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Concours noir

Par Gmcp13

J'ai passé mes concours (Ulm et Lyon) du 15 au 23 avril. A l'époque je n'ai pas eu le temps de faire un petit compte rendu de la manière dont ils se sont déroulés pour moi et ce que j'en ai pensé. Et après, je suis partie en vacances et je n'avais plus vraiment envie d'y penser. Pourtant, j'en ai gardé un souvenir très précis et j'ai subitement eu envie de vous en faire profiter. Globalement, j'ai eu l'impression d'avoir bien réussi ce concours, toutes proportions gardées. Je ne pense pas être admissible, mais je pense avoir fait mieux que l'an dernier, au moins sur le plan méthodologique, et malgré le stress des résultats, ça me rassure un peu. Voici donc un peu plus précisément ce que j'ai ressenti au moment du concours en lui-même, à part une sombre détresse et un impérieux et inexplicable désir de me trouver n'importe où ailleurs.

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Géographie : "Les espaces frontaliers sont-ils des espaces marginaux" ?
Au dernier concours blanc, nous étions tombés sur un sujet portant sur les "espaces frontaliers" et non les frontières. Je pense donc avoir su éviter l'écueil de la confusion entre les deux et avoir clairement défini ce qu'est l'espace frontalier. En revanche, à part quelques polycopiés, nous n'avons pas eu de cours sur la marginalité des frontières. J'ai eu beaucoup de mal à définir précisément ce qu'est la marginalité. Je pense avoir trop occulté l'aspect culturel. Je n'ai fait que deux parties (sinon je n'aurais jamais eu le temps de faire le croquis de synthèse) et mes croquis de parcours sont d'une banalité ridicule. Sur le moment, je trouvais que mon argumentation était cohérente, mais plus j'y pense, plus que je me dis que j'ai cherché à plaquer des exemples et des idées que je maîtrisais et dont le rapport avec le sujet est tiré par les cheveux.

Histoire : "Les Français et leur armée de 1851 à 1945"
Bon, on ne peut pas dire qu'on ait été pris en traître sur ce coup-là. D'ailleurs nous avions traité dans l'année "Les Français et l'armée". J'ai donc été sacrément soulagée de voir que ce n'était pas un sujet ultra précis vraiment ciblé ou un peu périphérique, car mes révisions ne m'auraient sans doute par permis de l'affronter. Là au contraire, je ne me suis pas sentie prise au dépourvu, car j'avais bien appris mon cours, qui lui-même répondait parfaitement au sujet. Je pense avoir assez bien fait ressortir dans mon intro la relation d'appartenance entre armée et Français que suggère le "leur". En revanche, j'ai pas géré l'organisation des parties. Au début c'est très clair, très joli, très argumenté. Et à la fin, c'est n'importe quoi, je me rends compte que pour être complète, ma disserte devrait comporter une quatrième partie, qu'évidemment je n'ai pas le temps de composer. Donc je survole des trucs hyper importants et je passe des tas de noms sous silence.

Littérature : "Dans le roman se réalise la reconnaissance de son propre langage dans un langage étranger, la reconnaissance, dans la vision du monde d'autrui, de sa propre vision. Dans le roman s'opère une traduction idéologique du langage d'autrui, le dépassement de son "étrangeté", qui n'est que fortuite, extérieure et apparente" Mikhail Bakhtine.
J'avoue que je n'ai pas sauté de joie en lisant cette citation. Déjà, je sais que je vais devoir faire face à un dilemme. La prof n'ayant pas été d'une clarté lumineuse à cet égard, je ne sais pas si je dois ou non faire référence à Dom Juan et aux Méditations. Je choisis donc de suivre mon instinct et de ne pas en parler, je ne veux pas risquer d'être hors-sujet avec une citation qui porte manifestement sur le roman. Je sais que certains de mes khâmarades les ont cités en contre-exemple, ce qui, avec le recul, me paraît fort judicieux, mais je ne suis pas sûre que j'aurais été capable de les amener avec subtilité. J'ai donc contrebalancé ce manque avec les exemples que j'avais préparés seule sur Kourouma et Marivaux et que j'espère originaux, et surtout en étalant ma science en matière de romans fantastiques. Je pense que même si ma dissertation est incomplète car je n'ai rien compris à cette fameuse "traduction idéologique", j'ai bien exploité certains concepts comme "l'étrangeté".

