Rosanvallon, dans cette étude historique, fait remarquer que l’acceptation et le consentement à une société de redistribution, est lié à l’homogénéité de cette société. Dès que la société devient culturellement moins homogène, le rejet de la société redistributive apparait. Le système fonctionne tant qu’aucune minorité ne semble trop bénéficier du système.
Je constate que le discours de la séparation, de la fuite vers des quartiers homogènes est tenu par de plus en plus de gens. Il y a une désignation de plus en plus explicite de "communautés" qui vivraient de l’assistance. La redistribution est contestée parce qu’elle n’est plus perçue comme universelle, mais sectorielle. D’où la tentation à travers le monde de mettre en place des systèmes de solidarité restreinte, dont le coût serait ainsi réduit pour les bénéficiaires, et qui leur permettrait de ne plus financer la politique sociale en dehors de leur monde.
On constate que, dans le monde, le niveau d’inégalité, la tolérance à cette inégalité, s’est accrue. Comme dans les premières décennies du siècle, le niveau d’inégalités avait été réduit en quelques années, le chemin inverse s’effectue extrêmement vite.