changer de braquet et d’avoir l’audace de penser autrement. Le geste d’ouverture de Jean-Louis Borloo peut en être l’occasion.

L’UDI est une force en cours de construction. L’enjeu pour cette Union, c’est de proposer une véritable alternative entre un gouvernement à la dérive et une droite républicaine en manque de repères. Dans cette dynamique fondatrice, le PLD est une composante essentielle pour construire ce nouveau logiciel de pensée, et en faire la force supplémentaire pour l’UDI.

La lutte pour la croissance et l’emploi ne peut se satisfaire de quelques mesures emblématiques. Elle exige une stratégie d’ensemble en faveur de l’esprit d’entreprendre, de l’investissement et, globalement, de la prise de risque pour préparer les emplois de demain dans un univers ouvert, rempli d’opportunités pour peu qu’on libère les Français de leur fardeau fiscal et réglementaire. Le mot clef d’un tel logiciel de pensée, c’est la liberté, notamment économique. C’est le logiciel de la jeune génération. Il est plus que temps de le prendre en compte.


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