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La couleur pourpre (The Color Purple)

Publié le 26 mai 2013 par Cinephileamateur
La couleur pourpre De : Steven Spielberg.
Avec : Whoopi Goldberg, Danny Glover, Rae Dawn Chong, Margaret Avery, Oprah Winfrey, Akosua Busia, Willard E. Pugh, Desreta Jackson, Dana Ivey, Laurence Fishburne, Adolph Caesar, Carl Anderson...
Genre : Drame.
Origine : États-Unis.
Durée : 2 heures 34.
Date de sortie : 10 septembre 1986.
Synopsis : L'histoire de deux sœurs, Celie et Nettie, et de leur famille qui a la particularité d'être de couleur noire au cours de la première moitie du XXeme siècle dans le sud des États-Unis.
Bande annonce originale
"Je suis pauvre, noire et peut-être moche mais grâce à Dieu, je vis ! Je vis !!!"
4.5
La couleur pourpre
Ça faisais très longtemps que je n'avais pas revu "La couleur pourpre". J'en gardais pourtant un très bon souvenir mais l'occasion ne s'était jamais représenté jusque là. Profitant que je sois en plein cycle consacré à Steven Spielberg et profitant du fait que j'ai acquis le blu-ray récemment (très belles images et beau son au passage), je me suis donc octroyé une piqûre de rappel en ayant un regard un peu plus "adulte" car la dernière fois que j'ai vu ce film ça devait être au collège.
Et dès les premières images, le long métrage m'ait revenu en mémoire. Faut dire aussi qu'on est vite mis dans le bain et que le ton est vite donné. Je trouve en tout cas le scénario écrit par Menno Meyjes d'après l’œuvre de Alice Walker toujours aussi bon. Je ne vais pas faire de comparaison avec le roman car je ne l'ai pas lu mais pour ce qui est de ce film, je trouve toujours cette histoire extrêmement poignante. Pour son premier film dit "sérieux" (jusque là on le considérait plutôt comme un faiseur de films à pop-corn), Steven Spielberg nous livre une histoire très riche qui ne peut pas nous laisser indifférent.
On y retrouve bien sûr un peu la patte du réalisateur avec un humour léger qui vient se placer dans cette histoire forte et une atténuation de certains passages délicats mais à côté de ça, j'ai trouvé que ce scénario était tout simplement génial. On à le droit à une belle leçon de vie et de liberté. Dès le début pourtant, ce n'est pas gagné. On sens que ça ne va pas être facile, qu'il va y avoir des coups de distribué mais la force du personnage de Célie fait qu'on ne peut que se battre à ses côtés pour garder la tête bien haute. Durant les deux heures et demie de film, je n'ai eu de cesse, alors que je l'avais déjà vu, d'être pris aux tripes en me disant que fut un temps, cette histoire aurait pu être d'actualité. Malheureusement la nature humaine n'est pas toujours belle à voir...
Et pourtant, derrière toute cette violence verbale et psychologique, derrière toute la noirceur que pourrait dégager cette intrigue, le film révèle une vraie part d'humanité. Et c'est en ça que le film est efficace aussi je trouve car il dénonce les comportements d'une époque sans pour autant tomber dans le piège des grands méchants qui abuse des petits gentils sans remords. Malgré leurs défauts, on à du mal à totalement détester la plupart des personnages victimes malgré elle de leur époque, de leur culture et de leur éducation. On aimerait condamner certains personnages mais grâce à l'humanité de ce film et grâce au personnage de Célie, véritable équilibre de cette intrigue, on va recevoir une dose d'humilité et faire preuve de pardon. On va pas chercher à leurs trouver des excuses, juste tâcher de les comprendre dans leurs folies et leurs combats qu'ils soient mauvais ou non.
