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The Mist – Stephen King dans son supermarché

Par Bebealien

Histoire de bien commencer la semaine, c’est parti pour un coup de gueule. The Mist a été quasiment impossible à voir à Paris, car sorti dans 3 salles uniquement, et pas forcément les plus facile d’accès. Après le succès de La Ligne Verte et Les Evadés, deux autres Stephen King adaptés par Frank Darabont, je ne comprends vraiment pas pourquoi les producteurs ont été si frileux… D’autant plus énervant que le film est bon et que j’ai du passer par d’autres canaux pour le voir !

The Mist – Tentacules dans la brume

Après une tempête violente, une brume étrange envahit une petite ville des Etats-Unis. Très vite, David et son fils Billy, se retrouvent enfermés dans le supermarché du coin, avec d’autres habitants n’osant pas mettre un pied dehors. En effet quiconque s’aventure dans la brume semble mourir dans d’atroce souffrance. Ils doivent donc s’unir pour patienter. Mais où est vraiment le danger ? Dehors ou dans le supermarché où les esprits s’échauffent ?

Un père et son fils, de la brume… l’ambiance est posée

C’est finalement une trame relativement classique que nous propose Stephen King. Comme d’habitude chez lui, l’argument fantastique sert surtout de mise en situation pour faire ressortir les pires côtés de ses protagonistes, ou au contraire leur héroïsme. Ici il s’intéresse aux peurs ancestrales, et surtout aux dérives de la religion. Cette thématique religieuse a d’ailleurs toujours parcouru son œuvre car King est un croyant convaincu. Le danger qui rôde pourrait bien venir d’une fanatique persuadée de parler à Dieu et que ce qui leur arrive est un châtiment divin…

Thomas Jane guidant une poignée de courageux tentant une sortie

Darabont n’en est pas à sa première adaptation. Après les Evadés (seule nouvelle non fantastique de King) et la Ligne Verte, il s’attaque à une nouvelle adaptation, très téléfilm de luxe (mise en scène relativement plate, mais volonté de surprendre) et livre une adaptation réussie. Il pousse même le bouchon loin, car il décide d’opter pour une fin différente de celle du livre, et terriblement pessimiste. Dans cette optique, The Mist s’apparente à un long cauchemar éveillé.

Les clients du supermarché, médusés devant ce phénomène étrange

Pour interpréter sa galerie de petits provinciaux apeurés, Darabont fait appel à Thomas Jane (The Punisher) dans le rôle du héros, Lorie Holden (Silent Hill) dans celui de la blonde de service, et Marcia Gay Harden dans le rôle de la frappée Madame Carmody. Plein d’autres têtes aperçues dans des seconds rôles jalonnent le film. Petit casting donc, petit budget également, mais grosse efficacité. En effet, l’ambiance que Darabont fait ressortir est très lovecraftienne avec ses tentacules, son danger invisible, ses monstrueuses créatures évoluant dans la brume… côté qui ne m’avait pas frappé à la lecture, mais qui devient évident au cinéma.

Dommage quand même que ce film, expliquant une fois de plus que le plus gros danger pour l’homme est l’homme lui-même, mette un petit peu de temps à se mettre en jambe. On rentre très rapidement dans le sujet, mais le rythme peine un peu au démarrage. Ca reste néanmoins pardonnable car tout mène à ce final destructeur, et forcément jouissif/écrasant pour le spectateur. A noter quelques poussées gores, plutot bien foutues, et surtout surprenante pour un film qu’on aurai pu croire familial.

Une des créatures venue du brouillard…

The Mist reste donc un bon film, inutilement sacrifié par les distributeurs et qui méritait une vraie sortie en salle. Mais tant que les multiplexes préféreront passer d’obscures bouses françaises, ce genre de petits films méritant passera à la trappe…

The Mist devrait être disponible d’ici quelques mois en DVD.


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