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Larmes d’albâtre, les pleurants du tombeau de Jean sans Peur, Duc de Bourgogne au musée de Cluny (Paris 5)

Publié le 20 mai 2013 par Carnetauxpetiteschoses @O_petiteschoses

Parce qu’il admirait beaucoup le tombeau de son père, Philippe le Hardi dans la Chartreuse de Champmol, Jean Sans Peur, duc de Bourgogne (1404-1419) souhaita une sépulture semblable. Au XIIIème siècle, le modèle vit le jour consistant à représenter sur le soubassement du tombeau à l’effigie du prince, une série de personnages en attitude de deuil que l’on appelle ainsi « pleurants ».

Ainsi pour respecter la volonté de son père, Philippe le Bon, fil de Jean Sans Peur, fit réaliser une réplique du tombeau de son grand-père. Les artistes ont changé et deux sculpteurs travailleront durant près de vingt cinq ans. Jean de la Huerta, artiste espagnol débute le chantier en 1443 et Jean le Moiturier l’achève en 1470.

Les pleurants du tombeau de Jean sans Peur comptent parmi les chefs-d’œuvre de la sculpture bourguignonne du XVe  siècle. Ils proviennent du monument funéraire du duc de Bourgogne et de son épouse Marguerite de Bavière, commandé par leur fils Philippe le Bon en 1443.

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La beauté des sujets et la finesse de leur travail se lit de manière évidente dans l’appréciation intuitive des 39 sculptures présentées. Il s’agit de modèles indépendants qui expriment avec une variété d’attitudes, le deuil, le chagrin et le recueillement. Religieux ou laïcs certains sont revêtus du long manteau de deuil à capuche qui leur masque parfois entièrement le visage.

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La scénographie du Musée de Cluny met d’emblée le visiteur dans une attitude de recueillement, en parfaite adéquation avec la procession de statuettes, qui gravit la pente douce sur laquelle elles sont présentée à hauteur de regard. Il est en effet rare, de pouvoir voir les sujets à cette hauteur et d’en apprécier ainsi tous les détails. La précision des drapés, le travail des plis plus ou moins amples des manteaux, témoignent de la maîtrise des deux sculpteurs. Sur ces sujets, les visages sont masqués, disparaissant sous les larges capuchons. Pour certains autres, leurs visages à découvert, témoignent d’une expression empreinte de tristesse qui permet de montrer l’intensité des émotions que l’on peut ressentir face à la mort.

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Le cortège est emmené par un aspergeant, deux enfants de chœur, l’acolyte porte-croix, un diacre, un évêque précédant trois chantres et deux chartreux. Derrière eux, la « maison ducale », parents et officiers. Un chartreux ferme la marche.

L’exposition, courte (dans une salle) vaut le coup d’oeil, elle ravit par la beauté des sculptures et la simplicité de leur appréciation esthétique.
 

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A voir jusqu’au 3 juin 2013:
Larmes d’albâtre,
Les pleurants du tombeau de Jean sans Peur, duc de Bourgogne
Au musée de Cluny, Musée national du Moyen-âge
6 place Paul Painlevé
75005 Paris

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