Cette leçon de vie, le personnage de Célie nous l'as offert aussi grâce à sa liberté. Enchaîné à un mari qui abuse d'elle, prisonnière d'une vie qui ne l'as pas gâté, elle réussie quand même à s'évader, à briser ses chaînes grâce à son mental. Rare sont les personnages qu'on exploite au cinéma de la sorte que j'ai trouvé aussi libre psychologiquement que Célie, capable de savourer tout simplement les petits bonheurs de la vie lorsqu'ils se présentent à elle. Alors bien sûr, il y à quelques longueurs mais le scénario nous rappelle tellement à quel point on peut être fort et libre si on reste maître de son esprit que j'en ai vite fait abstraction. Mieux, je les oublie même totalement au fur et à mesure de mes visionnages, le long métrage continuant de se bonifier à chaque fois.
Pour interprété Célie, Whoopi Goldberg est juste excellente. C'est vrai que j'ai l'habitude de la voir jouer dans un registre plus comique mais quand on voit l'actrice évoluer dans ce film, on se rend compte qu'elle bénéficie d'un talent certain. Très à l'aise pour son premier rôle au cinéma, elle remplie l'écran de sa joie de vivre tout simplement. L'actrice fait en sorte de toujours garder la sympathie que l'on peut éprouver pour elle ce qui nous rend encore plus difficile certaines épreuves qu'elle peut traverser. Très touchante, son personnage présente un regard assez intéréssant sur cette époque je trouve et sans jamais tomber dans la surenchère, elle incarne à merveille cette héroïne. J'ai bien aimé aussi Desreta Jackson qui incarne Célie jeune et qui me semble bien choisi physiquement d'une part mais aussi pour la qualité de son jeu que j'ai trouvé convaincant.
Je me souviens encore sinon du choc que ça à été la première fois que j'ai vu Danny Glover dans ce film. Pour moi, ça à toujours été le flic sympa de "L'arme fatale" (film que je peux me mater en boucle) et lorsque pour la première fois je l'ai vu dans la peau de Albert, j'ai eu du mal à y croire tant le contraste était saisissant. Même en étant bercé par une image sympathique de l'acteur, Danny Glover est si impressionnant qu'on y pense plus dès sa première apparition. Très convaincant dans la peau de ce mari brutal, je trouve que lui aussi à été bien choisi car il réussit très bien à retranscrire cette violence qu'il y à en lui tout comme cette humanité que l'on ressens encore plus vers la fin. Après de multiples visionnages, je trouve toujours Danny Glover vraiment bluffant dans ce film.
Margaret Avery en Shug Avery est elle aussi très bonne. Comme les autres personnages, j'aime beaucoup la voir évoluer au fur et à mesure que le film avance. Elle nous apparait pourtant au début comme quelqu'un de très opportuniste qu'on à pas envie d'aimer mais là encore, le scénario nous révélant au compte goutte ses faiblesses et ses blessures, on sympathise très vite avec son personnage qui va être une vraie bouée de sauvetage pour Célie. Véritable mère de substitution qui va avoir un rôle protecteur et enseignant, l'actrice est en tout cas très bonne et m'as bien plu.
Dans le rôle de la femme forte qui va aussi aider Célie à être libre mentalement, on retrouve Oprah Winfrey en Sofia. Bien loin de ses talks shows mondialement connu de nos jours, la célèbre animatrice voit ici son premier rôle au cinéma également. Elle y est très bonne. Véritable main de velours dans un gant de fer, son personnage passe par tellement d'épreuve elle aussi que la relation que cette dernière va avoir avec Célie est presque naturelle. La scène du supermarché continue de me retourner en tout cas tout comme celle où Sofia retourne chez sa famille après une longue absence. L'actrice joue vraiment bien le jeu sans aucune fausses notes.
Même si il à un rôle secondaire et qu'il apporte peut être un peu trop de légèreté dans une histoire qui n'as rien de légère, j'ai bien aimé aussi Willard E. Pugh en Harpo. Très drôle, on à pour lui aussi de la sympathie malgré ses défauts. Il va aussi être très important pour nous faire voir à quel point cette tragédie était en partie due à son époque avec ce côté générationnel où le fils ne peut s'empêcher de suivre parfois les pas de son père Albert, lui même suivant au final les traces de son père (excellent Adolph Caesar au passage). Il faut juste qu'une génération soit assez forte pour décider de prendre un autre chemin, changer d'époque, bouger les mentalités... Quoiqu'il en soit, Willard E. Pugh m'as bien amusé même si je pense qu'on aurait pu approfondir un peu son personnage.
