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Au 14, "Monsieur Chasse" tranquillement...

Publié le 23 mai 2013 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

Il est toujours plaisant de faire un tour par la case Feydeau. Et même si l'on assiste aux mêmes quiproquos  et caleçonnades pour la vingtième ou trentième fois, le délire des vaudevilles du maître incontesté du genre ne manque jamais de remuscler nos zygomatiques. C'est la force des classiques. Au Théâtre 14, Jean-Paul Tribout s'attaque à "Monsieur Chasse" et nous en offre une version appliquée manquant toutefois un tantinet de folie et de nervosité. 

L'histoire en quelques mots. Monsieur va régulièrement chasser. Un jour, Madame doute de la nature de l'activité sportive de son époux, croit détenir la preuve de son infidélité et décide de prendre sa revanche avec leur meilleur ami. S'ensuivra un chassé croisé d'amants et maîtresses se connaissant tous  dans un immeuble de garçonnières tenu par une ancienne comtesse devenue concierge, ayant perdu son rang suite à un flagrant délit d'adultère avec un dompteur du cirque Fernando... 

La pièce de l'ami Georges n'a nullement besoin d'être sauvée. Rythmée, absurde à souhait, cocasse, truffée de répliques irrésistibles, d'anaphores impayables, elle est d'une redoutable efficacité. Toutefois il convient, lorsqu'on la monte, de faire un sort aux personnages et d'insuffler aux situations une fièvre, une hystérie presque extra-terrestre qui emportera les rires. Or, bien "planplan" et ordinaire est ici le travail présenté. 

Du décor (six portes blanches aux découvertes colorées sur un plateau nu) à l'interprétation, en passant par la mise en scène, peu d'idées, d'innovations, de propositions. On reste dans un académisme vieillissant, se contentant de dérouler scènes et répliques sur un ton souvent trop quotidien. On s'agite doucement, on se met gentiment en colère, même les portes claquent mollement. Tout ce petit monde semble prendre le thé. Trop sage pour déclencher les rires aussi fréquemment que souhaité par l'auteur.

Ceci étant posé, les acteurs expérimentés, techniquement impeccables, assurent une portée minimum à la chose, rendant la représentation sympathique bien que sans surprise. A commencer par le duo moteur Moricet-Léontine campé par l'énergique Marie-Christine Letort et le très juste Jacques Fontanel. En mari volage, Jean-Paul tribout pourrait s'agiter un peu plus mais fait le job. En drolatique concierge-comtesse, Claire Mirande ne manque pas ses effets. Thomas Sagols,  en jeune insouciant à la mode entretenant des maîtresses, apporte pour sa part une fraîcheur et une fantaisie que l'on aurait aimé retrouver tout au long du spectacle. Emmanuel Dechartre et Xavier Simonin, enfin, bouclent cette honnête distribution.

Eventuellement.

Jusqu'au 6 juillet.

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Photos : Lot


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