Philosophie : "La cause"
Même si je n'ai pas "galéré" sur ce sujet, j'ai été assez embêtée pour définir le terme du sujet et dégager une problématique qui ne soit pas bateau sur la liberté. D'ailleurs je ne pense pas avoir réussi. Ma disserte est sans doute très conventionnelle, j'utilise les exemples et les auteurs attendus à mon avis, mais avec une cohérence et une circonspection discutables. Je ne sais pas vraiment quoi penser de mon travail. Je ne pense pas m'être déshonorée comme l'année dernière, mais je n'ai rien fait d'extraordinaire et je crois ma réflexion assez pauvre, finalement. Et plus j'y réfléchis, plus je me dis que je n'aurais pas dû parler autant de certains auteurs (comme Kant). Mon argumentation doit paraître vraiment déséquilibrée. Et puis je me suis grillée en tant que spécialiste avec Malebranche et en tant que khûbe avec Bergson. Je pense qu'ils ne vont pas me louper.

Anglais : extrait des Raisins de la Colère de Steinbeck.
J'ai lu ce roman au début de l'année, je connaissais donc bien l'histoire. Cela ne m'a pas aidée pour mon commentaire, mais cela m'a au moins permis de faire une bonne intro, je pense. J'ai passé beaucoup de temps sur la version, je l'ai trouvée très difficile, j'y suis revenue plusieurs fois, j'ai perdu du temps, j'ai beaucoup cherché dans le dico... Et pour le commentaire, je me suis sentie moins à l'aise qu'à l'ordinaire en anglais. Il me restait peu de temps, vu celui que j'ai gaspillé sur la version. Je pense que le seul élément positif, c'est la langue et l'expression, car dans les arguments, mon explication doit être assez bateau.

Cinéma : quelles relations avec le spectateur le montage des films soviétiques des années 1920 ambitionne-t-il ?
Ce sujet est très cruel. La tournure de la question est ambigüe et difficile à comprendre. Ce qui rend l'analyse des termes du sujet pataugeuse. En tout cas, j'ai vraiment pataugé, surtout au début pour me lancer. Aucun plan ne me vient. Je ne m'attendais pas un sujet exclusivement sur le montage. Bien sûr nous avions étudié le montage des films soviétiques en cours, mais pas de cette manière, et pas aussi précisément. Je fais donc un plan tout pourri à l'arrache absolument pas cohérent, mais je n'ai rien de mieux en magasin. Mon grand I ne vaut pas grand chose, il n'est qu'une typologie des différents types de montage. Mon grand II pourrait être intéressant, il répond un peu au sujet, je mise beaucoup sur lui et les exemples convoqués. Mon grand III est un fourre-tout inconsidéré où je plaque magnifiquement mes connaissances apprises par coeur, sans répondre au sujet le moins du monde, exactement comme il ne faut surtout pas faire. Tuez-moi s'il vous plaît.

Latin : extrait de l'Enéide de Virgile.
Ah, le latin, cette bonne blague. Aussi curieux que cela puisse paraître, même si je n'ai rien glandé cette année en latin, je pense améliorer mon pitoyable score de l'année dernière. Même si cela n'a pas beaucoup d'importance, car ce n'était pas sur le latin que je misais pour remonter ma moyenne, comme vous pouvez vous en douter. Néanmoins, j'ai bizarrement trouvé cette version non pas facile mais au moins un peu moins intorchable que celles que nous donnaient le prof en devoir. D'habitude je ne comprends pas le texte donc je fais des contresens. Là, il me semble avoir compris le texte, globalement. J'ai quand même fait des contresens, mais rien que d'avoir compris ce que je traduisais représente pour moi une victoire personnelle. Si je pouvais doubler ma mise de l'an dernier (5), je serais comblée stupéfaite.


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