(Interscope)
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Rarement une bande son aura autant fait parler d’elle avant sa sortie. Il y a bien une poignée de réalisateurs pour lesquels on penche volontairement l’oreille pour la qualité auditive, Tarantino en tête, mais jamais ou presque, un tel casting contemporain n’a été réuni sur un même album de « musiques de films » (on ne compte pas des B.O comme Good Morning England puisqu’il s’agissait d’une compilation de morceaux d’une époque précise) à tel point que la B.O était quasiment aussi attendue que le film en lui-même.
Beyoncé, will.I.am, Fergie, The XX, Jack White, Gotye, Emeli Sandé, Florence & The Machine, Andre 3000, Sia, Lana del Rey, Bryan Ferry et celui qui se cache derrière tout ce travail de longue haleine en tant que producteur exécutif: Jay-Z.
Depuis plus de deux ans, Jigga man et Baz Luhrmann travaillent ensemble sur l’habillage sonore de Gatsby, recherchant une ambiance jazz complètement anachronique en incorporant rap, rock, électronique et tout ce qui fait la musique d’aujourd’hui. Un pari ultra risqué en somme. Et comme on vous l’a dit dans la critique, la bande son joue un grand rôle dans la réussite du film.
Vu et écouté comme ça, de manière abrupte, on peut vite vomir face à l’opulence de la chose. Retrouver des parasites comme will.I.am, Fergie ou Lana del Rey est rebutant aux premiers abords, certes. Mais il faut prendre sur soi et aller plus loin. Voir l’exercice de style qui est donné ici, se dire qu’il s’agit avant tout d’un point d’ancrage au visuel. Et c’est seulement ainsi qu’il faut juger l’objet ici présenté.
Oui, évidemment un titre comme Bang Bang dans la vraie vie, c’est archi non. Mais ici, il colle parfaitement au style et à l’ambiance de Gatsby et on se laisse prêter au jeu.
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will.I.am – Bang Bang
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La vraie réussite, en connaissant un peu le CV de Lurhmann, c’est que même sans voir le film, on sait à peu près à quelle scène appartient chaque musique, à quels sentiments elle renvoie. Le sus-nommé Bang Bang tombe forcément en pleine scène orgiaque d’une fête remplie d’alcool, d’argents, de putes et de drogues, quand un morceau comme Into The Past va lui correspondre à un moment dramatique.
Il faut bien l’avouer, à l’écoute de la bande son, on rentre de plein pieds dans le film et son univers. Alors l’effet compilation fait qu’il y a certains titres qu’on écoutera plus que d’autres, chacun y fera son petit marché selon ses gouts. Mais l’ensemble est cohérent et tient la route. Il y a un fil rouge commun malgré les différences de styles, et ce fil rouge s’appelle Jay-Z. Même en ne plaçant qu’un seul morceau à lui ici (six ou sept dans le film quand même…), on ressent sa patte et son acoquinement pop-rap-baroque qu’il a conçut à l’époque de The Blueprint 3 et Watch the Throne avec son fidèle Kanye West -qui manque d’ailleurs bizarrement à l’appel ici. Le monde des illuminatis s’impose définitivement.
Entre morceaux originaux et reprises, il y a quelques grands moments. En premier lieu la magnifique cover de Back to Black de Winehouse par Andre 3000 et Beyoncé pour trois minutes d’anthologie. On peut aussi nommer la reprise de Crazy in Love par Emeli Sandé qui sent le tube indé, Where the Wind Blows de Coco.O ou encore Nero avec Into the Past.
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Andre 3000 & Beyoncé – Back to Black
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Emeli Sandé – Crazy in Love
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Comme une montagne russe, la bande son enchaine passages forts et moments détendus. On change de registre quasiment à chaque titre ce qui peut créer un sentiment de trop plein plus le disque avance. C’est aussi l’inconvénient de voir les choses en immense comme c’est le cas ici. Le mieux restant de ne pas l’écouter en entier et de piocher selon l’état d’esprit. Si vous n’êtes pas forcément au top, évitez la fin par exemple (même si les cinq derniers titres valent très bien le coup, Jack White et Sia en tête).
Il faut saluer le travail qui a été fait ici. Un vrai gros boulot pour la partie auditive du film et ça fait plaisir. Alors c’est sûr que c’est plus simple d’aligner les noms quand on s’appelle Shawn Carter et pas Jean-Bulbe Dupont mais au-delà du carnet d’adresse, il y a eu une vraie recherche d’ambiance de réalisée et c’est ça qu’il faut surtout retenir. Bien plus que l’aspect commercial (le disque se vend très bien, surtout pour une OST) ou quoique ce soit d’autre.
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Tracklist:
1. Jay-Z - 100$ Bill 3:21
2. Andre 3000 & Beyoncé - Back to Black 3:22
3. will.I.am - Bang Bang 4:39
4. Fergie, Q.Tip & GoonRock - A Little Party Never Killed Nobody 4:01
5. Lana del Rey - Young & Beautiful 3:56
6. Bryan Ferry & The Brian Ferry Orchestra - Love is the Drug 2:41
7. Florence + The Machine - Over the Love 4:21
8. Coco O. - Where the Wind Blows 3:51
9. Emili Sandé & The Bryan Ferry Orchestra - Crazy in Love 2:54
10. The XX - Together 5:26
11. Gotye - Hearts a Mess 6:04
12. Jack White - Love is Blindness 3:18
13. Nero - Into the Past 5:17
14. Sia - Kill & Run 3:36
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Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble