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Daft punk – random access memories [clash : la review contre]

Publié le 21 mai 2013 par Acrossthedays @AcrossTheDays

On a tous écouté le nouvel album de Daft Punk, et on a tous notre avis dessus, entre amour et haine. On a donc décidé d’organisé un petit clash : Alors qu’hier Sinh dévoilait pourquoi il aime Random Access Memories, aujourd’hui c’est Ken qui explique sa déception.

contreram 1024x576 DAFT PUNK – RANDOM ACCESS MEMORIES [CLASH : LA REVIEW CONTRE]

Depuis le début de ma courte vie de rédacteur, j’ai pensé à ce jour où je devrai parler d’un nouvel album de Daft Punk, que je me voyais déjà sucer goulument tel Daft-world pendant ses chaleurs. Nous y voilà, j’ai pu écouter ce que les « profs de musique spirituels de notre génération » ont mis au monde, 8 ans après un Human After All qui avait divisé mais qui restait un véritable viol pour l’esprit. 8 ans durant lesquels les Daft ont acquis un statut de demi-dieux sans rien faire ou presque, juste en faisant mûrir leurs travaux passés, car il faut le dire : les 3 opus précédents n’ont pas pris une micro-ride.

RAM, un rêve de gosse ?

La situation est telle aujourd’hui que Guy-Man et Bangalter peuvent demander à n’importe qui de jouer avec eux, l’invité accourra, agitera la queue et montrera son intérêt et son respect profond pour ses hôtes . C’est donc ce qu’ils ont fait, inviter strictement qui ils voulaient, ainsi même des « papas de la musique » ont accepté l’invitation. Sur le papier, la chose est géniale, la liste des invités est une folie au sens propre comme au figuré et Random Access Memories est à la musique ce qu’Avengers est à Marvel: un rêve de gosse. Seulement là où Hulk et ses copains arrivent à offrir un résultat réussi et cohérent au cinéma,impossible d’en dire autant de RAM… Et oui j’y viens, je m’apprête à chier sur l’album ! Mais rassurez-vous je compte mettre des gants car aussi décevant qu’il soit, RAM est encore assez loin du dernier album de Will.i.am pour qu’on se permette de le mitrailler de matière fécale sans remord aucun.

Le problème de RAM vient du coeur même de l’empire que les deux gaillards ont monté pendant maintenant 20 ans. Les Daft Punk ont toujours trouvé l’alchimie parfaite entre sons crados et hors des normes mais tout de même magistralement construits, ingénieux et fédérateurs. Ajoutons à cela que chaque album était un tout parfaitement ficelé et cohérent, le summum ayant été atteint avec Discovery qui n’est pour moi qu’une grosse track parfaite et indivisible d’une heure, Interstella 5555 étant la perfection même de ce qu’on peut faire avec un album pareil. Et bien Random Access Memories est juste l’inverse complet de tout ce que je viens de vous citer.

RAM, une pluie d’invités qui cache les deux robots ?

Un son extrêmement propre et une cohérence générale proche du néant due à un patchwork d’artistes qui n’ont rien à voir entre eux, voilà ce qu’est RAM à mes yeux. Qui plus est, ce qui aurait pu être la force de l’album devient sa faiblesse, le trop grand nombre de featurings aguicheurs nous « vole » les hommes masqués et on en vient à avoir l’impression que ce sont eux les guests de leur propre album. Qui plus est, réaliser un tel melting pot de genre n’a « logiquement » pas pu permettre d’atteindre un niveau fulgurant dans les tracks. Prenons en exemple Panda Bear et « sa » track Doin’ it Right qui, bien qu’elle soit réussie, ne laisse entrevoir que 30% à peine de ce dont il est vraiment capable avec Animal Collective ou même tout seul. Et c’est le cas pour chaque artiste présent : ils font du bon boulot MAIS ILS FONT MIEUX EN SOLO OU AVEC LEURS GROUPES PUTAIN !!! Alors oui, RAM est un hommage évident à la musique, on voit que le sujet est maîtrisé comme rarement, mais il n’y a plus cette folie d’antan. Les « punks tarés » sont devenus de sages quarantenaires, seul l’incroyable Contact en featuring avec monsieur DJ Falcon laisse entrevoir une pointe de dégénérescence mentale qui fait plaisir, le reste du temps c’est un peu ambiance « Un dimanche ensoleillé au golf ».

Pour continuer à parler des tracks en elles-mêmes : Touch est une étonnante surprise musicale, rares sont les sons où l’on peut passer si rapidement d’une partie parfaite à une partie atroce, mais au final cette track que je détestais a fini par atteindre mon petit coeur de connard blasé. Quant à ce son abyssal qu’est Motherboard, on écoute là un véritable chef-d’oeuvre qui nous fait passer par un panel de sentiments divers, un vrai voyage. Lose Yourself to Dance, elle, finit ce que Get Lucky avait commencé en nous offrant un son groovy et léger, Pharrell y a là encore parfaitement laissé sa trace.

Le reste des tracks sont soit chiantes, soit ne m’ont pas marqué plus que ça. Je reviendrai rapidement sur Giorgio Moroder et sa track au nom déjà bien mégalo, qui s’offre une « petite » intervention de 2 minutes au début de son morceau de 9 minutes. La première fois on trouve ça sympa, la deuxième fois on gueule à Giorgio qu’on connait son histoire maintenant, puis passé ce stade on hurle « TA GUEULE GIORGIO STEUPLAIT ! » et on passe l’intro.

RAM, simple et lisse rétrospective du passé ?

Pour conclure, Random Access Memories est au final une vitrine, un recueil bien trop lisse et impersonnel pour rivaliser avec le travail d’antan d’hommes qui ont été les héros de notre enfance. Et là où les gens s’évertuent à gueuler qu’ils ont pris un risque, je leur dis non. Homework était une prise de risque, Discovery était une prise de risque, Human After All était une GROSSE prise de risque, mais RAM n’en est pas une. Peut-on les blâmer ? Non, car l’album n’est pas un foutage de gueule, seulement au lieu d’écrire les pages de la musique de demain, il se contente de nous offrir une rétrospective d’hier. Dommage.


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