Concernant le reste de la distribution, je n'ai rien à redire. Chacun est vraiment très bon et en parfaite adéquation avec le reste du casting. Akosua Busia en Nettie est très bonne tout comme Rae Dawn Chong en Squeak même si là encore, on aurait pu les creuser un peu plus je pense mais le film est suffisamment long comme ça. Carl Anderson dans le rôle du Révérend Samuel est lui aussi très touchant tandis qu'on ris jaune avec Dana Ivey dans le rôle de Miss Millie. Je trouve aussi toujours sympathique de revoir Laurence Fishburne en Swain à l'époque où il n'était pas encore très connu lui aussi.
Derrière sa caméra, encore une fois je sais que je ne suis peut être pas objectif, mais j'ai vraiment été ébloui par le travail fait par Steven Spielberg. A chaque film on l'attends au tournant et à chaque fois, il est capable d'impressionner. Tout en gardant son univers, sa patte avec une légèreté ambiante par moment, le réalisateur réussi à proposer un univers différent de ce qu'il à déjà pu nous offrir avant ce film. Avec ce long métrage, on voit à quel point il est capable de réaliser des films sérieux en ne négligeant jamais le fond (chose qui sera démontré encore une fois par la suite mais j'y reviendrais dans d'autres avis ;-) ).
Sans pourtant chercher à trop en faire, sa caméra se ballade dans ce récit nous offrant des plans d'une grande beauté avec une exploitation des décors que je trouve très bons. Dans ses paysages, on sens l'Amérique du début du 20ème siècle dans toute sa grandeur géographique avec ses champs sublime et ses villes typiques tout en faisant évoluer les décors avec le temps. La photographie est très belle avec une lumière excellente. L'utilisation de toute cette lumière, parfois même éblouissante, dans un film pourtant à la base si noir dans sa trame, accentue un peu plus cette sensation de liberté. J'ai beaucoup aimé aussi ses touches de pourpre très agréable qui colle bien évidemment avec le titre du film. Symbole parfois de pouvoir et/ou de pardon à ce que j'ai pu lire (à vérifier), je trouve que le pourpre embelli comme il se doit ce film.
Visuellement en tout cas, le long métrage est très agréable à regarder. Le montage est très efficace et même si parfois j'ai trouvé certaine ellipses de temps brutal comme la scène des "retrouvailles" à l'écran de Sofia après son épisode avec Miss Millie, c'est quand même assez fluide. Comme je l'ai déjà dit, il y à de légères longueurs mais avec le temps elle me dérange vraiment, bien au contraire, elle me permette aussi de ma balader dans cette histoire en m'attardant encore plus sur les différents personnages. Quand à la bande originale, fidèle comparse de Steven Spielberg, John Williams passe le relai exceptionnellement à un Quincy Jones très inspiré qui à su trouver le bon rythme pour accompagner ce récit avec toute la tendresse et la folie qu'il lui fallait.
Pour résumer, "La couleur pourpre" est un excellent film. Je ne le regarde pas souvent je le reconnais mais à chaque fois, ça reste quand même une expérience assez forte qui ne me laisse pas indifférent. Derrière sa trame très dure et très brutale, ce long métrage est une leçon de vie et de courage, un appel à la liberté et au pardon. Très bien interprété par un casting fort bien choisi et bien mis en scène par Steven Spielberg qui démontre une nouvelle fois ses talents de cinéastes, il s'agit là d'un film d'une extrême qualité très intéréssant à voir. C'est pas mon Steven Spielberg préféré mais ça reste quand même un gros coup de cœur. A voir.
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La couleur pourpre
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